Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Rajabi, Munsubi Jean
Rajabu Jean avait le surnom de Niko na Yesu, qui signifie «J’ai Jésus». Cette expression était un slogan d’encouragement pour lui-même et pour les autres personnes qui vivent dans la crainte des forces surnaturelles.
Rajabu Jean est né à Mobiki le 22 septembre 1947. Son père s’appelait Munsubi, sa mère Zuula et ses frères Kalume et Mundenga. Toute la famille de Rajabu était païenne. Lui-même était un fumeur de cigarettes et un grand buveur d’alcool.
Rajabu n’a fait que deux ans d’école primaire à Kayuyu de 1957 à 1959. Il savait seulement lire et écrire en Swahili. Il était marié, mais n’a pas eu d’enfants.
Rajabu a vécu longtemps avant de se convertir au christianisme avec son frère Mundenga. Le Seigneur lui est apparu en songe le 31 mai 1985 alors qu’il était en état d’ivresse. C’était juste une semaine avant la fête de Pâques. Il dit avoir entendu les mots suivants : « Siku ya kutumikia shetani imekwisha sasa simama unifuate ; Damu yangu ilimwangika kwa ajili yako », (le temps de servir Satan est révolu, maintenant lève-toi et suis-moi ; mon sang était versé pour toi). Rajabu se réveilla le matin et il vit un pasteur anglican, le Révérend Zangilwa, qui passait de Mubunzi à Kampene. Rajabu lui demanda alors ce qu’il devait faire pour recevoir le baptême.
Rajabu est alors baptisé à Mubunzi le 7 avril 1985, le jour de Pâques. Puis il rentre à Mobiki où il va se décider de créer une nouvelle église. Ladite église sera inaugurée cinq ans après, en 1990.
L’ouverture de l’église a pris du temps parce que le responsable politique du milieu était en complicité avec les autres églises établies telles que l’église catholique et la Communauté des Eglises de Grâce au Zaïre.
La prière était l’activité principale de Rajabu. Il aimait également beaucoup chanter. En plus du don de la prière et de la musique, Rajabu avait aussi le don de la prophétie. Tout ce qu’il disait aux gens se réalisait nécessairement.
Il avait même pressenti sa mort très prochaine. En effet, un jour, pendant qu’ils étaient en prière avec 22 personnes, il informe celles-ci qu’il serait rappelé par le Seigneur le lendemain. Puis, il ajoute ce qui suit : «J’ai terminé le service qu’il m’a confié ; demeurez toujours dans la prière et que Dieu vous bénisse». Rajabu rendit l’âme le 31 mars 2001.
Jacques Makunzu Feruzi
Sources :
Kantimulungu Omari, 47ans, résident de Kayuyu. Interview du 17 mai 2013 à Kamene.
Nsinga Byakilema, 66 ans, résident à Kindu. Interview du 16 mai 2013 à Kindu.
Cet article, reçu en 2014, est le produit des recherches de Jacques Makunzu Feruzi, étudiant en 2e graduat à l’Université Anglicane du Congo, sous la direction du Révérend Dr. Yossa Way. Ce dernier était professeur de théologie et coordinateur de liaison du DIBICA à l’Institut Supérieur Théologique Anglican (Bunia, Rép. Dém. du Congo) ainsi que récipiendaire de la bourse du Projet Luc en 2001. Couramment (2016), il est recteur de l’Université Anglicane du Congo (ancien ISThA).