Hodonou, Elisabeth
Elisabeth Hodonou est née en février 1910 à Ouidah. Elle a vécu au sein d’une famille polygame. Son père, commerçant notable de Ouidah dans les années 1900, est décédé en 1909. Quant à sa mère, elle était vendeuse et ménagère. Fille unique de sa mère, elle avait trois frères consanguins et quatre sœurs consanguines. Elle fit ses études primaires chez les sœurs à Ouidah. À l’âge de quinze ans, en 1925, elle intégra l’École des sages-femmes de Dakar (Sénégal) d’où elle sortira sage-femme africaine trois ans plus tard.
Dès la fin de sa formation en 1928, elle fut affectée en Côte-d’Ivoire, son premier poste. Elle retournera au Dahomey aujourd’hui République populaire du Bénin en 1931. Son premier poste dans son pays sera Porto-Novo, capitale administrative du Dahomey, Allada en 1932 et enfin Ouidah en 1934. Ouidah où elle restera jusqu’à sa retraite et à sa mort.
Durant toute sa carrière elle restera fidèle au serment d’Hippocrate qu’elle fit à la fin de sa formation, courageuse, animée d’un esprit de sacrifice et surtout de charité, toujours dévouée à la cause de la mère et de l’enfant elle fit la joie et le bonheur de centaines d’enfants qui auraient peut-être trouvé la mort, n’eusse été son oeuvre de charité : la pouponnière de Ouidah. Cette femme humble n’a jamais été mariée et n’a jamais eu d’enfants.
La pouponnière de Ouidah qui l’a rendue célèbre a été créée en 1943 soit neuf ans après sa prise de service à Ouidah. Cet orphelinat, elle l’a créé dans son propre domicile. Elle s’emploiera au fil des années à l’équiper avec son salaire de sage-femme, aidée par quelques âmes de bonne volonté, en l’occurrence des religieux dont le regretté père Blein.
Retraitée, elle continua son œuvre de charité jusqu’en 1985 où elle mourut à soixante-quatorze ans de sénescence laissant encore à la pouponnière des dizaines de nouveaux-nés sans compter quelques orphelins.
Gisèle Adissoda
Cette biographie vient de: Adissoda, Gisèle. “Elisabeth Hodonou (1910-1985),” in Hommes et Destin: Travaux et Mémoires, ed. Maghreb-Machrek, 225-26. Académie des Sciences d’Outre-Mer: Paris, 1986.