Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Tansi, Michel Cyprien Iwene
En 1939, au mois de décembre, une nouvelle paroisse nommée Dunukofia fut créée à partir de la paroisse de Nnewi. A l’origine, elle était composée de villages liés par un héritage ancestral commun connu sous le nom d’Umu-Dunu (Umudioka, Ukpo, Ifite Ukpo, Umunnachi et Ukwulu). Le Rév. Père Michel Iwene Tansi fut nommé comme son premier prêtre de paroisse. A l’époque, il était peu ordinaire qu’un prêtre de paroisse soit noir.
Originaire d’Aguleri, le Père Tansi est né en 1904, et il a été baptisé à l’âge de neuf ans. Il était élève à l’école primaire catholique de St. Joseph, à Aguleri, et par la suite, il a été enseignant dans la même école avant d’être transféré à l’école de la Sainte Trinité, à Onitsha. Il s’est inscrit au séminaire à Ighariam en 1925, et il a été ordonné prêtre le 19 décembre 1937. Il a été vicaire à Nnewi de 1937 à 1939, avant d’être nommé prêtre de paroisse de Dunukofia.
Le Père Tansi est arrivé le 31 décembre, 1939, pour prendre la paroisse en main. Le jour suivant, le 1er janvier, 1940, l’Archevêque Heerey, accompagné du Père Tansi et de quelques autres prêtres, a célébré l’inauguration de la paroisse.
C’est seulement en 1941 que d’autres villes en dehors d’Umu-Dunu ont exprimé leur désir de se joindre à cette nouvelle paroisse – en partie par raison de leur proximité, mais aussi en partie à cause de l’influence magnétique du prêtre saint, le Père Tansi. Par conséquent, la paroisse d’Adazi a perdu Awkuzu, Abbà, Enugwu-Agidi et Nawgu à la jeune paroisse de Dunukofia. Les villes d’Eziowelle, Abacha, Abatete (avec des sous-stations à Agbaja, Ekeagu et Nsukwu), Uke, Ideani, Ogidi-Odida et Um-Ogidi ont été retranchées de la paroisse de Nnewi, alors que Ogbunike (Ogbamgba) et Umunya ont été enlevées de la paroisse d’Aguleri pour rejoindre la nouvelle paroisse. C’est ainsi qu’à commencé la longue association entre Ogbunike et la paroisse de Dunukofia – une association qui a duré plus de cinquante ans.
Ce prêtre de paroisse avait quelquechose d’unique. Son zèle pour l’évangélisation était exceptionnel, et les gens étaient frappés, en particulier, par sa vie ascétique (observée par ceux qui étaient proches de lui), ainsi que par sa générosité et sa vie exemplaire de pauvreté. Il n’était pas un orateur éloquent, mais son message pénétrait le cœur des gens. Les anciens se souviennent toujours de ses déclarations prophétiques par rapport à Ogbunike:
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Ogbunike, mango di na be unu na aru unu oruru [1]
Agwo talu Abatete, julu Ogidi-Odida odu, bua Ogbunike onu [2] *
En 1943, le Père Tansi a décidé de transférer l’église d’Ogbamgba (Azu-Ogbunike) à un endroit plus central à Ogbunike, où elle pourrait servir un plus grand nombre d’habitants. Le lieu choisi était le village d’Osile où la famille Okogba avait donné un terrain à l’église. Ce site fut rejeté parce que la C.M.S. [S.M.E.] avait déjà bâti une église à Osile. On considéra ensuite le village d’Amawa. Il n’était pas central, étant très loin des gens d’Umueri et d’une partie d’Ifite, mais aucun autre village n’était plus avantageux. En l’absence d’un meilleur site, c’est Amawa qui fut choisi.
D’abord, le Père Tansi y a déménagé l’école, et en 1944, l’église. Il les a installés tous les deux là où se trouve aujourd’hui l’église Catholique de St. Vincent à Nkwo Amawa. On pense que Peter Nworah a joué un rôle important dans le choix de l’emplacement de ces deux projets.
La plupart des gens d’Azu n’ont pas aimé ce changement. Pour protester, ils ont commencé à rassembler des fonds pour construire une église dans leur village. Cela a pris trente ans pour voir ce rêve se transformer en réalité. En 1978, quand la construction de cette église a été entamée, ils ont été obligés de l’appeler l’Église Catholique de St. Etienne parce que le nom d’origine avait été donné à l’église centrale d’Amawa.
La construction de l’église à Amawa a pris quatre ans (1944 à 1948). Cétait un édifice très solide, bâti en pierre. Le Père Tansi avait déjà été transféré avant que le bâtiment soit achevé. Par la suite, il est entré au monastère cistercien de St. Bernard à Leicestershire, où il a pris ses vœux simples le 8 décembre 1953, et ses vœux solennels le 8 décembre 1956. Il est mort à l’Infirmerie Royale de Leicestershire le 12 janvier 1964.
Denis Chidi Isizoh
Notes:
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Littéralement, ceci veut dire: “Ogbunike, le manguier dans ta ville t’avertit. “ En ces jours-là, lorsque les missionnaires arrivaient dans un nouveau lieu, ils avaient l’habitude de planter des arbres, des manguiers en particulier. La croissance de ces arbres était censée montrer, de manière symbolique, comment la réponse des gens au message de la foi devait grandir au fil des années. Par cette phrase, le Père Tansi voulait exprimer que la réponse des gens d’Ogbunike était, selon lui, trop lente. Le manguier en question était devant l’ancienne église à Ogbamgba Ogbunike. Ironiquement, il n’y a pas eu d’ordination de prêtres à Ogbunike jusqu’à ce que ce manguier soit abattu en 1978. Il a été coupé pour que l’on puisse construire une nouvelle église sur ce site.
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Littéralement, ceci veut dire: “ Le serpent qui a mordu Abatote a frappé Ogidi-Odida de sa queue et a craché sur Ogbunike. “ Le sens n’est pas clair. Il est possible que les villes mentionnées aient eu le même problème de réponse lente au message de l’évangile.
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Plus tard, une école maternelle (connue localement comme “Saint Ikwuesi” à cause de sa proximité à la maison de famille d’Ikwuesi) a été bâtie par l’église catholique sur ce terrain. Le projet a été abandonné par la suite pour manque de soutien.
Cet article est reproduit, avec permission, de The Dawn on High: A Brief History of the Catholic Church in Ogbunike [L’aube céleste: une histoire brève de l’église catholique à Ogbunike], copyright © 1995, par le Rév. Père Denis Chidi Isizoh, Tipografica Leberit, Rome, Italie. Tous droits réservés.