Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Debard, Myrto
Née le 18 mai 1900 à Trescléoux, petit village des Hautes-Alpes où son père était pasteur, Myrto Debard a manifesté très jeune un réel tempérament artistique. Soutenue par une atmosphère familiale où peinture, musique et poésie faisaient partie de la vie quotidienne.
En 1913, son père est appelé en Algérie où il s’établit alors avec sa femme et ses deux dernières filles jumelles, Lili et Myrto.
C’est donc à l’Ecole des beaux-arts d’Alger que Myrto Debard commence ses études; elle y est l’élève de Léon Cauvy et rencontre à cette époque le sculpteur Paul Belmondo avec qui elle noue de solides liens d’amitié.
Boursière aux Beaux-Arts de Paris, elle travaille pendant cinq ans à l’Atelier Lucien Simon, puis avec Othon Friez.
Elle épouse le pasteur Marcel Debard en 1925 et peu de temps après le jeune couple embarque pour le Lesotho où naissent leurs deux enfants.
Malgré la vie difficile dans ce pays austère, Myrto Debard n’abandonne pas sa palette et réalise en particulier une grande composition Jésus au milieu des malades que l’on peut voir aujourd’hui encore dans la petite église de Masitisi.
En 1934, le pasteur Debard est appelé à Dakar pour y exercer son ministère. Il s’y installe avec sa famille.
Myrto Debard entreprend alors une série de voyages qui la conduisent au Niger, au Mali et en Mauritanie, où elle rencontré “les hommes bleus” dont la noblesse et le mystère la séduisent et qui marqueront toute son œuvre.
Dès lors, elle va les retrouver régulièrement, au cœur du désert sous les tentes, dans le décor familier de la Bible et saura exprimer sur la toile leur âme secrète.
En 1947, obligé pour des raisons de santé d’abandonner son ministère, le pasteur Debard se retire à Gorée, petite île en face de Dakar. Myrto fait revivre la vieille maison aux arcades fleuries de bougainvilliers et y installe son atelier.
C’est là, qu’au retour de ses laborieuses randonnées d’étude, elle compose ses grandes œuvres consacrées soit à des sujets africaines comme Le thé - Les danseurs - Le vent de sable - Le mirage - Le méchoui - Les griots, soit des séries bibliques comme La Cène - La trahison de Judas - La descente de Croix, etc.
Ses voyages, qu’elle poursuit pendant près de trente ans encore, lui font découvrir la Casamance, la Guinée, la Côte-d’Ivoire, la Haute-Volta, où elle renouvelle sans cesse son inspiration.
Elle garde cependant une préférence secrète pour les hommes du désert dont elle reste le grand peintre.
De 1937 à 1983, plus de cinquante expositions à Paris, Aix-en-Provence, Bamako, Abidjan et Nouackchott, chaque année à Dakar, puis à Gorée, ponctuèrent la carrière de l’artiste.
Enfin et parallèlement à cette œuvre si riche, Myrto Debard a écrit et publié: Cinq contes africains, un roman policier et composé de délicats poèmes.
Elle est décédée à Paris le 30 octobre 1983.
Cet article, réimprîmé ici avec permission, est tiré d’Hommes et Destins: Dictionnaire biographique d’Outre-Mer, tome 9, publié en 1977 par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer (15, rue la Pérouse, 75116 Paris, France). Tous droits réservés.