Madièga, Bougandidio Joseph

1930 - 2020
Église Évangélique SIM
Burkina Faso

Madièga, Bougandidio

Bougandidio Madièga [5] était originaire du village de Koalla, dans la province de la Gnagna, devenu aujourd’hui une commune. Nièba, un hameau de culture de Koalla, était son village paternel. Bougandidio était issue d’une famille polygame. Son père Yiésoangou Madièga (qui signifie « l’ombre de Dieu n’a pas de fin ») était un chef de plusieurs villages. Sa mère s’appelait Toumbindi Lankoandé (qui signifie « tas d’ordure »).

Sa naissance

Bougandidio est né vers 1930 dans des circonstances inoubliables. [1] Avant sa naissance, sa maman perdait toujours ses enfants après l’accouchement. Le père de Bougandidio était un géomancien. Après ses consultations en géomancie, il lui a était révélé que l’enfant de sa femme survivrait si toutefois elle accouchait à Bogandé. Lorsqu’elle était enceinte de Bougandidio, on l’a donc fait quitter Nièba pour se rendre à Bogandé pour l’accouchement afin de préserver la vie de l’enfant. Après sa naissance on l’a donné le nom de Bougandidio, une transformation du nom de Bogandijoa ce qui signifie « homme de Bogandé ». Il était l’aîné et l’unique fils de sa mère. Plus tard, il a eu une sœur du nom de Tamberpoa ou Bogandipoaga. Son père étant polygame, Bougandidio avait aussi de nombreux demi-frères (y compris Bambanla, Yemboiro, Pouka, et Bipuoga), et demi-sœurs (y compris Kiri, Koka et d’autres dont les noms ne sont plus rappelés).

Son enfance

Bougandidio a séjourné à Bogandé jusqu’à l’âge de trois ans avant de rejoindre son père au village de Nièba. Il était l’enfant préféré de son papa, ce qui lui a permis de bien le côtoyer et d’être initié dans les valeurs de la coutume. Son père était reconnu pour sa puissance magique et pouvait même empêcher la pluie de tomber. S’il maudissait un arbre, cet arbre séchait au bout de trois jours. Dans son village paternel, Bougandidio a été bien encadré et discipliné. Il était un enfant libre qui s’amusait, jouait avec ses cousins et ses amis et travaillait au champ et à la maison avec ses frères.

En 1939, lorsqu’il avait environ sept ans, Bougandidio a déménagé à Fada N’Gourma pour commencer ses études de premier cycle. Il devait parcourir cette longue distance de 175 km à pied. Au moment de son départ pour Fada, sa mère était absente. Lorsqu’elle a été informée du départ de son seul fils, en qui elle avait tout espoir, la tristesse et l’angoisse l’ont envahie au point qu’elle est succombée à la mort quinze jours plus tard. À cette époque, Bougandidio n’avait pas encore éprouvé la douleur de cette mort prématurée de sa tendre mère. Mais lorsqu’il a grandi, il a su combien c’était triste et pitoyable.

Pendant cette première année scolaire à Fada, Bougandidio a appris la crainte du Seigneur. Un jour il est sorti de son école pour se promener et il est arrivé à un endroit où il y avait une grande maison. Il entendait des chants à l’intérieur. Pour satisfaire sa curiosité, il est entré dans la salle et a trouvé que c’était une église et qu’il était le temps de la prière. Il a constaté que les gens fermaient les yeux avant de parler à Dieu. Bougandidio a commencé à fréquenter cette église régulièrement et il y a entendu le message de l’évangile. Déjà après cette première visite, il a parlé à ses camarades de ce qu’il avait vécu en leur disant qu’il savait là où Dieu descend. C’était difficile pour Bougandidio pendant les vacances, parce qu’il n’avait pas d’église chez lui à Nièba. Mais à la reprise des classes il était toujours avec son Dieu. Il se référait à son Dieu à tout moment et il était toujours connecté.

Depuis ce jour-là, Bougandidio a continué à fréquenter cette église. C’était une église de la Société internationale missionnaire (SIM) [2]. La SIM est arrivée dans la partie Est du Burkina Faso en 1930. Les missionnaires de la SIM se sont bien occupés de Bougandidio jusqu’à son baptême le 24 septembre 1945 par le missionnaire Strong. Son nom de baptême était Joseph. Pendant tout ce temps avec les missionnaires blancs, Bougandidio n’a pas cru en Jésus Christ, mais il suivait Dieu par crainte.

Son adolescence

Après ses études primaires jusqu’au CM2 à Fada N’Gourma, Bougandidio a rejoint son père à Nièba très loin de l’Église SIM. Comme il était l’enfant chéri de son père, ce dernier lui a confié la tâche de collecter les impôts dans tous les villages. Aussitôt engagé dans cette tâche, le jeune garçon très sage a révélé un caractère plein de modération de l’excès et de la passion. Il a touché les cœurs des villageois dans toute la localité où il fut chargé de collecter les impôts, car il avait une excellente réputation, bien qu’il soit très jeune. Ce travail lui a permis de connaître beaucoup de villages voisins du sien. Étant l’enfant aimé, il s’est laissé entrainer dans la magie, dans l’idolâtrie et dans le maraboutage. Par exemple, il a partagé sa case avec un marabout pendant près de trois mois. Ce marabout, le trouvant sage et modeste, lui a donné certains objets magiques (talismans).

Sa jeunesse et sa conversion réelle

Bougandidio, a été enrôlé dans l’armée française en 1953, vers l’âge de 20 ans. Il a séjourné longtemps au Maroc, en France, en Algérie et au Sénégal. Lors du conflit Maroc-Algérie de septembre 1963 à février 1964, il était sergent africain dans le huitième Régiment de parachutistes coloniaux (RPC). Son groupe de commandement était sorti sain et sauf de ce conflit.

A cette époque, Bougandidio croyait à la magie et en même temps au Dieu de sa Bible. Les deux ne le quittaient pas car ils étaient importants pour lui. Quand il revenant au village pendant son congé, son père profitait pour l’initier davantage dans la magie. Un jour, de retour à son poste, alors qu’il faisait un cross de douze kilomètres, il a été surpris de voir sa Bible dans sa poche. Instantanément la fatigue l’a quitté. Une force extraordinaire l’a permis de battre le record ce jour-là.

La vraie conversion de Bougandidio est arrivée lors d’un séjour à Dakar. Pendant ce temps, de sérieux problèmes l’ont plongé dans un noir très confus. Des sanctions ont commencé à tomber par ordre des autorités supérieures. En effet, après avoir effectué un long séjour hors de l’Afrique noire avec toutes les tracasseries de guerre, Bougandidio voulait effectuer un séjour à Dakar afin de bénéficier d’une paix et profiter de la température tropicale. Pour atteindre son objectif, il a fait appel à son père, qui a confié la situation à des magiciens. Grâce à leurs pouvoirs mystiques, il espérait pouvoir rester à Dakar. Mais à sa grande surprise, ses responsables ont pris la décision de l’affecter en Mauritanie.

En effet, avant qu’il ne parte, un jour le capitaine commandant avait remarqué qu’il n’était pas en règle de tenue de sport comme les autres, et lui avait dit d’aller échanger sa tenue. Bougandidio lui avait répondu que les slips étaient finis dans le magasin et qu’il ne pouvait pas prendre ce que l’on ne lui avait pas dit de prendre. Le commandant s’était mis en colère contre lui et l’a traité d’insolent. C’était ainsi qu’il avait rédigé son rapport contre Bougandidio, et que le commandant de compagnie a profité de cette situation pour l’emmener en Mauritanie. Comme Bougandidio se trouvait coincé, il a fait savoir à son commandant qu’il ne partirait pas en Mauritanie par sanction, mais seulement par nécessité de fonction. En plus, il a demandé une audience avec le colonel commandant du septième RPIMA basait à Dakar. Comme il avait une demande de permission en main, il a profité pour demander à son commandant de signer pour lui. Son commandant a pris cela comme une impolitesse, et a informé tous les officiers de l’attitude arrogante de Bougandidio et de son refus d’aller en Mauritanie. Il leur a demandé de mettre Bougandidio en arrêt de rigueur de trois jours et de l’imposer cinq jours d’arrêt simple avec possibilité d’augmentation.

Se retrouvant dans la maison d’arrêt, l’esprit de Bougandidio vacillait. Cette situation l’a conduit à lire davantage sa Bible pour trouver du secours. En lisant la Bible et en priant, il a entendu une voix intérieure qui lui parlait dans les termes du Psaumes 12 v. 3c : « Tu as un cœur partagé, un cœur double. Je ne puis te parler car tu mets ta confiance en la magie ». Là-dessus il a décidé de détruire tous les objets magiques de toutes formes. Après les avoir détruits, une paix intérieure l’a saisi. Le lendemain à la sortie de sa maison, ses camarades ont constaté un grand changement en lui car son visage rayonnait. Son cœur d’amertume avait changé en cœur de joie. Il a commencé à consolider sa foi par beaucoup de lectures et de prières.

Un jour, une pensée lui est venue : « Sers ta main pour anéantir ton ennemi ». Réfléchissant à cette pensée, il s’est demandé s’il fallait tuer son commandant par son pistolet. Mais peu après, il a compris qu’il fallait prier beaucoup pour sa la libération totale. Il a alors redoublé d’efforts dans la prière. Dans sa prière intense, il a compris qu’il fallait détruire toutes ces différentes formes de magie et s’abandonner complètement à Dieu. Une nuit il a eu une vision claire. Une voix lui a dit, « Prends ceci et mange » (voir Actes 10 v.9-19). C’était son appel à servir le Seigneur. Et c’est ainsi qu’il est arrivé à sa liberté de sanction. Car en janvier 1965 l’armée française a libéré tous les soldats africains. Bougandidio avait fait en tout douze ans de service militaire, de 1953 à 1965.

En avril 1965, Bougandidio est rentré à Fada N’Gourma. Quelques temps après, il a pris la gestion du campement de Fada en tant qu’opérateur économique. Par la suite qu’il a ajouté le campement de Diapaga et celui de Bogandé. Plus tard, il s’est rendu à Bogandé pour s’installer définitivement. Là-bas, il a ouvert une boutique. Mais avec la foi qui grandissait en lui, il a fini par fermer les campements. Plus tard, comme il avait l’engouement dans le service de Dieu, il a aussi fermé sa boutique pour aller à l’école biblique.

Son mariage

Un jour, Bougandidio s’est rendu à Ouagadougou pour des affaires le concernant. Au moment de son retour à Bogandé, la famille où logeait Thiombiano Taladi Brigitte est venue vers lui pour solliciter une place pour leur fille dans sa voiture. C’est pendant ce voyage qu’une relation a commencé. Selon Brigitte :

J’ai voyagé avec lui jusqu’à Bogandé, et en cours de route, il m’a évangélisé. Il parlait de Dieu jusqu’à notre arrivée, et à la descente, il m’a donné un livre intitulé « La paix avec Dieu. » Voici comment tout a commencé et a abouti au mariage… Nous étions en bonne relation. C’est grâce à lui que j’ai connu le Seigneur. [3] Le couple s’est marié le 12 février 1968 à la préfecture de Bogandé. Leur vie amoureuse a duré jusqu’au rappel à Dieu de Bougandidio en 2020, soit 52 ans de vie commune. Le couple a eu huit enfants : Daniel (l’ainé), Agathe, Fidèle, Christian, Benjamin, Marcelin, Rachel et Esdras.

Sa vie familiale

Madièga Bougandidio avait connu une vie conjugale sombre dans les années passées. Sa première femme, Madièga Podiara, lui avait donné un fils du nom de Jérémie. Plus tard, Podiara l’a quitté pour des raisons culturelles. Sa deuxième femme, Mano Daripo, lui avait donné un fils du nom d’Emmanuel. Elle est morte de la rougeole quatorze jours après son accouchement. Quand le Seigneur dans sa grâce immense lui a offert une troisième fois une famille pour s’épanouir, Bougandidio a saisi l’occasion de bien veiller à sa famille. Il était un époux et un père très sérieux. Il avait une très bonne relation avec ses enfants. Aucun enfant n’a jamais dormi sans manger. Aucun d’entre eux n’a été renvoyé de l’école par manque de frais scolaires ou d’habillement. Les enfants ne manquaient de rien. Bien que dans la vie l’homme ne puisse pas tout parfaire, les choses de première nécessité étaient toujours comblées.

En tant qu’homme, Bougandidio ne pouvait pas empêcher des différends dans la famille, mais il parvenait chaque fois à chercher la paix avec tous en se basant sur son verset préféré d’Hébreux 12.14 (« Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur »). Bougandidio maitrisait bien ce verset dans son cœur, ce qui lui permettait en tant qu’enfant de Dieu de chercher l’entente autour de lui.

Son ministère dans l’Église Évangélique SIM

Quelques mois après leur mariage, Bougandidio et Brigitte sont rentrés à Bogandé. Dans ce village, il y avait une église fréquentée par une dizaine de fidèles. Le pasteur qui était chargé de diriger cette église venait depuis Piéla, un à deux dimanches par mois seulement. Bougandidio s’est donné volontaire pour épauler le pasteur. Les dimanches que le pasteur ne venait pas, il lisait un passage de la Bible pour exhorter et encourager les fidèles. C’est ainsi qu’il a reçu sa vocation au service de Dieu.

Bougandidio a commencé ses études pastorales en 1975 à Mahadaga (un village du département de Logobou, dans la province de la Tapoa). Après la délocalisation de cette école biblique à Niamey, au Niger, il a poursuivi ses études dans cette ville. Après son retour de formation, il a servi comme pasteur à l’église locale de Bogandé de 1977 à 1983.

Bougandidio aimait l’évangélisation et l’enseignement. Il a mené un grand réveil spirituel dans la Gnagna qui a abouti à l’implantation de nombreuses églises, dont celles de Noabondéni, Bankidéni, Nawanboali, Tanbiga, Tamtouri, Nindangou, Nagré, Bonbonyenga, et Wanrandengou, sans oublier l’église locale de Nièba qui vient de fêter son cinquantième anniversaire. Il a poursuivi l’évangélisation dans le département de Coalla (un village de Bogandé), où il a implanté les églises locales de Coalla, de Bikiemba et de Mani. Comme il était un prince et un ancien militaire, il avait un grand impact et une influence positive dans la Gnagna. Ce réveil s’est étendu dans toute la région de l’Est. Pendant qu’il était pasteur à l’église locale de Bogandé, il a été élu comme président de la région de Piéla (un village à 30 kilomètres de Bogandé). Il était le premier à construire l’église en matériaux durables.

Suite à ce réveil spirituel, le besoin des pasteurs s’est vite imposé pour toutes ces nouvelles églises. Sous le leadership de Bougandidio, les pasteurs Douna Hamidou, Lankoandé Djingri Aristarque, et Lankoandé Paul ont été envoyés à Niamey en octobre 1976 pour leur formation. Ils ont terminé en 1980 après une année de stage. Plus tard, Lankoandé Djingri Aristarque a été président de l’EE/SIM de 1993 à 2000 et de 2021 à nos jours, tandis que Douna Hamidou a été président de l’EE/SIM de 2001 à 2008. Le Dr Jules Ouoba et son épouse Lankoandé Jacqueline, qui servent actuellement en Côte d’Ivoire au Centre de publication évangélique (CPE), ont été aussi formés sous le leadership de Bougandidio. Plusieurs femmes ont servi activement dans l’église sous son leadership, y compris Ouoba Sibdou (l’épouse de Douna) Guitanga Djinguili Esther, Touré Alimata (l’épouse de Aristarque), deux servantes de la Tapoa (noms oubliés), Lankoandé Bernadette, et la femme de Tankoano Kpéyabidi Abraham. Bougandidio a également créé le camp des jeunes (pour filles et garçons) au sein de l’Église.

Ensuite, du 7 mai 1983 au 7 mai 1993, Bougandidio a servi à Fada N’Gourma comme président du Bureau exécutif de l’Association des Églises Évangéliques du Burkina Faso (AEEBF/SIM ; devenue plus tard l’Église Évangélique SIM ou EE/SIM). Pendant ses deux mandats à la tête de l’Église, il a amené plusieurs changements positifs. C’est lui qui a rehausser le niveau des écoles à court terme (Enseignement Théologiques Décentralisé) d’un mois à quatre mois à chaque année pendant deux ans de formation. Quand ils sortaient, on les confiait des églises en attendant qu’un pasteur les remplace. On les appelait des aides pasteurs. Comme le besoin se faisait sentir, Bougandidio a ouvert une école biblique à Ňindangou en 1984-1985. En même temps que les formations en langue locale se poursuivaient, Bougandidio s’est évertué dans la formation des leaders de demain. C’est ainsi que le pasteur Yonli Nambihanla Albert, directeur de l’école biblique de Niendouga, a été formé au niveau maitrise. Pendant son mandat, chaque pasteur gagnait un vélo pour le ministère. Des projets de développement ont été réalisés, tels que des banques de céréales pour lutter contre la famine et améliorer les conditions financières des pasteurs. Des puits à grand diamètre étaient creusés dans les villages. Chaque enfant du pasteur a bénéficié d’une somme de trois mille francs CFA par mois. Dans son élan de développement, il a même fait venir un projet de microfinance pour que les membres des églises bénéficient individuellement d’une charrue ou d’une charrette et d’un âne, remboursable en trois ans. Il a acquis les parcelles et a fait construire le siège de l’EE/SIM et les chambres de passage (Bâtiment A) ainsi que la salle de conférence. Grâce à sa relation avec Daniel Grossbacher (un Suisse qui avait enseigné Bougandidio à Niamey), il a pu convoyer des véhicules pour les pasteurs de l’EE/SIM. Bougandidio lui-même a reçu plus de dix véhicules, au point où il a donné sa dîme d’un véhicule. Dans sa quête d’innovation il a aussi créé l’Association des Femmes Engagées pour Christ (AFEC) au sein de l’EE/SIM.

Après son deuxième mandat, Bougandidio et son épouse sont partis en Europe du 14 septembre au 30 novembre 1993 pour représenter l’EE/SIM lors du centenaire de la SIM. Après son retour de l’Europe, le couple est resté à Fada dans l’église que Bougandidio avait implantée au secteur 11. Cette église dynamique était l’une des grandes églises locales de la ville de Fada, et a implanté trois annexes autour de la ville. Bougandidio y est resté comme pasteur jusqu’à la fin de sa vie.

Son impact

Bougandidio aimait et pratiquait la justice. Plus il méditait la Parole de Dieu, plus sa crainte de Dieu grandissait. Il lisait sa Bible et évangélisait toute personne lorsqu’il trouvait l’opportunité. Quand il causait avec quelqu’un, il tournait la conversation de façon à l’amener à entendre la parole de Dieu. Dès qu’il était convaincu de quelque chose de bien, il s’engageait entièrement et ne reculait pas facilement. Il était un homme de foi qui se basait sur la Bible pour régler tout différend. Il avait une bonne relation avec ses amis et trouvait toujours des stratégies pour mener à bien ses activités.

Bougandidio était un homme au cœur pacifique une qui s’est tout donné totalement pour l’œuvre de Dieu. Il a combattu le mensonge jusqu’à la fin de sa vie. Grand homme de Dieu, il était figure de référence pour la ville de Fada et au sein de sa communauté évangélique EE/SIM. Il avait impacté l’Église par la formation, la création d’une école biblique (école biblique de Ňindangou dans la province de la Gnagna) et les différentes structures.

Lorsqu’il a rendu son dernier souffle en 2020, c’est un grand baobab qui s’est écroulé. Il a laissé derrière lui une veuve, dix enfants biologiques, vingt-sept petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants, et d’innombrables enfants spirituels.

Ouoba Foldioa Jonathan


Notes :

  1. Selon l’interview il serait né dans les années 1929 ou 1930. Mais selon les documents d’identité voltaïques il serait né en 1934.
  2. En anglais, SIM était à l’origine un acronyme de « Sudan Interior Mission » (société fondée en 1893) et plus tard, « Serving in Mission ». En français, le sigle SIM pouvait se référer à « Société internationale missionnaire » ou « Service international missionnaire ».
  3. Thiombiano Taladi Brigitte, épouse de Madièga Bougandidio Joseph, interview par Ouoba Foldioa Jonathan le 19 novembre 2022 à Fada, Burkina Faso.
  4. Douna Hamidou, enfant spirituel de Madièga Bougandidio Joseph, interview par Ouoba Foldioa Jonathan le 30 Décembre 2022 à Fada.
  5. La photo est du pasteur Bougandidio Madièga vers 2017.

Sources :

Documents personnels de Madièga Bougandidio Joseph, détenus par son fils ainé Madièga Daniel.

Douna Hamidou, enfant spirituel de Madièga Bougandidio Joseph. Interview par Ouoba Foldioa Jonathan le 30 décembre 2022 à Fada N’Gourma, Burkina Faso.

Madièga, Bougandidio. « Témoignage de l’ex- sergent-chef Madièga Bougandidio, ancien militaire de l’armée française, actuellement pasteur par la volonté de Dieu. » Document non publié, 12 pages.

Sanou, Narcisse. Le pasteur Bogandidio Madièga, ex-sergent-chef de l’armée française : comme une vie qui s’en va. Saint-Ouen : Les Éditions du Net, 2017. 129 pages.

Thiombiano Taladi Brigitte, épouse de Madièga Bougandidio Joseph. Interview par Ouoba Foldioa Jonathan le 19 novembre 2022 à Fada N’Gourma, Burkina Faso.


Cet article, reçu en 2022, est le produit des recherches de Ouoba Foldioa Jonathan, étudiant en Licence à l’Institut missiologique de l’Afrique francophone à Ouagadougou au Burkina Faso, sous la direction de la Dre Anicka Fast.