Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Kisoni Lusenge, Samuel
Kisoni Lusenge Samuel est né en 1925 à Kasinga, un village du groupement Luongo, en collectivité des Baswagha en territoire de Lubero, dans la Province du Nord-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo. Pendant cette période, les provinces du Nord et du Sud Kivu et celle de Maniema constituaient une seule province, le Kivu. Kisoni est originaire de la tribu Nande, majoritaire au Nord Kivu et il a servi Dieu dans la Communauté des Eglises Baptistes du Congo-Est, membre de l’Eglise du Christ au Congo (55è-CEBCE/ECC). Le nom Kisoni dérive d’un substantif signifiant « larmes », car à sa naissance il y avait deuil dans le village.
Fils aîné d’une famille païenne de quatre enfants, dont deux filles et deux garçons, il n’est pas vite allé à l’école par manque de moyens financiers et d’une école proche. Sa vie est une histoire vivante de la grâce abondante de Dieu. Kisoni s’occupait à garder gratuitement les bétails d’autrui jusqu’en 1942 quand il est parti habiter avec son oncle Amona Bisika à Kitolu, vers Kyavinyonge près du lac Edouard. Son oncle était catéchiste dans une chapelle créée par Paul Hurlburt, premier missionnaire américain de la Conservative Baptist Foreign Missionary Society (CBFMS) venu dans le territoire de Lubero. La mère de Kisoni est décédée en 1959 et son père est mort quelque temps après là où il était parti chercher des terres à cultiver.
Kisoni a vécu deux époques de spiritualité : celle où l’on croyait encore aux dieux de la coutume et celle où l’Evangile entrait dans la contrée. Les catéchistes enseignaient aux enfants l’Evangile et l’alphabétisation. Il en avait profité pour apprendre à lire et s’était vite adapté en sorte que les catéchistes ont commencé à lui donner des brochures à lire. D’abord c’était pour sa documentation personnelle mais avec le temps, chaque fois qu’un catéchiste était empêché on lui demandait de le relayer. Petit à petit il en prit l’habitude.
L’appel
C’est en 1944 que Kisoni accepta Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur de sa vie. Il est allé à la Mission de Katwa dans le faubourg de la ville de Butembo suivre la classe de baptême pendant six mois et a été baptisé le 1er avril 1945. Il a pris le nom de Samuel suite au bon comportement d’un catéchiste qui portait le même nom. Après le baptême, Kisoni a été envoyé avec un confrère pour évangéliser dans un village voisin de 1945 à 1947.
Peu de temps après, un administrateur belge est arrivé au poste administratif de Vuhovi en Territoire de Beni. Il exigeait à toute personne qui n’avait pas de Livret de Travail de payer l’impôt. C’est ainsi que Kisoni préféra rentrer à l’école à la Mission de Katwa pour apprendre davantage. Il était dans la même chorale avec Kavira Esther, celle qui deviendra plus tard sa femme. Il a vite évolué à l’école et quand il est arrivé en cinquième année primaire, il a été choisi pour enseigner la deuxième année primaire jusqu’en 1952. Pendant la même période il était journaliste-reporter au service de Mademoiselle Shell qui était éditrice du magazine chrétien Echo de Tam-Tam à la Mission de Katwa.
En 1952 Kisoni a été choisi pour aller à l’école biblique de Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, mais avant de partir on exigea qu’il se marie. Il épousa donc Kavira Esther le 8 janvier 1952 dans le salon du Dr. Hanvre et a été consacré pasteur à la même occasion. Tout s’est passé très vite car il était en retard par rapport aux autres étudiants qui étaient déjà à Rwanguba. Une petite réception avait été organisée chez son oncle Amona Bisika où Kisoni et sa femme sont restés pendant deux jours.
Ensuite, ils sont partis attendre le départ à la Mission de Kitsombiro où il y avait Assemblée Générale des pasteurs. De là le missionnaire Ladrwiquik les amena dans son véhicule jusqu’à Rwanguba. Pendant que les hommes étudiaient, l’école organisait des activités pour leurs épouses les après-midi. Elles apprenaient différents cours bibliques, des notions sur le foyer chrétien et divers métiers.
Kisoni et Kavira sont restés à Rwanguba pendant deux ans et c’est là qu’ils ont eu leur première fille. Au cours de la deuxième année de l’Ecole Biblique Kisoni a été désigné pour travailler à la bibliothèque de l’école les après-midi. De retour de Rwanguba en 1954, Kisoni est allé travailler comme Chef Moniteur (Directeur) à l’école primaire (mixte) de Katwa, de la première jusqu’en sixième année. Avec son épouse ils avaient passé les examens pour l’obtention de leurs certificats d’enseignant.
Après une année et demie à Katwa, ils ont été envoyés comme missionnaires au Sud-Kivu en 1955. Le Révérend Amona Wabomundu qui les y avait précédés leur avait écrit pour leur demande d’aller l’aider car il avait beaucoup à faire. Il faisait l’évangélisation et un autre confrère l’alphabétisation des enfants. En lisant la lettre d’Amona, Kisoni et Kavira avaient la ferme conviction que c’était l’appel de Dieu conformément à l’êpitre aux Romains 10:14 : « Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui? Et comment croiront-ils en lui s’ils ne l’ont pas entendu? Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer? » C’était le début d’une longue aventure de vie missionnaire pour le couple.
Kisoni et sa femme sont partis sans rien en poche mais avec la foi que Dieu pourvoirait à leurs besoins. Arrivés à l’IRSAC-Lwiro (Institut pour la Recherche Scientifique en Afrique Centrale) près de la ville de Bukavu chez Amona Wabomundu, ils se sont retrouvés dans un melting-pot culturel et linguistique. Il y avait des gens de diverses origines, tribus, races, ethnies et langues : des Shi, Havu, Nyanga, Hunde, Nande, Fuleru, Tembo, Bembe, Lega, Tutsi, Hutu, Belges, Allemands, et autres. Aussi, l’IRSAC était-il au centre de plusieurs grandes agglomérations et centres d’intérêt comme l’hôpital de FOMULAC, les paroisses de Muanda et Mugeri avec leurs écoles, la Mission Baptiste de Kasheke et celle Pentecôtiste de Kavumu, l’aéroport national de Kavumu, le parc naturel de Kahuzi-Biega, la cimenterie de Mahyuza, l’INERA Mulungu, le lac Kivu, etc.
Mais sans tarder la famille est allée s’installer à Kabisi, à une dizaine de kilomètres de Lwiro, où Kisoni a travaillé pendant six ans comme Chef Moniteur à l’école primaire de la Mission. Il était le premier à décerner des certificats aux élèves finalistes de la sixième année primaire. Ensuite il est allé travailler comme catéchiste à Mulashe où il a baptisé beaucoup de personnes qui acceptaient Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Kisoni et Kavira ont quitté Mulashe en 1962 pour aller remplacer Amona Wabomundu à l’IRSAC-Lwiro car ce dernier avait été rappelé à Rwanguba pour diriger l’Ecole Biblique. Le temple de Lwiro avait été construit par la société IRSAC et confié aux missionnaires Hurlburt et Pierce en 1953.
Les épreuves
Comme dans tout travail du Seigneur, Kisoni et sa famille n’étaient pas exemptés des difficultés, mieux, des « épreuves ». En 1961 quand ils étaient à Mulashe un conflit a éclaté opposant deux chefs terriens. Un jour le pasteur Kisoni s’est retrouvé encerclé par des personnes armées de lances, de machettes, de couteaux et de massues et qui appartenaient à l’un des chefs terriens. Ces malfaiteurs incendiaient les maisons, pillaient les biens et tuaient tous ceux du camp opposé. Ils menaçaient de tuer le pasteur s’il ne les accompagnait pas dans leur sale besogne. Courageusement Kisoni leur répondit « Je suis venu apporter un message de paix et de salut en Jésus-Christ, je ne peux pas le transformer en massacre de personnes innocentes. » Pendant qu’on menaçait de le tuer il leva ses mains en disant « J’accepte d’être tué à cause de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. » C’est alors que Dieu intervint en calmant la fureur de malfaiteurs et ils le laissèrent partir.
Une fois aussi Kisoni avait échappé à la noyade à bord d’une petite embarcation sur le lac Kivu avec le missionnaire américain, Pierce, de la Mission Baptiste de Kasheke, en Territoire de Kalehe. Ils revenaient de la ville de Goma où ils avaient participé à un séminaire de formation des enseignants quand une tempête violente les surprit et faillit renverser la barque. La tempête dura longtemps à tel point que Pierce leur demanda de prier et de s’apprêter à rencontrer Dieu. Kisoni a raconté avoir prié dans son cœur : « Mon Dieu, si tu me sauves j’achèterai une Bible à mes enfants afin qu’ils gardent ta parole toute leur vie et moi je te servirais toute ma vie. » Dieu les délivra en orientant leur embarcation vers un endroit plus calme où ils accostèrent en attendant que les eaux s’apaisent. Ils continuèrent ensuite la traversée et sont bien arrivés à destination. Dieu exauça la prière de son serviteur et garda les enfants de celui-ci dans la voie de la vérité.
En 1964 Kisoni était parti à l’Assemblée Générale des pasteurs à Singa en Territoire de Rutshuru. Des personnes malveillantes étaient venues la nuit mettre le feu à sa maison pendant que sa femme et ses enfants dormaient. Les bruits du feu qui brûlait déjà le plafond de la maison alertèrent sa femme. Elle cria pour réveiller les enfants. Toute la famille sortit en catastrophe saine et sauve. La maison fut complètement calcinée et aucun bien ne fut récupéré. Découragés, Kisoni et sa femme étaient tentés de rentrer chez eux à Butembo, mais le Seigneur les persuada qu’il avait encore besoin d’eux pour son œuvre et qu’il réaliserait de grandes choses par eux.
Les réalisations
Dieu avait mis dans le cœur de Kisoni et de sa femme Kavira l’humilité de répondre à son appel depuis leur jeune âge. Ils ont été comblés des bénédictions, secourus dans les difficultés et ont eu une longue vie malgré les multiples menaces de morts dont ils étaient souvent l’objet. Toutes n’ont pas été reprises ici. Leur santé était toujours forte pour le service. Ils ont eu neuf enfants (deux garçons et sept filles) mais aussi des enfants spirituels en grand nombre, « comme les étoiles du Ciel »–un fait qu’ils ont toujours reconnu.
A l’IRSAC-Lwiro où ils avaient passé une bonne partie de leur activité missionnaire, ils étaient déjà intégrés. Kisoni parlait, en plus du Kinande, sa langue maternelle, le Swahili et un peu de français, et avait maîtrisé la langue Shi du territoire de Kabare. Avec sa femme, ils subvenaient à la plupart de leurs besoins en cultivant des champs et Dieu bénissait abondamment leurs récoltes de sorte qu’ils ne manquaient jamais à manger et même en offraient aux autres. Malgré leurs moyens modestes, Kisoni et sa femme hébergeaient dans leur maison, et cela pendant des années, plusieurs personnes sans tenir compte de leurs origines. Parmi elles des étudiants de l’Institut Biblique et des écoles publiques, et même des fonctionnaires ! Ils accueillaient beaucoup de malades et nécessiteux sans les connaître car ceux-ci se présentaient seulement par la référence : « C’est un bon pasteur, il va nous aider ! »
La population les amait et cela était visible par le respect qu’elle leur témoignait, et surtout lors de la cérémonie d’adieux du 04 janvier 1990 où des milliers des personnes sont venues leur dire au revoir. Kisoni et sa femme étaient convaincus qu’il était temps qu’ils rentrent servir Dieu dans leur milieu d’origine à Butembo après avoir bien préparé leur succession.
Kisoni a établi au moins vingt églises (à Kayandja, Kabamba, Buhandahanda, Kahungu, Kabulungu, Kabushwa, Mugererebo, Muhungu, Mulashe, etc, au Sud Kivu et ensuite à Kasinga, Kabiru, Kighali au Nord Kivu). Il a initié la construction d’écoles dans la plupart de ces lieux et de ponts pour relier les villages. Bon nombre de ces églises et écoles étaient tellement éloignées qu’il fallait s’y rendre à pied. Il a baptisé beaucoup de fidèles, béni plusieurs mariages, consacré et ordonné plusieurs serviteurs de Dieu.
Le Seigneur a béni Kisoni et sa femme en leur donnant quarante petits-enfants, dont seize garçons (deux sont décédés), vingt-quatre filles, et vingt arrière-petits-enfants. Tous leurs enfants ont grandi et ont été éduqués dans la voie du Seigneur. Trois de leurs filles sont missionnaires dans d’autres pays, deux avec leurs maris et le fils qui leur est resté est aussi pasteur et missionnaire.
Quand leur second fils a été tué le 05 juillet 2007 dans le climat de violence qui règne à l’est de la RDC, Kisoni et sa famille ont décidé de créer un mémorial en son honneur. La Fondation Kisoni est une organisation caritative qui assiste les enfants orphelins dans la ville de Butembo. Curieusement, la date du 05 juillet 2007 correspond à la date de l’ordination de Kisoni comme Révérend Pasteur le 05 juillet 1968 à l’IRSAC-Lwiro. Actuellement la Fondation assure la scolarité et pourvoit aux besoins de trente-cinq orphelins de guerre, dont certains ont commencé l’université. Ce travail est rendu possible grâce à la contribution de la famille Kisoni et des amis.
Témoignages divers
Kisoni Lusenge nous a quitté le 15 décembre 2014 quand il approchait 90 ans, après soixante-deux ans de mariage avec Kavira Esther, soixante-neuf ans de ministère, dont trente-cinq comme missionnaire au Sud Kivu. La veille de son départ il avait chanté à l’église pour louer Dieu. Le lendemain il avait reçu des visiteurs avec lesquels ils avaient échangé les expériences chrétiennes et loué Dieu par des cantiques. Quand les visiteurs sont partis il a senti des malaises et a été amené en hâte à l’hôpital où il a rendu l’âme dans la paix. Ce qui suit est une série de témoignages et d’anecdotes sur sa vie :
Dr. Don Nelson était médecin et missionnaire au Congo. Quand il apprit que des personnes non identifiées préparaient un coup pour tuer le pasteur Kisoni, il se dépêcha avec son véhicule pour aller évacuer la famille de ce dernier et la mettre à l’abri du danger. Quand il expliqua à Kisoni le motif de sa venue, il ne s’attendait pas à la réponse qu’il reçut. « Les gens planifient de me tuer, c’est vrai, » répondit Kisoni. « Mais je ne partirais pas avec vous, je reste. Si je pars les personnes à qui j’enseigne que Jésus-Christ est notre protecteur et notre salut concluront que je ne crois pas ce que j’enseigne. Si le Seigneur veut que je vive il me protégera, et si je meurs j’irai au ciel, » conclut-il. Dr. Don fut touché par la foi courageuse de son ami et celui-ci survécut au plan macabre. (Jack E. Nelson, 2001, p. 84.)
Papa Kisoni faisait tout soigneusement. Quand il m’a donné sa fille en mariage, je vivais très loin mais il avait pris les précautions de l’envoyer avec tous les documents administratifs nécessaires en sorte que les formalités n’avaient causé aucun problème. Je rends aussi grâce à Dieu pour la sagesse que les parents avaient inspirée à leur fille. (Kamate Basolene, CRU, 2010.)
Des hommes armés non identifiés étaient venus la nuit pour chercher à tuer toute la famille de Kisoni. Quand ils s’étaient approchés de la maison de ce dernier, ils ont vu une armée des personnes de grande de taille et vêtues en blanc qui les attendaient avec des épées étincelantes. Pris de panique les assaillants s’étaient enfuis chacun par son chemin. Le lendemain très tôt ils étaient rentrés épier au domicile de Kisoni pour voir l’armée qui les avait effrayés mais ils ne virent personne. C’est un des assaillants qui avaient confessé ce coup et demandé pardon. (Précieuse Kisoni, 2014.)
C’est une grâce de naître et d’être élevé dans une famille qui craint Dieu. Je sers Dieu comme mes parents parce que j’avais vu en eux un bon exemple de foi, de prière, de courage et d’abnégation. Quelque part dans son âge avancé Kisoni a compris, sans qu’il ne s’y soit bien préparé, qu’il ne pouvait plus faire le bien qu’il voulait faire ni se battre à corriger des injustices comme il l’avait toujours fait. Cet état des choses l’a affecté. Pour revenir à l’histoire de l’incendie de notre maison quand j’étais encore enfant, des années plus tard mes parents nous avaient révélé le nom de l’auteur. Il arriva que quelque temps après l’incendie un conflit ethnique éclata dans la région en sorte qu’il était difficile aux personnes de certaines ethnies de sortir de leurs domiciles. Malheureusement l’auteur de l’incendie tomba malade et fut hospitalisé et sa famille ne pouvait pas se déplacer pour lui apporter assistance. Ma mère se chargea de lui amener à manger à l’hôpital parce qu’elle avait l’avantage d’être femme du pasteur et de ne pas appartenir à aucune des ethnies en conflit. Un bon exemple de pardon ! (l’auteur, Benjamin KISONI, 2012, p. 65.)
Benjamin B. Kisoni
Bibliographie
Kisoni, Benjamin. God, Where are You? USA: Hippo Books, 2012.
Kisoni, Benjamin et Kisoni, Nono, La vie missionnaire du Rév. Kisoni Lusenge Samuel et sa femme Kavira Esther. Butembo: USA, inédit, 2010.
Nelson, Jack E. Bwana Mganga, The Life of C. Donald Nelson. USA, 2001.
Autres sources
Kamate, Basolene, PhD, beau-fils de Kisoni Lusenge, Témoignage écrit, 2010, USA.
Kisoni, Précieuse, petite-fille de Kisoni Lusenge, récit qu’elle avait entendu de son grand-père, Kisoni et qu’elle a repris lors de la cérémonie funéraire de ce dernier, RD Congo, 2014.
Kisoni, Samuel Lusenge, Série d’interviews réalisée par Benjamin Kisoni et Nono Kisoni, respectivement fils et fille de Kisoni Lusenge, 2010, DRC.
Cet article, reçu en 2015, est le fruit des recherches du Révérend Benjamin B. Kisoni, fils du sujet et ancien étudiant de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL), Goma, RDC, de l’Institut Supérieur Théologique de Bunia (ISTB), l’actuel Université Shalom de Bunia(USB), RDC, et de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (ISP), RDC. Il est membre de la Communauté des Eglises Baptistes du Congo-Est, Butembo, DRC et associé à Grace Fellowship Church, 2314 Greenwood Dr, Johnson City, TN, USA.