Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Johnson, Titus Maunitz
Titus Maunitz (Maurice) Johnson a laissé des traces très profondes en Afrique. Certains l’ont appelé le “Livingstone Suédois” à cause de ses voyages d’exploration de champs missionnaires. Il a ainsi montré à certains esprits distraits de son temps la voie d’une vraie mission de Dieu dans un contexte de tenèbres et de désespoir. C’était le premier missionnaire protestant à évangéliser l’Ubangi, une contrée sans Christ, en proie aux guerres tribales et aux diverses maladies meurtrières telles que la trypanosomiase, le pian, et la tuberculose.
Né le 22 septembre 1897 à Fanerbo, en Suède, Titus était le benjamin d’une grande famille de douze enfants. Ses parents, Karl et Louisa Jansson, étaient suédois et possédaient une petite ferme avec cinq vaches, un cheval, et un ou deux moutons. Bien que longtemps membres de l’église officielle de Suède, Karl ne connut une expérience personnelle de conversion que dans la Mission Covenant Fellowship, une mission considérée comme une secte parce qu’elle avait été commencée par ceux qui ne trouvaient plus d’avantage spirituel au sein de l’église d’état. Tout mouvement chrétien en dehors de l’église d’état était considéré comme une “secte.”
Plus tard, Karl devint un prédicateur doué et son épouse Louisa une chrétienne engagée. Il constitua une communauté chrétienne dont il fut le chef. Cette communauté était pourtant en proie aux attaques. A l’issue d’une réunion de prière tenue dans leur maison, un grand mouvement de réveil accompagné de manifestations du Saint-Esprit éclata et poussa les membres à se raffermir davantage. Ils construisirent une chapelle et ce mouvement attira de nouvelles âmes à Christ. Mais le père de Titus mourut avant que la chapelle ne soit dédiée.
Titus grandit donc dans une famille religieuse et un contexte social d’opposition au mouvement chrétien “non officiel.” Il donna sa vie à Christ à l’âge de onze ans et fut ouvert à l’oeuvre du Saint-Esprit. Sa conversion fut déclenchée par la lecture du livre Uncle Tom’s Cabin dans sa version suédoise. Il fut touché par le contenu de ce livre qui lui inspira compassion à l’egard des noirs bien qu’il n’ait jamais eu l’occasion de voir un seul noir dans sa vie. Il prit ainsi la résolution d’être un jour au service des peuples noirs.
Le développement de sa vocation missionnaire
A l’âge de quatorze ans, Titus quitta sa famille pour travailler dans une ferme pour un salaire modeste. A l’expiration de son contrat d’une année, épris par la vocation du Seigneur, il décida d’entreprendre d’abord des études. Il visa l’Amérique parce qu’il avait appris que même un enfant pauvre pouvait y étudier facilement. Ses idées étaient vagues, mais son objectif était clair: faire d’abord des études, surtout en médecine, pour bien poursuivre sa vision d’être au service des peuples noirs en dehors de son pays.
Il dut cependant endurer une période de deux ans de souffrance à Stockholm, en Suède, où il mena une vie de misère, ne sachant où passer la nuit, où gagner son pain quotidien ni comment trouver un emploi plus payant. Grâce à Gustav Erickson, un homme qu’il rencontra dans une église pendant un culte de réveil spirituel, Titus put avoir $100 pour un billet pour rejoindre ce bienfaiteur qui l’avait précédé en Amérique un an auparavant. En juin 1915, à l’âge de dix-sept ans, Titus arriva enfin à New York.
Installé non loin de là, à Bridgeport, Titus commença une autre page de sa vie. Il fut employé comme garçon de salle dans un hôpital, s’occupant du nettoyage du matériel et des planchers. Son bienfaiteur, Gustav Erickson, y servait déjà comme un lavandier. Tous les deux passaient la nuit dans une des chambres de l’hôpital. Pendant cette période, Titus économisa son argent, apprit l’anglais, et changea son nom “Jansson” à la forme américaine “Johnson.” Il décida de s’installer à Chicago où il s’intégra facilement dans la communauté des émigrés suédois et devint membre de Lake View Free Church. Ecrivant à sa mère, Titus raconta que les membres de cette église avaient été baptisés du Saint-Esprit et parlaient en langues trente ans avant le grand réveil de 1909. Il était donc dans de bonnes mains.
Son travail comme garçon de salle à l’hôpital militaire de Chicago lui permit de prendre des cours du soir à Moody Bible Institute. Sa vision missionnaire n’était pas perdue et elle fut ranimée par la conférence tenue par Charles Hurlburt, le directeur de Africa Inland Mission (AIM). A l’aide d’une carte géographique, l’orateur expliqua que la moisson était grande en Afrique Centrale et qu’elle nécessitait au moins mille missionnaires. Titus ne tarda pas à informer Hurlburt qu’il serait un de ces missionnaires. Sa conviction était que Dieu l’appelait à ce ministère immédiatement. Il ne voulait plus y aller comme médecin après de longues années d’études. Il préférait y aller plutôt comme évangéliste.
L’église locale de Lake View Free Church le reconnut comme candidat missionnaire à l’âge de vingt-et-un ans, le 14 juillet 1918. Parce que Free Church n’avait pas encore un champ missionnaire en Afrique, Titus dut s’associer avec la mission AIM. Après ses études à Moody Bible Institute, il se lança dans la recherche de fonds auprès des églises locales de Free Church pour le soutien de sa mission. Malheureusement, la plupart des églises visitées ne lui furent pas d’un grand secours car elles ne contribuèrent que $750. Sa fiancée Bertha Peterson avait, quant à elle, réuni tout ce qui était nécessaire pour sa mission grâce à la libéralité d’un fermier. Titus fut précédé par sa fiancée dans la région nordest de la République Démocratique du Congo où habitaient les Lendu, un peuple qu’Henry M. Stanley avait décrit comme dangereux. Bertha s’installa à Aba puis à Linga et servit comme infirmière au milieu d’un peuple ravagé par la dysenterie.
Après avoir quitté l’Amérique en 1919, à l’age de vingt-deux ans, Titus fit une escale à Marseilles, en France, pour apprendre la langue française. Il continua sur Alexandrie, en Egypte, et y resta trois semaines dans un hôpital presbytérien pour acquérir quelques compétences en soins de santé primaire. Ce séjour lui permit même de faire de petites interventions chirurgicales. Passant par le fleuve Nil et le Soudan, il parvint finalement à Blukwa, dans la même région où se trouvait sa fiancée, en janvier 1921. Bertha était à Linga et Titus en poste à Blukwa, une station missionnaire de longue date. Leur mariage prévu en mai de la même année ne put avoir lieu suite au décès de Bertha par dysenterie le 15 mai 1921. Cet incident joua un rôle significatif dans le comportement de Titus et dans sa vision missionnaire.
Vision pour une mission pionnière
Titus était très idéaliste, de nature énergique et décisive. Il voulait voir s’accomplir le travail de Dieu. Avec le décès de sa fiancée et la réalité de la structure organisationnelle de AIM, Titus se montra impatient de poursuivre sa vision missionnaire. Il rappela aux dirigeants de Free Church son intention d’ouvrir un champ missionnaire autonome pour leur dénomination. Ses cris d’alarme restèrent sans écho jusqu’en juillet 1921 quand ils reçurent la nouvelle du décès de Bertha. La nouvelle attira de nouveau leur attention sur la personne et l’oeuvre de Titus. Quand son église de Chicago, Lake View Free Church, fit l’éloge de sa bravoure, le comité missionnaire décida de revoir la situation de Titus. Le comité trouva que Titus avait les qualités et l’expérience nécessaires pour mener à bien ce projet missionnaire: c’était un baptiste suédois à tendance pentecôtiste, sortant de Moody Bible Institute, un prédicateur zélé et convaincant, et un ancien membre de Lake View Free Church. Néanmoins, malgré toutes ces preuves, aucune décision officielle ne put être prise. Entretemps, la situation douloureuse du décès de sa fiancée excita la sympathie de plusieurs églises locales et de quelques individus qui s’empressèrent d’écrire à Titus en lui envoyant des dons d’argent. “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu.”
Le milieu Lendu n’était pas aussi facile que l’audacieux missionnaire Titus ne l’aurait imaginé. Plusieurs fois il se sentit dans l’insécurité. Deux histoires illustrent sa situation dangereuse. Un jour, le chef du clan offrit aux missionnaires de la chair humaine. Titus et son collègue la reçurent gentiment mais ils l’enterrèrent pendant la nuit.
Peu après, le conseil des anciens du clan décida que les blancs étaient à l’origine de la peste qui ravageait la population Lendu et qu’il fallait se débarrasser de cette race porte-malheur. La première victime de cette expiation, un Suédois dans l’administration publique, mourut empoisonné! Puis, une nuit, Titus se réveilla au bruit d’une mélopée de guerre entonée par une bande de guerriers Lendu. Le contenu du chant était celui-ci:
Nous avons tué l’homme de l’Etat;
Le missionnaire sera facile.
Nous avons tué l’homme fort;
Le missionnaire sera facile.
Nous avons tué l’homme protegé par les soldats;
Le missionnaire sera facile.
Nous pouvons le tuer maintenant;
Le missionnaire sera facile.
Mais nous attendrons jusque demain;
Le missionnaire sera facile.
Rien à précipiter parce que
Le missionnaire sera facile.
Comme son collègue était en congé, Titus était le seul missionnaire au poste. Sa vie était en danger jusqu’à ce qu’un jour la peste s’arrêta d’elle-même. Cela mit également fin aux suppositions et aux menaces des chefs du clan à l’égard de Titus.
Dans son ministère, Titus avait de plus en plus de mal à collaborer avec AIM pour plusieurs raisons. D’abord, les missionnaires étaient obligés de soumettre des rapports et des statistiques beaucoup trop souvent. Selon Titus, ils passaient plus de temps à faire ces exercices administratifs qu’à servir les gens autour d’eux. Titus avait également remarqué que les restrictions administratives étaient tellement lourdes que toute initiative devait être autorisée par la mission. Pour lui, ces restrictions étaient des obstacles à celui qui voulait vraiment répondre directement aux besoins du peuple de Dieu. Dieu l’avait envoyé, lui Titus, pour faire plus que ces tâches restrictives.
La question des finances était un problème considérable. Pour Titus, les travaux les plus importants pour l’avancée de l’oeuvre manquaient toujours de financement alors qu’il y avait de l’argent pour d’autres choses moins importantes. Titus avait aussi une différence de personnalité avec son collègue, plus autoritaire que lui à l’égard des travailleurs de la mission. Titus voyait qu’ils perdaient plus de temps à régler leurs différences que dans l’oeuvre qui justifiait leur présence en Afrique. Titus voulait en finir. Il fallait donc qu’il travaille dans un champ vierge où il servirait “sans limite” sous la supervision d’une autre église. Ces difficultés poussèrent Titus à envisager l’ouverture d’un champ missionnaire autonome, indépendant de l’AIM.
A l’aide de la cartographie publiée par le gouvernement belge sur les populations du Congo, Titus tourna son attention vers la vaste contrée de l’Ubangi où, semblait-il, il n’existait pas encore de missions protestantes. Titus était convaincu que Dieu l’appelait à travailler dans cette région-là.
Il envoya à AIM sa lettre de démission en février 1922. Il avait vingt-cinq ans. Sa requête auprès de Free Church resta malheureusement sans suite. Il réitera sa demande, cette fois, en sollicitant tout simplement “une lettre de représentation” qui lui conférerait un statut légal au Congo. Impossible d’obtenir cette lettre! Titus se trouvait donc dans une situation très délicate, ayant rompu avec AIM et n’ayant toujours pas de réponse de son église en Amérique à propos de sa première demande. De même, sa deuxième demande restait sans réponse. Pour sa survie, il n’avait qu’un peu d’argent, le reste de son salaire annuel de $300. Le coût de son voyage jusqu’en Ubangi s’élevait à 3.000 francs congolais, une somme qu’il n’avait pas. En réserve, il ne possédait encore que sa vigueur juvenile, son rêve de pionnier, et sa conviction que Dieu l’appelait pour ouvrir un nouveau champ missionnaire ailleurs. Sa vision était claire. Toute sa vie en dépendait. Cette vision le rendit ainsi intransigeant et fort.
Quelques jours après la résiliation de son contrat avec AIM et avant de s’engager dans cette nouvelle aventure, Titus reçut plusieurs lettres de l’Amérique. Certaines contenaient des billets de banque dont le total se chiffra à $800, le double de la somme estimée nécessaire pour son voyage. Pour Titus, c’était la dernière confirmation de la part de Dieu.
Le pèlerinage vers un nouveau champ missionnaire
De juillet 1922 à janvier 1923, et avec l’aide de quelques porteurs autochtones, Titus parcourut des milliers de kilomètres à la recherche d’un champ missionnaire. En ce temps où il n’y avait pas encore de grandes routes, il dut suivre les petites pistes et les sentiers dans les forêts et sur les savanes. Après un long périple qui le conduisit de la région nord-est du Congo, à l’intérieur de la République Centrafricaine, au Tchad, et au Caméroun, Titus fut enfin conduit par Dieu à la région nord-ouest de la République Démocratique du Congo, dans le district de l’Ubangi. Arrivant à Libenge le 23 janvier 1923, il continua cependant sa marche vers le nord et s’installa brièvement à Bokulubi auprès de Noengo, un chef guérrier et anthropophage. Finalement, Titus érigea la première station missionnaire non loin de là, à Karawa.
Titus connut toutes sortes de difficultés durant les trois premières années: des villageois s’affrontaient suite à leurs conflits ethniques, des prêtres catholiques poussaient les gens à refuser d’accueillir ce missionnaire protestant, d’anciennes missions protestantes revendiquaient le droit de propriété de la contrée ciblée par Titus, et le gouvernement refusait de lui octroyer une autorisation officielle. Cependant, contre vents et marées, Titus endura l’opprobre et démarra une oeuvre missionnaire sous le nom de “Mission Suédoise Américaine” qui n’était pourtant pas reconnue par le gouvernement du Congo Belge.
Titus dirigea cette oeuvre seul jusqu’à la fin de l’année 1924 quand arriva une équipe de quatre missionaires de Free Church: Henry O. Tweed, Anna S. Tweed, Mollie Hansen, Esther Lundin. A son départ en décembre 1925 pour son congé d’études, Titus laissa une oeuvre importante: la reconnaissance officielle fut acquise sous le nouveau nom de “Mission Evangélique en Ubangi” avec trois stations missionnaires à Karawa, Tandala, et Kala. Dans la demande de reconnaissance, Titus souligna que la mission avait trois objectifs: “Evangélisation; Création d’écoles, d’hôpitaux et de dispensaires; Apprentissage aux indigènes [sic] de métiers utiles.” Titus et ses collaborateurs prièrent que le Seigneur suscite cent autres missionnaires pour ce vaste champ. En 1961, il y en avait plus de 125 grâce au partenariat entre Free Church et Covenant Church.
Il s’inscrivit à Wheaton College en 1927. Pendant ses études, il faisait partie d’un groupe de prière et d’étude biblique en suédois dont il était co-fondateur. Ce groupe grandit et des anglophones s’y ajoutèrent. Finalement les services eurent lieu en anglais et Titus fut choisi comme pasteur de cette communauté connue sous le nom de “Wheaton Gospel Tabernacle.” Ils n’étaient pas affiliés à une église. Les personnes suivantes l’ont succédé: Dr. Edman, Dr. Penney et Dr. Billy Graham. Cette communauté devint finalement “Wheaton Free Church.”
En 1933 Titus acquit la nationalité américaine. Il épousa Agnes Olson en 1942 mais le couple divorça en 1953. Cette situation douloureuse n’empêcha pas Titus de revenir plusieurs fois au Congo et dans d’autres pays d’Afrique pour exercer un ministère évangélique dans les oeuvres médicales. A l’occasion d’un de ses séjours de service dans le Bas-Congo il reçut du gouvernement congolais la médaille de mérite, le 24 novembre 1968. Même à la veille de sa mort à Fristianstad en Suède, le 16 janvier 1974, Titus avait le projet de retourner encore au Congo.
L’héritage de Titus Johnson
Aujourd’hui, deux églises issues de la Mission Evangélique en Ubangi sont la Communauté Evangélique en Ubangi (CECU) et la Communauté Evangélique de l’Ubangi-Mongala (CEUM). La CECU est constituée de 1.000 églises locales avec 100.000 membres, et la CEUM gère 1.300 églises locales avec 150.000 membres. L’oeuvre de ces deux églises s’étend sur trois provinces de la République Démocratique du Congo avec plusieurs centres de formations bibliques et théologiques, des écoles primaires, secondaires, et professionnelles, des hôpitaux et des centres de santé, et des programmes de développement communautaire. L’auteur du présent article doit sa conversion et sa vocation à l’aventure missionnaire de Titus. Son rêve n’a pas été une utopie.
Aux Etats-Unis, Titus avait fait un petit investissement qui produisit plus de $200.000 pour soutenir Swedish Covenant Hospital, un appui important pour le soutien des oeuvres médicales au Congo jusqu’à ce jour.
Sigurd Westberg, l’un de ses plus proches collaborateurs sur le champ missionnaire dit ceci de Titus:
Titus était unique, bien que n’étant pas saint [sans péché], il était tout de même un saint [mis à part]. Bien qu’étant comme tout autre humain, il fut cependant doté de la vision divine. Il pouvait bien tituber dans sa marche dans la foi, mais il n’arrêtait pas de suivre Jésus.
Rien n’est plus intransigeant qu’un engagement soutenu par une vision clairement inspirée par Dieu. Le visionnaire peut mourir mais sa vision ne mourra jamais.
Fohle Lygunda li-M
Bibliographie
Fohle Lygunda li-M, “Chemin de la Responsabilisation, Histoire de l’Eglise en Ubangi et Mongala, 1922-1997,” inédit, 1997.
Sigurd F. Westberg, Deep Tracks in Africa: The Life and Work of Titus M. Johnson (Chicago: Covenant Press, 1976).
Swedish Covenant, A Swedish Covenant Hospital Development Publication, Spring 1993.
Titus M. Johnson et Mel Larson, When Congo Burst Its Seams (Minneapolis: Free Church Press, 1967).
25 Years in the Ubangi, Evangelical Free Church of America, Board of Foreign Missions, 1937.
Cet article, reçu en 2005, est le produit des recherches du Révérend Fohle Lygunda li-M. Récipiendaire de la bourse du Projet Luc en 2004–2005, celui-ci est directeur exécutif du Centre Missionnaire au Coeur d’Afrique (www.cemica.org) à Kinshasa (Rép. Dém. du Congo) et coordinateur régional du DIBICA pour l’Afrique francophone.