Savadogo, Mark
Mark Savadogo est né le 18 Juin 1949 à Ouahigouya, fils du pasteur Savadogo Bonga Moise et de Ouédraogo Rarondian. Bien qu’il soit né dans une famille chrétienne, il se convertit tout de même en 1964 comme le veut la Parole de Dieu. Puis il fut baptisé d’eau en 1970, et reçut le baptême du Saint-Esprit en 1972. Il a été décoré de la médaille de l’Ordre du Mérite avec agrafe « Jeunesse » en 2002.
Cursus scolaire et formation
De 1958 à 1964, Mark Savadogo fit un brillant parcours à l’école primaire publique de Ouahigouya où il fut admis à l’examen du certificat d’études primaires élémentaires (C.E.P.E.) et de l’entrée en classe de sixième (6ème) des lycées et collèges. Le circuit secondaire se passa au Cours Normal de Ouahigouya de 1964 à 1968. Très sérieux et studieux, il décrocha le Brevet d’études du premier cycle (B.E.P.C.) et le concours de formation des enseignants du primaire de 1968 à 1969. A la fin de cette formation, il fut affecté dans le village de Nandiala, région du Centre-Ouest, Koudougou, où il fit ses premières armes d’instituteur. L’amour des études et la passion de l’audio-visuel le conduisirent en France à l’université C.L.C.F Paris 9ème de 1978 à 1980. Il regagna le pays avec une licence en main.
Le 28 décembre 1974, il se maria à Mademoiselle Ouédraogo Ruth à Ouahigouya. Le Seigneur leur fit don de cinq enfants dont deux filles et trois garçons (Jemima, Jediaël, Stachys, Stéphane, et Jedida) et de treize petits-fils. En dépit des moyens modestes, tous ses enfants fréquentèrent des établissements privés, du secondaire à l’université. Mark Savadogo avait toujours le souci de leur donner une meilleure éducation, tout en comptant sur le Seigneur. Son épouse, enseignante de formation, fut toujours très engagée et dévouée. Elle fut incontestablement un soutien remarquable tant dans le ministère que la vie conjugale.
Le couple Savadogo n’a pas été exempt d’épreuves. Cependant elles furent résolues par l’octroi réciproque du pardon et le dialogue. Les réunions de prières matinales et nocturnes instituées par le chef de famille auxquelles aucune absence n’était permise, contribuèrent à l’éducation des enfants. La correction se manifesta parfois par des punitions diverses visant à ramener le fautif dans la discipline. La punition n’étant pas synonyme de méchanceté. Savadogo Mark rappelait l’enfant puni, le prenait dans ses bras, et lui expliquait que l’acte posé était une manifestation de son amour envers lui. Mais il savait aussi récompenser quand il le fallait. Ce fut un père exigeant pour le travail bien fait, mais il détestait le mensonge. Que le père soit présent ou non, Madame Savadogo était la surveillante des gestes et faits des enfants, en vue de leur indiquer la bonne voie à suivre dans tous les domaines.
La vie de Savadogo était jalonnée d’actes d’engagement et de persévérance qui a impacté positivement la vie de ses enfants qui, à leur tour voulaient l’imiter.
Mark Savadogo était parfois découragé lorsque, malgré ses explications claires par rapport à un projet ou une situation quelconque, il demeurait incompris. Quant à sa force, il restait ferme et inébranlable lorsque, convaincu de la réussite d’un projet, on voulait le contraindre à y renoncer d’une manière ou d’une autre.
Carrière professionnelle
Mark Savadogo servit dans la fonction publique de la Haute Volta comme instituteur respectivement à Nandiala et à Pilimpikou. Ce fut pendant son service dans ces localités qu’il reçut l’appel de Dieu. Il rendit sa démission afin de poursuivre le ministère pastoral. Convaincu de son appel, et malgré les difficultés financières et sociales inhérentes au ministère, il s’y engagea avec détermination en comptant sur la providence divine.
Formation pastorale
Le Seigneur récompensa sa foi, en lui ouvrant une porte de formation pastorale en France, bien que son désir était d’aller en Angleterre en vue d’avoir une flèche de plus—l’anglais dans son carquois. Entre 1982 et 1984, il alla à l’école biblique où il fit une formation pastorale au centre missionnaire évangélique de Carhaix (Bretagne) en France. Il y suivit simultanément une formation en imprimerie. Cette formation en France fut une source de bénédiction car son épouse et ses trois enfants purent le rejoindre. A son retour, il servit dans l’imprimerie des Assemblées de Dieu située en son temps au sein de l’Eglise centrale des Assemblées de Dieu de Ouagadougou.
Déroulement du ministère
En 1984, il débuta son ministère à l’église Vie Nouvelle à Nonsin I comme stagiaire, sous l’autorité du Pasteur Rouamba Guiétawindé. Jusqu’en 1989, il mit ses acquis (prédication, enseignement, exhortation, alphabétisation et évangélisation) au profit de l’assemblée.
Enseignant de la parole et très éloquent, ces enseignements et prédications furent toujours suivis avec grand intérêt. Par exemple, en 1990, il prêcha au siège des Assemblées de Dieu à Gounghin à Ouagadougou à l’occasion d’une convention nationale de la J.A.D. Son thème était « le retour de Jésus-Christ ». Ce jour, le Saint Esprit conduisit le serviteur de Dieu dans le développement du thème, à tel point que le vol d’une mouche était perceptible, tant tout l’auditoire fut captivé par la présence divine.
Il prêcha encore un jour à l’église Vie Nouvelle de Nonsin 1, sur la sanctification. Dans le développement du thème, il dit : Les mains qui ne rejettent pas la corruption ne sont pas dignes du royaume. Je me sentis directement interpellé. Je le rencontrai aussitôt après la prédication et lui demandai :
« En tant que Gendarme, de temps en temps, je participe au contrôle de la circulation interurbaine et nous recevons au cours du contrôle de l’argent des usagers de la route pas en règle comme ceux en règle. Après vous avoir écouté, comment faire à présent ? »
Il me répondit : « N’exige rien à personne et n’extorque pas.»
Je lui répondis : « Pasteur, même ceux qui nous donnent en étant en règle, ne le font pas de bon cœur. Mais il s’agit d’une forme de corruption subtile, pour le jour où ils ne seraient pas en règle, qu’on en tienne compte. »
Il pria pour moi et depuis lors, avec l’aide de Dieu, j’ai réussi tout le temps restant de mon service actif, à marcher selon la Parole de Dieu. En 1990, il fonda l’église Béthel Nonsin II, puis en 2010, celle de Kologkoom.
Autres responsabilités occupées
De 1987 à 1990 il occupa le poste de secrétaire général de la Jeunesse des Assemblées de Dieu du Burkina Faso. Très dynamique et entreprenant, il fut élu président national de la Jeunesse des Assemblées de Dieu du Burkina Faso (J.A.D. BF.) de 1991 à 2004. Dans ce cadre, il effectua un voyage aux Etats-Unis d’Amérique pour mieux faire connaitre la structure de la Jeunesse des Assemblées de Dieu à la structure sœur des Assemblées de Dieu d’Amérique. Il fit de nombreux voyages à travers l’Afrique pour le renforcement de la foi de la jeunesse chrétienne, par différentes conférences en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Niger, au Gabon, au Mali et en Guinée-Conakry.
Plein d’initiatives et visionnaire, il fut le premier président fondateur de l’Alliance des jeunesses des Assemblées de Dieu d’Afrique (A.J.A.D.A.) de 1999 à 2005. Il fut aussi président du Conseil sous-régional des Assemblées de Dieu de Boulmiougou à Ouagadougou de 1988 à 2000. Il fut Directeur de l’institut par correspondance internationale (I.C.I.). à Ouagadougou. Il fut aussi l’initiateur du Département Enfant des Assemblées de Dieu (D.E.N.A.D.) en 2009.
Fruits du ministère
Le pasteur Mark Savadogo eut à recommander une dizaine de ses fils spirituels pour le ministère pastoral. Certains exercent déjà dans le ministère et d’autres sont en cours de formation. Par ailleurs, le pasteur Mark Savadogo eut à exercer maintes autres responsabilités. Il fut président de l’entraide chrétienne du Yatenga de 1980 à 1984 ; Il fut directeur national des camps bibliques des enfants de 1984 à 1990 ; Il fut directeur du premier camp régional du Yatenga du 1er au 07 août 1977 ; Il fut membre fondateur et président du Cercle d’amis chrétiens de 1981 à 2019.
Maladie, décès et obsèques
Souffrant d’une maladie au niveau du thorax, une échographie révéla une mammographie qui nécessita une intervention chirurgicale en 2011. Mais le mal survécu à cette intervention et il en souffrit jusqu’à son décès le 16 août 2019.
De son vivant, Mark Savadogo aimait les chansons numéro 94 et 32 de l’ancien recueil en langue locale « moôré » qui s’intitulent respectivement : Mâam n’dabeda arazana (Moi je vais au paradis) et A san nôoma yamba ti bassé wênga (si vous désirez abandonner le mal). Comme verset préféré, il retint. Marc 9 v 23 : « Tout est possible à celui qui croit. »
Lors de son décès le 16 août 2019, la mobilisation fut totale, que ce soit au domicile, à l’église ou au cimetière. Les lieux sus-cités refusèrent du monde. Toutes les structures de la dénomination (conseil national, conseil régionaux et sous-régionaux, J.A.D. nationale, Association des servantes de Christ (A.S.C.) Mouvement des hommes évangéliques du Burkina (M.H.E.B.) et Département enfant des Assemblées de Dieu (D.E.N.A.D.) et leurs démembrements) ainsi que tous ses parents, amis, connaissances et sympathisants, furent présents tant l’homme de Dieu fut sociable. Un ultime hommage solennel fut rendu au vaillant serviteur de Dieu. Après un parcours terrestre bien rempli et béni dans le Seigneur, notre bien-aimé frère et ami se repose désormais avec le Seigneur à Ouagadougou.
Caboré Sana
Sources :
Ouédraogo Ruth. Enseignante à la retraite, veuve de Savadogo Mark. Interviewée par Caboré Sana, le 13 mai 2021 à Ouagadougou, Secteur 14, Arrondissement 03.
Savadogo Jadiaël. Premier fils du sujet, chef comptable. Interviewé par Caboré Sana, le 13 mai 2021 à Ouagadougou, Secteur 14, Arrondissement 03.
Kaboré Gilbert. Agriculteur, diacre de l’église Béthel de Nonsin 02. Interviewé par Caboré Sana le 13 mai 2021 à Ouagadougou, Secteur 14, Arrondissement 03.
Cet article, reçu en 2021, est le produit des recherches de Caboré Sana, étudiant en licence à l’Université chrétienne LOGOS de Ouagadougou au Burkina Faso, sous la direction de Dre Anicka Fast.