Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Letswalo, Mmashila
Mmashila Letswalo était le chef du peuple Banareng de la tribu de Mmamahola qui fut contraint de quitter leur région natale située dans les montagnes du Wolkberg (Drakensburg) dans le nordest du Transvaal (Province Nord) pendant les années 1950 pour aller dans le domaine de Metz dans la basse veld non loin de la mission nazaréenne de Lorraine. Quand elle vivait encore dans les montagnes au dessus desquelles s’amoncelaient les nuages chargés de pluie, cette tribu était renommée pour être d’excellents faiseurs de pluies dans la basse veld. Mais à cause du déplacement, ils perdirent cette réputation. Ceci signifiait aussi qu’ils devaient abandonner les tombes de leurs ancêtres dont ils invoquaient les esprits. Afin de justifier un tel déplacement, le gouvernement expliqua que la population polluait les ressources d’eau de la montagne.
Naturellement, pour la tribu, cette situation était très humiliante et affligeante. Pendant très longtemps, ils refusèrent de s’installer dans ce nouvel endroit ou d’y construire des maisons mais vivaient plutôt dans des tentes fournies par le gouvernement. Mais comme celles-ci ne leur offraient guère assez de protection contre le mauvais temps, ils souffraient de grandes privations surtout pendant l’hiver.
Pendant les années 1930, les missionnaires Irvin et Fannie Dayhoff, accompagnés de leur fils Paul et d’employés de la mission, quittèrent la mission de Thabeng et escaladèrent les hautes pistes escarpées de la montagne pour rendre visite à ce peuple et à leur chef. L’excursion dura environ une semaine. Ils voyageaient dans un chariot tiré par un bœuf et avaient emporté du matériel de camping.
C’est en 1959, pendant cette période de grande agitation pour la tribu que le chef Mmashila Letswalo, avancé en âge et lui-même très malade, reçut la visite d’Irvin Dayhoff, Kopero [1] (“celui qui place des phares entre les chefs”). Dayhoff pria pour lui dans sa maison et lui remit une Bible en langue Pedi. Ceci fit une grande impression sur le chef. Les visites successives du missionnaire persuadèrent le chef que cet homme était véritablement son ami. Au début, néanmoins, il refusa de permettre que des cultes réguliers soient tenus dans sa concession de chef.
Cependant, en 1961, à l’arrivée des missionnaires Rév. Paul et Mme. Mae Hetrick à la mission Lorraine, il donna finalement son accord et consentit à ce qu’un office eût lieu tous les jeudi après-midis. Quelque temps après, sa femme Flora commença à chercher le Seigneur et devint chrétienne grâce au ministère de Mae Hetrick. Ensuite, au cours d’une campagne d’évangélisation à la mission en 1961, Chef Mamatlhola (Mmashila Letswalo) lui-même accepta le Seigneur. Peu de temps après, il commença à ôter les reliques du culte traditionnel qui ornaient sa maison. C’était une victoire sans précédent car aucun autre chef Pedi dans cette région de la basse veld s’était véritablement converti auparavant. Dieu utilisa spécialement le Rév. Johannes K. Sentsho, responsable de l’église dans la région de Lorraine en ce temps-là, pour apporter la lumière de l’évangile au Kgoshi (“Chef”) Mmashila Letswalo.
Lorsque Chef Letsoalo mourut en 1962, sa femme Flora rejeta l’autorité des chefs et conseillers de la tribu qui voulaient organiser des obsèques traditionnelles pour le défunt. Elle demanda plutôt des obsèques chrétiennes. Ce fut une victoire remarquable pour l’Évangile. L’église du Nazaréen de Lorraine prit en charge tous les frais des obsèques. Donc, le Rév. Chris, Motsotsonyana [2] (“très bientôt”) et Mme. olga Coetzer qui étaient missionnaires à la mission de Lorraine, le Rév. Sentsho et le Rév. Coetzer eurent une merveilleuse occasion pour présenter l’évangile de Jésus-Christ lors de cette cérémonie à laquelle presque toute la tribu participa ainsi que plusieurs fonctionnaires du gouvernement et des voisins blancs venus de tout le district.[3]
Plus tard Flora Letswalo perdit sa foi et devint une voyante traditionnelle sous la pression de sa propre tribu. Cependant, le peuple Mmamahlola s’ouvrit à l’évangile et beaucoup d’églises commencèrent à œuvrer dans la communauté. Un hôpital de la Dutch Reformed Mission y fut établi. L’église du Nazaréen de Metz prospéra. En 1996, Flora demanda au Pasteur Reginald M. Malebati qui habitait près de l’église du Nazaréen de Hlohlokwe de prier avec elle. A ce moment-là, elle se repentit et revint au Seigneur.[4]
Paul S. Dayhoff
Notes:
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Rév. Irvin E. Dayhoff a contribué à l’implantation d’églises dans les territoires de huit chefs de la région de Letaba-Lorraine, d’où ce nom qui lui fut donné à la mission de Lorraine en 1959 pendant la cérémonie d’adieu pour célébrer son départ à la retraite.
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Ce nom lui fut donné parce que il aimait souvent chanter un chœur intitulé “Bientôt, très bientôt (traduit de “By and by”) nous verrons le Roi.”
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Paul Dayhoff, “Chief Mmamahlola est au Ciel.” The Other Sheep, magazine de la mission de l’église du Nazaréen, (Kansas City, MO: Nazarene Publishing House, Septembre 1962), 12. N. J. van Warmelo, Ethnological Publications: No. 10, The Ba Letswalo or Banarene, (Prétoria: Government Printers), 3-11.
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Rév. Frank Mangena et S. T. Mangena (secrétaire de l’église du Nazaréen de Metz), rapport du 1er juin 1997.
Cet article est reproduit, avec la permission de l’auteur de Africa Nazarene Mosaic: Inspiring Accounts of Living Faith, première édition, (Florida, Gauteng, South Africa: Africa Nazarene Publications, 2002), copyright © 2001, de Paul S. Dayhoff. Tous droits réservés.
Cet article a été traduit de l’anglais par l’évangéliste Milly IBANDA MILINGANYO de la République Démocratique du Congo, église du Nazaréen, District du Nord-Kivu /Afrique.