Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Equiano, Olaudah
Ce récit primitif, qui figure parmi les histoires d’esclave les plus remarquables, décrit la vie d’un jeune garçon Igbo qui est vendu comme esclave à l’âge de onze ans par son peuple. Olaudah Equiano a fait le Passage du milieu, a été esclave de plantation dans les Antilles et en Virginie, a passé du temps dans la marine britannique et à bord d’un vaisseau de marchand d’esclaves dirigé par un commerçant Quaker, avant d’acheter sa liberté en 1766. Après cela, il a été actif dans le mouvement anti-esclavagiste, il est devenu chrétien et a été baptisé, il espérait faire des études pour devenir pasteur, il a épousé une anglaise, il a présenté une pétition contre l’esclavage à la reine, et il a donné de nombreuses conférences partout dans les îles britanniques. [1]
Son livre s’intitule The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa, the African, Written by Himself, [Le récit intéressant de la vie d’Olaudah Equiano, ou Gustavus Vassa, l’africain, écrit par lui-même] qui a d’abord été publié en 1789. [2] Ce livre avait un grand nombre de partisans dans la communauté abolitionniste. John Wesley, le fondateur de l’église méthodiste, l’a lu ; un abolitionniste blanc a dit à propos de ce livre qu’il “était plus utile à notre cause que la moitié des habitants de ce pays.” L’ouvrage a été réimprimé huit fois pendant que l’auteur était encore en vie, et par la suite est devenu un “best-seller” international.
Equiano avait été naufragé aux Antilles, prisonnier de la glace dans l’Arctique, témoin de l’éruption du mont Vésuve, et a rencontré la plupart des leaders religieux et abolitionnistes de son époque. Modeste, plein d’esprit, et sans façons, il se considérait “ni saint, ni héro, ni tyran.” C’est à bord d’un vaisseau anglais qu’il a appris à lire et à écrire. Un officier britannique l’avait acheté en 1757, et c’est en route pour l’Angleterre qu’il est devenu ami d’un homme blanc originaire de la Virginie, Richard Baker, qui lui a appris à lire et à écrire.
Le récit de sa croissance personnelle trouve un parallèle dans son récit de tous ses grands voyages. Il avait espéré être mis en liberté par son maître britannique, mais il a été vendu comme esclave une fois de plus, cette fois-ci à un marchand Quaker qui faisait le commerce du sucre et des esclaves entre les Antilles et le sud des Etats-Unis. Ce nouveau maître, Robert King, a donné à Equiano des postes où il avait de plus en plus de responsabilités dans son commerce d’esclaves, et c’est ainsi qu’il a pu acheter sa liberté le 10 juillet 1766.
Le récit d’Equiano est marqué par un fond religieux puissant, en commençant par ses observations sur l’univers spirituel de sa culture Igbo indigène:
Pour ce qui est de la religion, les indigènes croient qu’il y a un créateur de toutes choses et qu’il vit dans le soleil, entouré d’une ceinture qu’il ne peut ni manger ni boire ; mais, selon certains, il fumerait la pipe, et c’est là notre luxe préféré. Il pensent qu’il gouverne les événements, surtout notre mort ou notre captivité ; mais, pour ce qui est de la doctrine de l’éternité, je pense n’en avoir jamais entendu parler ; cependant, certains croient à la transmigration des âmes, jusqu’à un certain point. Les esprits qui ne sont pas transmigrés, comme ceux de nos chers amis ou ceux de notre famille, ils pensent qu’ils sont toujours présents autour d’eux pour les protéger des mauvais esprits et de leurs adversaires. [3]
Pendant sa première visite en Angleterre, de 1757 à 1758, deux anglaises, les sœurs Guerin, ont parlé du christianisme à Equiano. Il a été attiré par les qualités narratives de l’Ancien Testament, ainsi que par les similarités entre la société africaine et hébraïque. Une vision du Christ mourant qui le sauvait s’est avérée d’importance capitale pour Equiano, qui était en la mer près de la côte de Cadiz le 6 octobre 1774. D’importance égale était son complexe de culpabilité quand il n’a pas réussi à sauver un ami esclave, John Annis, et qui est mort aux Antilles. (Annis, avec l’aide d’Equiano, avait fait une demande de liberté devant la cour anglaise. Il soutenant que s’il mettait pied à terre sur le sol anglais, il serait libre parce que l’esclavage n’existait pas en Angleterre.) En attendant, son maître n’avait pas attendu la décision de la cour, et avait amené Annis aux Antilles, où il l’a fait torturer à mort.
En 1779, l’Africain libéré a demandé à l’évêque de Londres s’il pouvait être ordonné missionnaire pour aller en Afrique Occidentale, mais il a été rejeté par le prélat. Equiano connaissait les abolitionnistes anglais les plus importants, et son livre devenu une arme puissante pour eux, parce qu’il s’agissait d’un récit lucide écrit à la première personne qui décrivait les maux de l’esclavage. En 1788, le mouvement avait beaucoup avancé, et des dizaines de milliers de signatures arrivaient au Parlement. Le 21 mars 1788, Equiano a présenté sa propre pétition à la reine charlotte, femme de Georges III. C’était à cette époque que ceux qui favorisaient l’esclavage ont essayé de mettre en doute Le récit d’Equiano, en disant que l’auteur venait non pas de l’Afrique mais des Antilles–mais leurs efforts étaient en vain. L’ouvrage a continué à être un des récits majeurs de l’esclavage, aux côtés d’autres ouvrages semblables, tels que la Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave, Written by Himself [Récit de la vie de Frederick Douglass, un esclave américain, écrit par lui-même].
Ô Dieu, tu nous a créés à ton image et tu nous a rachetés par ton fils Jésus Christ : dans ta compassion, regarde la famille humaine ; enlève l’arrogance et la haine qui infecte nos cœurs ; brise les murs qui nous divisent ; unis-nous par les liens de l’amour ; et sois à l’œuvre au sein de nos luttes et de notre confusion pour accomplir tes desseins sur terre ; ainsi, que dans ton temps toutes les nations et les races te servent dans l’harmonie autour de ton trône céleste ; grâce à Jésus Christ notre Seigneur. Amen. - Recueil de Prières et de Cantiques, 815.
Frederick Quinn
Notes:
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Sanneh, Lamin, Abolitionists Abroad, [Les abolitionnistes d’outre-mer] 24-31.
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Olaudah Equiano, The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, Written by Himself, [Le récit intéressant de la vie d’Olaudah Equiano, écrite par lui-même] éd. Robert J. Allison (Boston : Bedford Books, 1995), 1-23.
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“The Life of Olaudah Equiano,” [La vie d’Olaudah Equiano] http://www.bl.uk/reshelp/findhelpregion/africa/guinea/olaudahequiano/. Site visité le 5 novembre 2009.
Cet article est reproduit, avec permission, de African Saints: Saints, Martyrs, and Holy People from the Continent of Africa, [Saints africains: saints, martyrs, et personnes saintes du continent africain] copyright © 2002 par Frederick Quinn, Crossroads Publishing Company, New York, New York. Tous droits réservés.