Nounagnon, Eugène Adjaï
Nounagnon Eugène Adjaï est né en 1930 à Houinta, un petit village au bord de la lagune de Porto-Novo, ville capitale politique du Dahomey, actuellement république du Bénin. Son père s’appelait Adjati Adjaï et sa mère Aléka Tchoki. Son père était polygame avec beaucoup d’enfants et toute la famille était idolâtre, pratiquant la religion vodoun.
Dès la naissance de Nounagnon, son père tomba gravement malade. Les oracles (Fâ) furent consultés à cet effet et le devin disait : « Cet enfant qui vient de naître est un roi. Ce roi ne peut avoir un père, alors ou l’enfant doit mourir, ou le père doit mourir ». Le choix était facile à faire. L’enfant devait mourir. Mais ne pouvant pas exécuter directement la sentence, on conseilla au père de s’éloigner de l’enfant car ils ne pouvaient pas vivre ensemble. Un abri de fortune fut construit dans une brousse non loin du village pour la mère et le bébé pour y passer un temps d’observation de trois mois. On pensait que l’enfant allait certainement mourir. Mais Dieu protégeait l’enfant. Il avait sa main sur lui et lui conserva la vie.
A cause des circonstances particulières de naissance et de l’identité étrange de l’enfant, aucune cérémonie traditionnelle ou coutumière familiale de sortie d’enfant ou de dédicace aux dieux et aux autels de la famille n’a été faite à l’enfant. C’est pourquoi, on l’épargna de la marque cicatricielle au visage qui caractérisait leur ethnie. Dieu l’avait consacré et mis à part pour une grande œuvre dans le futur.
Quelques jours après l’isolement de la mère et de l’enfant, le père fut miraculeusement guéri et rétabli. C’est alors que l’enfant fut ramené au sein de la famille puis reconnu et entretenu par le père. Et on lui donna le nom de Nounagnon qui veut dire en langue Goun « les choses iront bien » ou « tout sera bien dans le futur ».
Education et vie professionnelle
À l’âge de sept ans environ, Nounagnon fut inscrit à l’école par son père avec certains de ses frères. Mais après dix jours ou deux semaines de classe, il refusa de continuer ses études primaires. Il abandonna ainsi l’école – décision qu’il regretta amèrement par la suite – et suivit son père pour devenir pêcheur car la famille vivait de la pêche entre autres choses.
En 1939, Nounagnon fut mis en apprentissage comme maçon à Porto-Novo et finit cette formation en 1949. Mais juste après sa libération, il décida de ne plus exercer la profession de maçon sous prétexte qu’on était trop exposé au soleil et au danger et que c’était un métier très salissant. Il recommença alors sa vie de pêcheur qu’il n’avait pas d’ailleurs abandonné totalement quand il faisait sa formation en maçonnerie. Dieu savait qu’il allait devenir un jour « pêcheur d’hommes ». En 1950, il décida d’apprendre la couture pour devenir couturier et là encore il fut assidu et finit sa formation à Porto-Novo en 1957. Il exerça pendant un long moment ce métier avec professionnalisme et compétence mais finalement, il retourna au cours de son ministère pastoral à la maçonnerie qui fut son gagne-pain principal jusque dans ses vieux jours.
Sa jeunesse
Pendant que Nounagnon faisait sa formation en couture, il devint un chrétien catholique fervent. Après le catéchisme, il fut baptisé et on lui donna le nom d’Eugène. Il reçut la communion et la confirmation, et était très engagé dans les activités de l’église surtout au sein de la jeunesse. Son ambition était de devenir prêtre catholique, mais hélas, il n’avait pas étudié jusqu’à un niveau acceptable.
Durant cette époque, Nounagnon a bien passé sa jeunesse. Il était un leader au sein des jeunes de l’église et de la ville de Porto-Novo. Il était un meneur de jeu, un mobilisateur, un influenceur et surtout une personne digne de confiance.
Il vivait sa jeunesse avec les réalités de son époque. À Dahomey, dans les années 1950, c’était le moment de s’affirmer. Et pour cela, Nounagnon aimait beaucoup s’habiller et était toujours élégant. Il était couturier et habillait la plupart des jeunes de la ville, ce qui l’a aussi rendu populaire. Il avait la particularité de commander la majorité des tissus qu’il utilisait en Europe à travers la poste. Il était très bon en tenue française et était connu pour ses costumes, ses chemises et ses pantalons.
Nounagnon aimait aussi chanter et danser. En collaboration avec trois autres jeunes, il a initié un groupe de musique traditionnelle « Adjogan » qui était un rythme joué au palais royal de Porto-Novo pour animer les messes à la paroisse Notre Dame de l’église catholique de Porto-Novo. Il était aussi organisateur des soirées et des fêtes avec les jeunes. C’est au cours d’une de ses prestations publiques qu’il s’est écrié en langue goun « yen hinhon lô dié » qui veut dire « me voici, je suis la lumière ».
C’est ainsi que le surnom « Hinhon », qui veut dire lumière, lui fut attribué jusqu’à sa mort. Partout dans la ville, on ne parlait que de Hinhon. Ce nom l’avait rendu très populaire et célèbre. Il n’y avait pas de fête réussie à Porto-Novo sans Hinhon. À cette époque, vu sa grande influence, il fallait aussi qu’il se protège. Ainsi, malgré sa foi catholique, Nounagnon s’est lancé dans la course aux gris-gris, aux fétiches, et aux amulettes.
Nounagnon le leader, avait un contact facile avec les gens à cause de son humilité. On lui faisait confiance, même les anciens, surtout à cause de sa loyauté. A cette époque, quand on organisait des soirées dansantes ou des fêtes, il fallait avoir les jeunes filles à côté pour agrémenter le moment. C’est Nounagnon qui allait demander la permission pour presque toutes les filles auprès de leurs parents avec la promesse de les ramener saines et sauves. On lui faisait confiance et il honorait toujours sa promesse. Dans ce milieu où Nounagnon était entouré de jeunes filles à cause de sa célébrité, il ne se comportait pas comme les autres. Il ne savait ni fumer, ni boire, ni se livrer aux plaisirs sexuels. Il se méfiait beaucoup des femmes avec qui il se contentait de blaguer.
Effectivement, même sans avoir rencontré véritablement Jésus-Christ, la lumière du monde, « Hinhon » était la lumière qui éclairait son entourage. Tout cela était à dessein, car quelques années plus tard il deviendrait la lumière du monde selon Dieu, et – mieux encore – le sel de la terre.
Son mariage
Nounagnon avait autour de lui beaucoup de jeunes filles parmi lesquelles il pouvait choisir une épouse. Pourtant, bien que tout semblait bien aller pour lui en tant que jeune homme, il se comportait comme s’il ne planifiait pas de se marier encore. Il entretenait seulement une relation fraternelle avec toutes ces jeunes filles qui désiraient être sa femme.
Un jour en 1958, il fit une rencontre avec une belle jeune fille dans un couloir exigu de la ville de Porto-Novo. La jeune fille, qui s’appelait Houinsi Aimée Ahouansou, connaissait bien Hinhon à cause de sa popularité, mais Nounagnon ne la connaissait pas vraiment. Lorsqu’ils se sont rencontrés, selon son habitude Nounagnon arrêta la jeune fille et lança une blague : « De qui est cette belle créature ? Tu es trop belle, surtout avec les marques sur ton visage. Je vais certainement t’épouser ! »
Après cela, il continua son chemin et oublia même cette rencontre, mais Aimée prit la chose très au sérieux. Pour elle, ce n’était pas une blague, mais une demande en mariage. Ainsi, arrivée chez elle à la maison, elle dit à sa mère qu’elle avait rencontré un jeune qui l’avait demandé en mariage. Sa mère demanda qui était ce jeune homme, et elle répondit « Hinhon ».
En ce moment, Nounagnon vivait avec une de ses tantes à Porto-Novo. Et ce même jour, la mère d’Aimée est allée voir la tante pour lui dire : « Ton fils a demandé ma fille en mariage ». Peu de temps après, Nounagnon rentra à la maison et sa tante lui dit : « Tu as l’habitude de t’amuser avec les jeunes filles mais cette fois-ci, tu vas la prendre en mariage ». Nounagnon demanda à sa tante de quoi elle parlait et elle lui raconta l’histoire. Mais Nounagnon s’est exclamé : « Je blaguais juste avec elle ! »
C’est ainsi que selon la providence une relation a commencé entre Nounagnon et Aimée Ahouansou qui a abouti à leur mariage en 1960, quelques mois avant l’indépendance du Dahomey. En 1961 naquit leur première fille, nommée Annick. Mais lorsqu’Annick avait environ trois mois, Nounagnon laissa temporairement sa jeune épouse et sa fille pour un séjour à Niamey, capitale populaire de la république du Niger.
Séjour à Niamey
Peu de temps après la naissance de leur fille, la situation économique du pays nouvellement indépendant devint instable. Nounagnon commença à avoir quelques difficultés dans sa profession de couturier. Il n’avait plus assez de clients et le peu qu’il avait gardé n’avait plus assez de ressources pour l’habillement. C’est alors que l’un de ses oncles qui travaillait à Niamey lui proposa de venir tenter sa chance au Niger, où les conditions socio-économiques étaient favorables pour sa profession. C’est ainsi que Nounagnon décida d’aller au Niger en 1961. Effectivement dès son arrivée, il avait assez de clients qui le payaient bien pour son travail, et Nounagnon se faisait beaucoup d’économies.
Mais au bout de trois mois seulement, un évènement le secoua beaucoup. Il vit en songe que quelqu’un était mort dans sa famille. Effectivement, le lendemain un télégramme vint du Dahomey l’informant qu’un de ses grands frères était décédé. Nounagnon voulut rentrer aussitôt au pays, mais comme son oncle le dissuadait, il resta finalement.
Environ six mois après cet évènement, Nounagnon eut encore un songe dans lequel il vit que sa grande sœur Djomou était malade. Et effectivement, quelques jours plus tard, un télégramme lui est parvenu l’informant que sa grande sœur était gravement malade et hospitalisée à Porto-Novo.
Alors Nounagnon décida de rentrer au pays et prendre soin de sa grande sœur à qui il était beaucoup attaché. Cette fois-ci son oncle n’a pas pu l’empêcher. Il rentra au pays effectivement et prit soin de sa grande sœur qui fut rétablie quelques semaines plus tard. Après la guérison de sa grande sœur, Nounagnon décida de ne plus repartir au Niger, et de rester plutôt avec sa femme et sa fille.
Sa conversion
Après son retour du Niger, Nounagnon commença à subir beaucoup d’attaques spirituelles. Il tomba fréquemment malade et sa femme connut deux fausses couches successives.
Habitué à chercher la protection et le secours chez les féticheurs, Nounagnon a multiplié ses efforts. Maintenant, il consultait les plus grands féticheurs de la région de Porto-Novo et il avait plein de fétiches et de gris-gris chez lui à la maison. À cette époque, Nounagnon vivait déjà dans sa propre maison au quartier foun-foun Sodji à Porto-Novo.) Pourtant, les problèmes continuaient.
Etant convaincu que ses problèmes venaient des attaques des sorciers, il décida de devenir l’un d’entre eux pour mieux mener le combat. Il alla consulter un grand sorcier pour être initié à la sorcellerie. Plusieurs rituels et sacrifices furent faits à cet effet et un autel de sorcellerie fut établi dans sa cour. Normalement après tous ces rituels, Nounagnon devait commencer à sortir de son corps la nuit pour aller en réunion au couvent de sorcellerie. Mais pendant plusieurs jours il ne pouvait pas faire ce voyage spirituel. Les sorciers du couvent lui demandaient pourquoi il ne venait pas à la réunion et il répondait : « Je ne sais pas. Quand je me couche la nuit, je dors seulement jusqu’au petit matin ». On voit la main providentielle de Dieu qui protégeait son serviteur pour que son esprit et son âme ne soient pas corrompus par les forces des ténèbres.
Au cours de ces évènements, une nuit Nounagnon eut un songe dans lequel il voyait qu’un homme revêtu de blanc était venu prendre un de ses puissants fétiches qu’il avait mis dans son armoire. Le matin à son réveil il a constaté que le fétiche était rongé de vers et de termites, ce qui était normalement impossible. Puisqu’il ne faisait pas encore totalement jour il décida d’aller jeter le fétiche sur un tas d’ordures non loin de la maison. Mais arrivé là, il fut étonné de voir une vieille femme assise sur le tas d’ordures. Avec courage, il jeta le fétiche devant la femme et se retourna. C’est alors que Nounagnon commença à douter de la puissance de ces fétiches qu’il accumulait. Dans toutes ces choses Nounagnon était toujours catholique fervent. Et il se demandait pourquoi Dieu ne pouvait pas le délivrer de tous ses problèmes.
Au milieu de cette confusion, un ami lui conseilla de se détourner des fétiches, de se remettre seulement à Dieu et de Lui demander tous les désirs de son cœur. Ainsi, un jour, Nounagnon rassembla tous les fétiches qu’il avait amassés, en déterrant aussi tout ce qu’il avait enterré dans sa maison, et les brula. Puis il commença à prier et à chercher Dieu. Il décida de lire par lui-même la Bible. Mais comme il n’avait jamais réellement appris à lire et à écrire, comment y arriver ? Par la foi, il acheta néanmoins trois Bibles : une version française (Louis Segond), une version goun et une version yoruba. Sans éducation formelle et sans aucun secours extérieur, par la puissance de Dieu, il commença à lire et à comprendre la Bible dans ces trois langues. Lire la Bible devint alors sa première passion. Il ne sortait plus, il dévorait les pages de la Bible chaque jour car il y découvrait la solution à ses problèmes. Il commença à mieux connaître Dieu et l’ordre de ce monde. C’est ainsi que la conversion de Nounagnon a commencé. Il se repentit de ses péchés et décida de consacrer sa vie entièrement à Dieu. On peut dire que c’est à ce moment-là qu’il a fait l’expérience de la nouvelle naissance car personne ne lui avait prêché l’évangile par la suite pour sa conversion à Christ.
Nounagnon persévérait dans sa recherche passionnée de Dieu, mais un jour un ami le découragea en lui faisant comprendre qu’il n’y avait aucun avantage à se lancer dans cette entreprise et qu’on courait le risque de devenir fou. Alors il abandonna la lecture de la Bible, mais il n’avait pas la paix du cœur.
Appel à la mission
Pendant que Nounagnon avait un doute dans son cœur concernant sa passion pour la Bible et son utilité, une nuit en 1963, il eut une expérience surnaturelle. Pendant qu’il dormait, il fut frappé dans sa côte par l’ange de l’Éternel qui lui disait : « Lève-toi ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? Ne sais-tu pas que je veux t’utiliser ? Voici, à partir d’aujourd’hui, aucune puissance des ténèbres ne te vaincra et ne te détournera de la mission que je veux te confier. »
Dans la peur, il se leva, alla chercher ses Bibles et recommença la lecture. Au bout d’un certain temps, quand sa foi en Dieu s’était affermie par l’étude de la parole de Dieu, il commença à évangéliser et à parler de l’amour de Dieu. Il s’opposa aux fausses pratiques des autres religions, notamment le vodoun. Les persécutions ont alors commencé. Il fit alors une promesse à Dieu en disant « Si tu me donnes des enfants et qu’ils ne meurent pas, je vais te servir avec eux ».
En 1965 il eut un deuxième enfant, son premier fils Hugues. Ceci renforça sa foi et il fut rempli d’une assurance totale, convaincu de l’amour de Dieu pour lui et de sa puissance qui surpasse toutes les autres puissances sur cette terre. Il prit alors position pour le Seigneur en défendant sa cause. Il confondait les prêtres vodoun mais aussi les pratiques de l’église catholiques. Sous son leadership, une crise s’éclata entre les jeunes et les responsables de la paroisse catholique Notre Dame de Porto-Novo à cause de trois questions importantes :
- Le baptême catholique qui se fait par aspersion est-il biblique ? Est-ce qu’il peut accorder le salut et amener au ciel ?
- Est-ce normal qu’en tant que chrétien catholique, on continue d’organiser des cérémonies funèbres comme les païens quand nous avons des décès dans nos familles ?
- Est-ce normal de continuer à faire des cérémonies de sortie ou de dédicace des bébés selon nos traditions familiales alors qu’on se dit chrétien ?
Ces trois questions ont amené des troubles entre les jeunes mobilisés derrière Nounagnon et le comité paroissial. À un moment donné, le comité pastoral a demandé aux jeunes de quitter l’église et de trouver une autre église qui ne pratiquait pas ces choses. Les jeunes étaient alors perdus, ne sachant pas où aller car ils ne voyaient aucune église à l’époque qui était vraiment biblique. Mais Nounagnon était décidé à ne pas abandonner sa lutte.
Au cours de cette crise, la femme de l’un des jeunes (Menou David) accoucha. Les anciens demandèrent aux jeunes s’ils n’allaient pas faire des sacrifices et les rituels de dédicace pour l’enfant. Nounagnon les défia en disant qu’ils ne le feraient pas. En se tournant vers le père de l’enfant, il lui dit : « David, si ton enfant meurt, je vais t’en donner un autre ». Et tout le monde s’est tu. Effectivement ils n’ont pas fait les rituels et l’enfant n’est pas mort.
Membre de l’église évangélique JJC
Dans toutes ces choses, Nounagnon se demandait où il allait trouver une église biblique qui prêchait la vérité. Il ne trouvait personne qui partageait ses idées et ses nouvelles croyances. Les choses ont continué ainsi jusqu’en 1966. En ce moment, un ami de Nounagnon, Agossou Ernest, lui a présenté un homme, Houngbème Samuel, qui fréquentait un groupe de chrétiens à Mèdédjonou, un village de la commune d’Adjarra situé à environ 20 km de Porto-Novo. Samuel annonçait un message qui correspondait à ce que Nounagnon cherchait. L’église qu’il fréquentait s’appelait l’Eglise de Dieu JJC.
L’église évangélique JJC est une église indépendante africaine. Elle fut fondée par l’apôtre Josias Nounagnon Kolawolé Hounsa. Le père de l’apôtre Josias était un Béninois qui s’était exilé à cause des guerres de la commune d’Abomey Calavi et qui est allé s’installer à Yanlinto, un village de Ipokia, Ogun State au Nigéria. Bien qu’il soit animiste et un adepte de vodoun, son fils Josias rencontra Jésus dans l’église méthodiste et devint un chrétien engagé. Par la suite, il se sépara de l’église méthodiste pour des raisons doctrinales. Josias reçut d’abord de Dieu un appel pour un ministère d’évangéliste itinérant puis eut la vision d’établir une église missionnaire en 1948 à Yanlinto. Le nom de l’église qu’il a fondée était au départ Église de Jéhovah par Jésus-Christ (JJC). Ensuite le nom a évolué pour devenir Église de DIEU Jéhovah par Jésus-Christ et enfin est devenu actuellement au Bénin Église évangélique JJC. Après avoir établi des églises locales dans des localités comme Katé, Monunto, Tchibadan et Iwaya au Nigéria, l’église JJC pénétra le Bénin avec l’installation de trois églises locales à Avagbodji, à Aguégué Houédomè dans la commune des Aguégués, et à Mèdédjonou dans la commune d’Adjarra vers la frontière du Nigéria. Et c’est cette dernière église JJC que Nounagnon commença à fréquenter en venant de Porto-Novo.
Peu de temps après que M. Samuel Houngbeme lui a parlé de l’église JJC à Mèdédjonou, Nounagnon cherchait désespérément un moyen pour s’y rendre et la visiter. Il avait un ami Ahlonsou Bernard, dont la mère était originaire de Mèdédjonou. C’est lui qui amena Nounagnon à Mèdédjonou, un dimanche en 1966. Ce jour-là, c’était un culte d’actions de grâce et le prédicateur du jour était le Pasteur Daniel Gnonhoussou. Le cœur de Nounagnon était rempli de joie et il était aussi surpris de venir trouver la parole de Dieu dans une brousse.
Sur le trajet de retour Nounagnon faisait avec excitation le commentaire de tout ce qu’il avait vu et entendu. Alors Bernard lui dit : « Écoute Nounagnon, on n’est pas obligé de venir jusqu’à Mèdédjonou pour adorer Dieu ». Nounagnon lui répliqua : « Tu m’as déjà amené, le reste n’est plus ton affaire ». Ce même jour à la maison, Dieu lui parla en ces mots : « Je te demande de rester avec ces gens de l’église JJC et s’il reste quelque chose je te le dirai après ».
Le dimanche suivant, Nounagnon retourna seul à Mèdédjonou avec sa mobylette Peugeot qu’il avait ramené du Niger. Il continua à fréquenter Mèdédjonou pendant un bon moment et se fit baptiser par immersion. En 1967 un groupe d’étude biblique de l’église fut installé à Porto-Novo au quartier Déguèkomè avec quelques membres pionniers de l’église de Porto-Novo : Adjaï Eugène, Ahlonsou Bernard, Chinan Martin, Djossou Emmanuel, Houngbeme Samuel, Mènou Gabriel et sa femme Julienne, Gandonou Jules et Gandonou Isaac. Puis quelques mois après, le groupe d’étude biblique fut ramené dans la maison de Nounagnon à cause des oppositions.
Début des persécutions
Suite à la rencontre de ces chrétiens de Mèdédjonou, Nounagnon s’enracinait de plus en plus dans la parole de Dieu avec des convictions très fortes. Mais au même moment, il était pris dans des guerres spirituelles très sérieuses. Il subissait des attaques spirituelles dans sa famille et aussi des persécutions de l’extérieur, notamment de la part des anciens de l’église catholique et des prêtres vodoun.
Pendant ce temps, Nounagnon commença à faire une diarrhée avec des douleurs abdominales. Cela durait toute la nuit mais s’arrêtait chaque matin. Il souffrait ainsi jusqu’à une nuit où quelqu’un le pourchassait dans son rêve. Nounagnon fuyait pour rentrer dans une église et l’homme le suivit dans l’église. Mais dans l’église, Nounagnon vit un homme blanc debout avec un fusil en main qui tira sur son ennemi et le tua. Trois jours après ce rêve, l’ennemi numéro un de Nounagnon se noya volontairement dans la lagune de Porto-Novo et mourut. C’est là que les douleurs abdominales et les diarrhées se sont arrêtées.
Entre-temps, sa femme accoucha encore d’une fille nommée Alphonsine. Et c’est là que la situation devint encore plus difficile. Les deux derniers enfants tombaient régulièrement malade avec des crises répétées. C’est en ce moment que sa femme Aimée commença à suivre son mari pour aller à Mèdédjonou.
Peu de temps après, en 1969, l’église JJC s’est pleinement installée à Porto-Novo sur une parcelle devant la maison de Nounagnon jusqu’en 1974. Par la suite l’église fut transférée dans sa maison avec les cultes du dimanche.
Consécration au pastorat
Nounagnon était le leader naturel de l’église. Il n’était pas encore consacré pasteur, mais tout le monde voyait en lui le berger qu’il fallait suivre. Il était devenu un évangéliste percutant à Porto-Novo. Il organisait avec son équipe des sorties d’évangélisation publique notamment dans les cours extérieurs des couvents vodoun.
Il attaquait avec véhémence le culte vodoun et la sorcellerie dans ses messages. Le monde des ténèbres s’est déchainé contre ces jeunes « fous » pour les éliminer spirituellement et physiquement mais conformément à la promesse, les forces des ténèbres furent vaincues et l’œuvre continua à se propager.
Nounagnon se lança aussi dans la conquête d’autres villes et villages avec le but d’établir des églises locales dans diverses régions du sud du pays. Il continua dans cette œuvre apostolique jusqu’à ce qu’il soit consacré officiellement pasteur le 15 février 1986 par l’apôtre Josias Nounagnon Kolawolé Hounsa avec un collège d’anciens. Ceci marqua un tournant décisif dans son ministère. Non seulement il continua l’expansion de l’œuvre mais aussi, il se battait pour établir un réel fondement doctrinal pour l’église.
Nounagnon le réformateur
L’église JJC était une église indépendante africaine fondée par un Africain sans éducation formelle, sans formation biblique et sans le soutien d’aucune société missionnaire étrangère. À cet effet, bien que ses membres se disaient évangélique, l’église n’avait pas de base doctrinale claire ni de théologie bibliquement établie sur la nouvelle alliance en Jésus-Christ. L’église était plutôt établie sur quelques lois de l’Ancien Testament et sur des traditions religieuses africaines. La grâce était prêchée juste pour démontrer la puissance du royaume de Dieu sur celui des ténèbres, mais au niveau de l’éthique, de la morale et de la spiritualité, il y avait beaucoup de choses qui n’étaient pas du tout bibliques.
Vers la fin des années 1970, quand Nounagnon était bien instruit dans la parole, il commença à dénoncer ces pratiques anti-bibliques au sein de l’église. Ceci engendra beaucoup de discordes et d’incompréhensions entre les responsables de l’église et lui. A cause des réformes qu’il voulait introduire, il fut persécuté au sein de l’église jusqu’à sa mort. Mais quelques années après sa mort, on peut dire que son combat a payé car beaucoup de pratiques anti-bibliques ont disparu de l’église.
Selon Nounagnon, il y avait de nombreuses pratiques anti-bibliques dans l’église. Par exemple :
- On baptisait les enfants.
- La polygamie était autorisée pour ceux qui n’étaient pas prédicateurs et pasteurs dans l’église.
- La consommation de l’alcool et des liqueurs fortes était permise même parmi les responsables.
- On consommait le sang des animaux.
- Un sacrifice animal était fait dès qu’un membre de l’église décédait et des cérémonies funèbres étaient aussi organisées comme chez les païens.
- La loi de la souillure était appliquée aux femmes. Selon cette loi, si une femme est en menstrues, elle ne doit pas aller à l’église, elle ne doit plus avoir un contact avec son mari, ni se coucher sur un même lit avec son mari. Elle ne doit pas utiliser les mêmes ustensiles que son mari. Si elle est obligée de remettre quelque chose à son mari, elle dépose cela par terre et le mari ramasse. Elle est isolée dans une chambre à part, elle ne prépare plus pour son mari jusqu’à ce que ses menstrues finissent.
- Si une femme accouchait d’un bébé, le mari n’avait pas le droit de prendre l’enfant ni de le toucher jusqu’à ce qu’on fasse la cérémonie de dédicace de l’enfant à l’église environ trois mois après la naissance.
- Si un enfant était né, on devait attendre jusqu’au huitième jour avant de lui donner un nom.
- On appliquait la loi de la purification, par exemple en utilisant l’hysope trituré dans l’eau pour purifier les maisons. Pour ne pas se souiller par le contact avec d’autres, les membres de l’église avaient sur eux en permanence des rameaux de palmier pour se purifier au fur et à mesure. Ils utilisaient aussi une préparation faite à base de graisse de python associée aux plumes d’un hibou qu’ils brulaient dans les maisons pour éloigner les mauvais esprits et pour combattre la sorcellerie.
- Le port de tunique était obligatoire par les prédicateurs avant de prêcher.
- Pour consacrer les pasteurs, on exigeait le port d’un chapeau utilisé dans les couvents vodoun.
- En plus de toutes ces choses, on fermait les yeux sur l’immoralité sexuelle dans l’église.
Nounagnon disait aux membres de l’église que ces pratiques étaient non bibliques et surtout non conformes au message de la grâce dans la nouvelle alliance. Et ceci amenait beaucoup de disputes, surtout à cause de la façon autoritaire dont Nounagnon leur parlait. Peu à peu, ils ont commencé à comprendre et à laisser certaines pratiques, mais ils gardaient encore d’autres. Pourtant, Nounagnon bannissait systématiquement ces pratiques des églises locales sous sa juridiction et ne les introduisait pas du tout dans les églises qu’il établissait. À la fin, ses luttes ont payé, même si cela lui a valu des ennemis au sein de l’église jusqu’à sa mort.
Après 40 ans de ministère, Nounagnon a laissé après sa mort des dizaines d’églises locales établies, plusieurs pasteurs, évangélistes et ministres de toute sorte qu’il a consacré, des milliers de fidèles et surtout une église réformée qui constitue le sceau de son apostolat. Par l’intermédiaire de Nounagnon, Dieu a apporté des réformes importantes à ce système dénominationnel syncrétique.
Sa vie de consécration
Dès que Nounagnon accepta l’appel au ministère, il se consacra totalement à Dieu et ne vivait que pour celui qui l’avait tant aimé et qui avait livré sa vie pour lui. Il n’avait aucune excuse pour ne pas servir Dieu, même s’il fallait prendre de grands risques. Il avait une confiance absolue en Dieu et était animé d’un courage qui impressionnait son entourage. Il sacrifia pratiquement tous ses biens pour servir le Seigneur et ne courait pas derrière les biens matériels de ce monde.
Il avait une vie disciplinée dans la lecture et l’étude de la parole de Dieu au point où il était devenu presque une Bible ambulante. Ayant mémorisé plusieurs passages bibliques, il pouvait prêcher longtemps sans aucune note tout en étant précis dans les textes bibliques cités. Sa mémoire étonnante fascinait plus d’un. C’était la Bible en déplacement.
Nounagnon aimait aussi beaucoup jeûner et prier. Il croyait que la puissance pour exercer son ministère résidait dans la prière et le jeûne qu’il pratiquait régulièrement.
À un moment donné, il constata qu’il lui manquait de la puissance dans son ministère, surtout pour résoudre les problèmes que les gens venaient lui poser et aussi pour déplacer certaines montagnes afin de progresser dans le ministère. Il pria à ce sujet et le Saint Esprit lui dit de jeûner pendant sept jours et il aurait ce qu’il désirait. Il commença alors le jeûne et au cinquième jour il se rendit dans une maison qu’il construisait pour un ami. Dans la cour de la maison il y avait un goyavier avec des goyaves mûres. Par une séduction du diable, oubliant qu’il était en jeûne, il cueillit un fruit et mangea. Aussitôt le Saint Esprit lui dit qu’il venait d’annuler tout le sacrifice qu’il avait fait jusque-là et qu’il fallait recommencer les sept jours de jeûne. C’est ce qu’il fit aussitôt, et après les sept jours Dieu lui accorda une onction supérieure.
Dieu utilisait beaucoup Nounagnon dans les guérisons et les délivrances. Il était équipé par le Saint Esprit avec les dons de révélation, de prophétie et de puissance. Ainsi plusieurs vies furent transformées sous son ministère. Il avait surtout une puissance persuasive dans la parole.
La personnalité de l’homme
Qu’est ce qui a permis à Nounagnon d’accomplir toutes ces choses ? Tout était dans les qualités naturelles et spirituelles de l’homme.
Dans le physique, Nounagnon n’était pas bâti comme un hercule mais il était d’une santé robuste. Sa vision, sa détermination, sa ténacité, et son zèle faisaient la différence. On ne peut oublier son intégrité, sa loyauté, sa générosité, son hospitalité, et son sens aigu de l’humour.
Il avait un tempérament d’immigrant et de pionnier. Sa nature était pétrie de courage et d’initiative. L’inconnu l’attirait. Il savait qu’il lui suffisait d’apporter la lumière de l’évangile ici et là pour qu’elle se répande ensuite par sa propre force. Il avait aussi une influence sur les hommes. Par son humilité, il gagna l’estime et l’affection de tous ceux pour qui il s’abaissait ; il pouvait donc introduire l’évangile facilement. Mais sa maturité spirituelle et sa sagesse étaient de loin la base de son leadership exceptionnel.
L’affection si vive qu’on lui portait était aussi provoquée par un autre des traits dominants de son caractère : le désintéressement. C’est la plus rare des qualités humaines et c’est aussi celle qui a l’influence la plus irrésistible sur autrui, lorsqu’elle se manifeste dans toute sa pureté et dans toute sa force. Nounagnon ne poursuivait jamais ses propres intérêts, il ne servait pas Dieu pour ce qu’il pouvait en gagner. C’est pourquoi, malgré toute la charge de son ministère, il travaillait jour et nuit dans la maçonnerie pour pourvoir aux besoins de sa famille.
Il était aussi un bon père de famille et un bon mari, jouant pleinement le rôle qui était le sien malgré ses absences répétées et ses multiples occupations. Dieu l’a finalement béni avec onze enfants biologiques dont voici les prénoms par ordre de naissance : Annick, Hugues, Alphonsine, Suzanne, Georges, Dinah, Pierre, Benjamin, Gislain, Jérémie et Joël. On ne pouvait pas dire que sa vie maritale et familiale était exemplaire mais il n’a pas sacrifié sa famille aux dépens du ministère. Son épouse n’était pas engagée activement dans le ministère à ses côtés ; elle avait ses affaires mais ils se soutenaient mutuellement. Il tenait beaucoup à la bonne éducation de ses enfants qu’il a su instruire d’abord selon les voies de Dieu. Car il disait : « ce que je n’ai pas pu faire, mes enfants doivent le faire ». Le Seigneur l’a aussi béni avec plus d’une trentaine de petits-fils aujourd’hui
Nounagnon était aussi un bon berger, s’occupant bien de ses brebis, non pas comme les bergers infidèles d’Ezéchiel 34. Il était prêt à tout subir par amour pour ses fidèles et à souffrir pour Christ. L’amour qu’il portait à ses convertis était comparable à celui d’une mère veillant sur ses enfants.
Il avait aussi un respect et une considération profonde dans ses rapports avec les non-convertis avec l’espoir qu’ils se convertiraient un jour. Un jour, un incident s’est produit. Il avait un ami catholique dans le quartier. Quand Nounagnon a quitté l’église catholique pour devenir pasteur, cet ami est demeuré catholique fervent mais ils avaient gardé une bonne relation. A un moment donné, la femme de cet homme a commencé à fréquenter l’église JJC. Elle n’allait plus à l’église catholique mais son mari n’était pas d’accord. Il refusait que sa femme aille chez Nounagnon , mais la femme insistait. Un soir au cours d’un culte de sainte cène, la femme était venue à l’église et son mari était venu la chercher en colère. Mais dans la surprise, il a lancé une grosse pierre sur la tête de Nounagnon qui officiait la réunion et le sang gicla. Les fidèles se sont jetés sur cet homme, l’ont frappé, et l’ont déshabillé. Nounagnon a été conduit à l’hôpital et on lui a bandé la tête mais il n’a pas du tout réagi ni dit un mot sur l’incident. À ce moment-là, l’ami en question était en train de bâtir une maison et Nounagnon était le maçon qui faisait la construction. Le lendemain Nounagnon s’est rendu sur le chantier avec sa tête bandée tout comme si de rien n’était et travaillait. Peu de temps après cet homme est venu sur le chantier et a vu Nounagnon en haut, en train de travailler avec sa tête bandée et il était choqué. Il a eu honte et a fui le chantier avec beaucoup de regret. Bien après les deux amis se sont réconciliés mais cet homme ne s’est jamais converti jusqu’à sa mort. Mais grâce à cet incident, finalement sa femme a pu venir librement à l’église avec tous ses enfants. Son mari lui a donné la liberté totale à cause de la puissance de l’amour démontrée par Nounagnon .
Dans la personnalité de Nounagnon, un trait était plus marqué encore : le sentiment de sérieux par rapport à la mission divine qui lui avait été confié de « prêcher Christ partout, détruire les œuvres des ténèbres et implanter des églises ». Il avait su le jour même où il était devenu chrétien qu’il avait une œuvre particulière à accomplir, et l’appel qu’il avait reçu était constamment présent dans sa pensée (« Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile », 1 Corinthiens 9 v.16). Voilà ce qui le rendait si prompt dans ses mouvements, si aveugle devant le danger, si joyeux dans la souffrance même s’il était abandonné, humilié, méprisé, injurié, piétiné, et mal compris. Sa vie évoquait les paroles de l’apôtre Paul : « Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » (Actes 20 v.24).
Enfin la dernière de ses qualités spirituelles qui ont façonné sa vie était la force de sa consécration personnelle à Christ. C’était la principale motivation de toutes ses activités. Depuis sa première rencontre avec Christ, il n’avait qu’une seule passion : que son amour pour son Sauveur devienne sans cesse plus intense et plus lumineusement pur. Il était rempli de la parole de Dieu. Dans son abandon total au Seigneur, il disait : « Si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 v.20).
Nounagnon avait quand même quelques faiblesses liées à sa personnalité. A cause de son tempérament colérique, il se mettait vite en colère et sa colère ne faisait pas toujours du bien surtout lorsqu’il défendait des points de vue biblique. Il avait tendance à s’imposer avec autorité aux autres. Il était aussi un peu indépendant et têtu dans la poursuite de ses résolutions. Nounagnon faisait aussi vite confiance aux gens, surtout à tous ceux qui faisaient confession d’adorer Dieu. Il croyait même au changement de certains ennemis dévoilés qui lui ont fait très mal par la suite.
Aussi, durant une bonne partie de son ministère, Nounagnon a souffert d’une affection sinusale et surtout de l’hypertension artérielle dont il ne fut jamais guéri jusqu’à sa mort. Il était constamment sous médication.
Fin de mission
En vue de ses loyaux et remarquables services rendus au royaume de Dieu, Nounagnon fut reconnu en 2003 par le Christian Ministries International Fellowship (une association internationale de ministères chrétiens) comme un ministre licencié de l’évangile pour la mission mondiale.
En février 2005, au cœur d’un conflit interne dans l’église à cause de ses réformes, il fut terrassé par un AVC (accident vasculaire cérébrale). Il en ressortit avec quelques séquelles. Il cria à Dieu avec ses enfants pour son rétablissement complet, mais la voix du Seigneur semblait lui dire comme à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12 v.9).
En décembre 2006, il fut une rechute fatale. Le 31 décembre 2006, Nounagnon acheva sa course sur cette terre, mais sa mission continue.
D’ailleurs sa prière était : « Seigneur, si tu me donnes des enfants et que tu les gardes en vie, je te servirai avec eux ». Son vœu le plus ardent était que ses enfants prennent le bâton du relais pour continuer la mission. Dieu a certainement choisi parmi ses enfants un Josué pour prendre le bâton de Moïse ou un Elisée avec la double portion de l’onction d’Élie.
Voilà l’histoire d’une vie qui vaut la peine d’être vécue, une vie consacrée à la plus noble vocation qu’un homme puisse embrasser sur la terre. C’est l’histoire d’un général du royaume de Dieu. Si l’on parle de grands hommes qui ont marqué leur génération, Nounagnon en était un. Que ses œuvres le suivent.
Adjaï Benjamin
Sources
Adjaï Annick, fille ainée d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewée par Adjaï Benjamin, le 20 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Ahouansou Aimée Houinsi épouse d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewée par Adjaï Benjamin, le 13 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Codjia Théodore, ami et disciple d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewé par Adjaï Benjamin, le 14 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Djossou Emmanuel, ami et pasteur associé d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewé par Adjaï Benjamin le 13 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Gandonou Jules, parenté et disciple d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewé par Adjaï Benjamin, le 13 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Hounkponou Daniel disciple et pasteur associé d’Adjaï Nounagnon Eugène, interviewé par Adjaï Benjamin, le 20 décembre 2021 à Porto-Novo, Bénin.
Cet article, reçu en 2022, est le produit des recherches de Adjaï Benjamin, étudiant en Master à l’Université chrétienne LOGOS de Ouagadougou au Burkina Faso et fils d’Adjaï Nounagnon Eugène, sous la direction de la Dre Anicka Fast.