Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Rivoal, Marie-Annick
Marie-Annick Rivoal est née le 1er janvier 1875 à Brec de l’Odet (Finistère), est décédée à Androhibe (Tananarive), le 16 avril 1963.
A fait profession à Paris, le 19 mars 1897. Quinze jours après, elle s’embarque à Marseille pour Madagascar. Arrivée à Andohalo (Tananarive), elle est chargée de la fondation de la communauté de Faravohitra. Tous les matins, elle quittait le couvent pour se rendre, en compagnie d’une jeune fille malgache, à son poste de mission: catéchisme aux adultes, enseignement élémentaire aux enfants. Puis après la classe du soir, elle suivait ses élèves dans leurs cases pour visiter malades et bien portants et partager avec tous sa grande richesse de foi et de charité.
En 1913, le Père Joseph de Villèle (S.J.), Curé de Faravohitra, fait appel aux Sœurs de Cluny pour le seconder dans l’œuvre dite des “Paulins,” ou œuvre d’assistance des enfants métis. Sœur Radegonde est désignée pour cette œuvre délicate et exigeante. Pendant six ans, jour et nuit, elle est au service des petits et grands garçons…terribles, mais affectueux. On a conservé le souvenir de la chanson qu’ils avaient composée: Mère Radegonde–tia ny zanany, mamy ny feony–même lorsqu’elle gronde “Mère Radegonde aime ses enfants, douce est sa voix.”
En 1926, elle part dans le sud des Hauts-Plateaux, au diocèse de Fianarantsoa, pour fonder l’école d’Ambohimahasoa. Malgré le souci du riz quotidien à trouver, elle prend à sa charge les maîtresses malgaches qu’elle garde internes, pour leur faire obtenir le C.E.S.D. ou diplôme qui permettait d’enseigner dans les écoles primaires. Pendant trente-et-un ans, elle sera la cheville ouvrière de cette maison d’éducation. En 1948, Mère Radegonde reçoit la Légion d’Honneur, en 1957, la médaille du Mérite Malgache. C’était l’année où elle quittait Ambohimahasoa pour la maison de retraite d’Androhibe. A 82 ans, elle méritait bien un peu de repos. A sa mort, l’Ambassadeur de France présentait ainsi ses condoléances à la Congrégation: “Sa noble figure restera l’un des plus beaux exemples de charité et du devoir et le témoignage d’une existence toute vouée au bien public.”
Sœur Marcienne Fabre
Bibliographie
Bulletin de la Congrégation de St-Joseph de Cluny, N º 268, Tome 20, avril 1966, p. 884.
Cet article, réimprîmé ici avec permission, est tiré d’Hommes et Destins: Dictionnaire biographique d’Outre-Mer, tome 3, publié en 1977 par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer (15, rue la Pérouse, 75116 Paris, France). Tous droits réservés.