Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.De Marion Bresillac, Melchior-Marie-Joseph (A)
Melchior de Marion Bressilac (1813 - 25 juin, 1859) était le premier évêque catholique de Sierra Leone et le fondateur de la S.M.A. (Société des Missions d’Afrique).
Marion de Bressilac a servi comme missionnaire en Inde de 1842 à 1854. En 1854, il a été consacré évêque d’un diocèse à Madras, en Inde, mais il a démissionné de ce siège en 1855 afin d’éviter un conflit ouvert avec ses confrères européens sur sa politique favorisant le clergé indigène local. Rentré à Rome, il a offert de servir comme simple missionnaire en Afrique, mais au lieu d’accepter cela, le Vatican l’a autorisé à fonder “une société de prêtres pour faire l’évangélisation de l’Afrique.” Par la suite, la Société des Missions d’Afrique a été établie et enfin inaugurée à Lyon, en France, le 8 décembre, 1856. En attendant, le “vicariat apostolique de Sierra Leone” avait été crée le 13 avril, 1856, et Marion de Bressilac a été nommé évêque de celui-ci en juin.
A l’époque, la Sierra Leone faisait partie de la vaste “mission des deux Guinées,” qui avait été confiée à la Congrégation du Saint-Esprit, qui avait un quartier général à Dakar, au Sénégal, et dont les limites le long de la côte au sud du Gabon étaient peu définies, avec aucune limite établie vers l’intérieur en direction de l’ouest. Un groupe explorateur de la S.M.A. qui était composé de deux prêtres et d’un aide laïc avait pris la mer à partir de Marseille et était arrivé à Freetown le 12 janvier, 1859. En dépit des soucis évoqués par les groupes protestants britanniques vis-à-vis de l’arrivée de catholiques français au pays, le gouverneur de Sierra Leone, col. S.J. Hill (qui a servi de 1854 à 1862) a promis à la S.M.A. “la même protection accordée aux autres groupes religieux.”
En mars 1859, monseigneur Marion de Bressilac a quitté Brest, en France, accompagné d’un prêtre et d’un frère laïc. Ayant passé par Dakar, en route, les trois hommes sont arrivés à Freetown le 14 mai. La ville était en train de passer par la pire épidémie de fièvre jaune qu’elle n’avait connue depuis plus de vingt-cinq ans. Le capitaine du vaisseau a essayé de convaincre l’évêque et ses compagnons de ne pas débarquer, mais de Bressilac a insisté qu’il fallait y aller, selon lui, “afin de partager le malheur de ses enfants.”
Les missionnaires de la S.M.A. ont commencé à planifier des voyages vers l’intérieur. Avant le 13 juin, 1859, cependant, trois missionnaires de la S.M.A. étaient déjà morts de la fièvre jaune, et l’évêque lui-même est mort le 25 juin, et a été enterré le lendemain matin. L’autre missionnaire S.M.A. est mort trois jours après, le 28 juin. L’aide laïc a survécu, et il est rentré en France.
Après cela, la S.M.A. a réinstallé son siège africain à Dahomey. L’œuvre de l’évêque Marion de Bressilac, cependant, n’a pas été en vain. En 1959, l’année du centenaire de sa mort, ses successeurs spirituels en Afrique de l’ouest étaient chargés de cinq archidiocèses, de treize diocèses, d’un vicariat et de deux préfectures apostoliques, comprenant dans l’ensemble 150 prêtres africains et trois évêques africains qui se partageaient l’apostolat avec 800 autres membres de la S.M.A.. Marion de Bressilac “ …avait absolument saisi le besoin d’un clergé indigène,” et comme il est écrit, ce fait “à été incorporé par la Société des Missions d’Afrique, et est même resté une pierre angulaire de toute sa politique conséquente.”
Cyril P. Foray
Bibliographie
Christopher Fyfe, A History of Sierra Leone [Une histoire de la Sierra Leone], London, 1962; Holy Ghost Fathers [Pères du St. Esprit], Centenary Souvenir of the Holy Ghost Fathers in Leone [Souvenir centenaire des pères du St. Esprit à Leone] Freetown, 1964 ; H.M. Joko-Smart,” The Contribution of the Holy Ghost Fathers to Education in Sierra Leone, 1864-1967,” [La contribution des pères du St. Esprit à l’éducation en Sierra Leone, 1864-1967], dissertation non publiée, Fourah Bay College-université de Durham, 1958.
Cet article vient de The Encyclopaedia Africana Dictionary of African Biography (en 20 Volumes). Volume Deux: Sierra Leone-Zaire, Ed. L. H. Ofosu-Appiah. New York: Reference Publications Inc., 1979. Tous droits réservés.