Lull, Ramón
Raymund Lull est un missionnaire martyr auprès des musulmans. Né dans une famille distinguée de l’île de Majorque, en Espagne, Lull a passé sa jeunesse comme page, précepteur, poète et troubadour à la cour d’Aragon. Bien que marié et père de deux enfants, il mena une vie dissolue jusqu’à sa conversion spectaculaire en 1257. Les faits de sa vie sont souvent entrelacés de légendes, mais on dit qu’il a abandonné sa famille et sa richesse pour devenir mendiant et érudit. Le but de sa vie était de prêcher la foi chrétienne et d’écrire des livres pour convertir les incroyants, de persuader les princes et les papes d’établir des collèges pour la formation de missionnaires auprès des musulmans, et de donner sa vie en tant que martyr. Pendant près de dix ans, il se prépare à son travail en étudiant l’arabe, en engageant des débats avec des érudits musulmans et juifs et en écrivant des livres. Il convainc le prince Jacques (futur roi Jacques II) de créer un monastère, Miramar, en 1276, pour les futurs missionnaires auprès des musulmans. Il voyagea beaucoup, incitant d’autres souverains et chefs d’église à faire de même ; il prêcha, donna des conférences, prit part à des débats et continua à écrire des livres en latin et en arabe. On dit qu’il avait considéré devenir franciscain, mais on ne sait pas s’il a jamais pris les ordres sacrés.
Il a effectué au moins quatre voyages missionnaires, trois en Afrique du Nord et un jusqu’à Chypre, d’où il espérait se rendre en Syrie. Le premier, en 1291, était à destination de Tunis, où il défia les lettrés musulmans et s’attaqua directement à la conception islamique de Dieu. Emprisonné, il échappe de peu à la mort. En 1301, il tente en vain d’entrer en Syrie, mais entre manifestement en contact avec certains chefs des branches orientales du christianisme et tente de les convaincre de se soumettre à l’autorité de Rome. Sa troisième mission était à destination de Bugie, une ville d’Afrique du Nord située à 160 km à l’est d’Alger. Ses prédications lui valent d’être emprisonné pendant six mois, puis déporté. À l’âge de 80 ans, Lull se rend à nouveau à Tunis et obtient apparemment ses premières conversions musulmanes. Puis, en 1314 et 1315, pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires, il retourne à Bugie et, selon la tradition, est lapidé à mort, en martyr.
Lull est connu pour ses nombreux écrits visant à persuader les croyants et les non-chrétiens, en particulier les musulmans, de la véracité de la foi chrétienne ; pour le collège établi à Majorque pour former des missionnaires dans la langue et la philosophie arabes ; et pour ses efforts missionnaires déterminés dans le monde musulman. Mystique, on pense souvent qu’il s’est opposé aux croisades, mais les preuves sont mitigées. Aucune liste complète de ses écrits n’a été établie, mais un catalogue partiel comprend plus de 280 titres.
Alan Neely
Bibliographie
Raymond Lull, Obres (1905-1952). E. Allison Peers, Ramón Lull : A Biography (1929) et Fool of Love : The Life of Ramón Lull (1946).
Samuel M. Zwemer, Raymond Lull, First Missionary to the Moslems (1902); instructif, mais pas toujours fiable dans les détails.
Cet article est reproduit avec la permission de Biographical Dictionary of Christian Missions, copyright © 1998, par Gerald H. Anderson, W. B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan. Tous droits réservés. Traduction de Luke B. Donner, assistant de recherche du DACB et doctorant à l’Université de Boston au Center for Global Christianity and Mission.