Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Aidini, Claude Pefa

1968-2006
Fraternité Évangélique de la Pentecôte en Afrique au Congo (Église Nzambe Malamu)
République Démocratique du Congo

Claude Pefa Aidini naquit à Kinshasa le 07 octobre 1968. Il était le deuxième des sept enfants de la famille de l’apôtre Alexandre Aidini Abala, fondateur de l’Église Fraternité Évangélique de Pentecôte en Afrique au Congo (FEPACO -Nzambe Malamu) et Hélène Amviko Ewada. Les six autres enfants sont, notamment: Night Odjia Aidini, Vicky Amaru Aidini, Erego Aidini, Mamy Endrisia Aidini, Obhinyati Aidini et Fey Amviko Aidini. La plupart de ces enfants continuent à assumer des fonctions importantes au sein de l’Eglise FEPACO jusqu’à ce jour. [1]

Pefa accepta Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur pendant son enfance. Il a ensuite poursuivi une formation biblique aux Etats-Unis au Collège « Christ for all Nations » (CfaN), d’où il décrocha un diplôme de graduat (diploma) en théologie. Rentré au pays, après ses études, Pefa épousa Anny Modekwa. Dieu les bénit avec quatre enfants, à savoir Cecilia, Amviko, Alex et Kevin. [2]

Dès son retour au Congo, Aidini Abala confia à Pefa différents postes de responsabilité, dont celui de conseiller à la direction de l’Eglise et ensuite celui de représentant légal adjoint chargé de l’évangélisation de toute la dénomination FEPACO-Nzambe Malamu. [3] Plusieurs membres de l’église témoignent que durant l’exercice de ses fonctions Pefa poursuivit l’unité et la paix de l’église et du pays. Il a œuvré comme un rassembleur des Chrétiens et a travaillé pour régler beaucoup de conflits au sein de l’Eglise FEPACO. [4]

En 1997, l’Apôtre Aidini Abala devint malade. [5] Avant de s’envoler pour se faire soigner à Johannesburg (Afrique du Sud), il décréta trois jours de prière et de jeûne pour demander la direction de Dieu concernant sa succession.  Plusieurs anciens et dirigeants de l’Eglise FEPACO avaient participé à cette prière ; mais on signale que Pefa lui-même n’y avait pas pris part, ce qui indigna plusieurs au point où certains pensèrent qu’il n’était pas approprié de le nommer à la succession de son père pour diriger l’Eglise FEPACO. [6]

 Le dimanche 30 mars 1997, l’Apôtre Aidini prit la parole au culte d’au-revoir à l’Église Tchuapa à Kinshasa et dit : « Je suis malade, je vais me faire soigner à Johannesburg, en Afrique du Sud, et mon retour est incertain. Je ne sais pas si je mourrai  ». Là-dessus, toute l’assemblée fondit en larmes et lui-même ne pouvait plus se contenir. Après ces propos, il procéda à l’investiture de son fils Claude Pefa Aidini pour assumer les fonctions du représentant légal intérimaire pendant son absence. Aidini prodigua ensuite des conseils à son successeur Pefa basés sur  le texte de 2 Timothée 4:5-8, qui dit: « Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservé; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. »  [7]

Lors de son investiture, Pefa prêta serment en ces termes : « Je prends aujourd’hui le ferme engagement de marcher dans le respect de la doctrine de notre Église FEPACO -Nzambe Malamu et de suivre sans relâche, l’œuvre combien salvatrice léguée à nous par notre père spirituel.» L’Eglise célébra cette investiture. Mais elle fut en même temps attristée de réaliser que leur père spirituel Aidini était sur le point de les quitter pour l’éternité. [8]

Aidini Abala s’envola le lendemain pour les soins médicaux à Johannesburg. Pendant qu’il y était pour se faire soigner, on signale que plusieurs malades furent guéris par son dernier ministère à l’hôpital. Pour lui, malgré beaucoup de soins reçus pour soigner différentes complications, notamment le diabète, l’Apôtre Alexandre Aidini Abala expira le 11 juillet 1997, à l’âge de 70 ans. Sa dépouille mortelle fut rapatriée à Kinshasa le 14 juillet 1997. Il fut enseveli au centre FEPACO de Kinkole, le 16 juillet 1997. Dès lors, son fils Pefa, qui assumait l’intérim, prit les fonctions de chef de l’Église FEPACO Nzambe-Malamu. [9]

Pefa Aidini Abala prit la relève dans la direction de l’Eglise. Il consolida le ministère de FEPACO. Il construisit plusieurs temples dont ceux de Tshikapa, de Kananga, de Mbuji-Mayi et de Lubumbashi. Il implanta aussi une église au Cameroun et une autre au Nigéria. Grâce à lui, l’église FEPACO s’est dotée de deux institutions de formation religieuse à Kinshasa, à savoir : l’Institut Biblique Pentecôtiste et l’Institut Supérieur de Théologie Pentecôtiste du Congo (ISTPCO). Il implanta aussi la Radio-Télé FEPACO. [10] L’église s’affermit avec plus de 300 congrégations à Kinshasa et dans les provinces du pays, en Afrique (en République Populaire du Congo, en Zambie, en République Sud-Africaine, en République Centrafricaine et au Zimbabwe) ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique. [11]

Après neuf ans à la tête de l’Église FEPACO, Pefa devint malade. Il fut transféré à Lubumbashi pour les soins médicaux, mais, hélas, il succomba le 10 octobre, à l’âge de 37 ans. Il fut enterré le 17 octobre 2006 à Kinkole, près de son père Aidini. Après sa mort, l’Église FEPACO organisa une Assemblée générale extraordinaire à Kinshasa le 20 février 2007 à l’issue de laquelle la Révérende Amviko Ewada Hélène, mère de Pefa, fut nommée à la tête de l’Église FEPACO Nzambe-Malamu jusqu’à ce jour. [12]

Georges Pirwoth Atido


Notes :

  1. Jean-Pierre Kingombe, Une réflexion sur le ministère de l’Apôtre Aidini Abala Alexandre : Apôtre Fondateur de l’Eglise FEPACO Nzambe Malamu, Kinshasa : ISTPCO, 2009, 28.

  2. Willy Kalaka, interviewé à Kinshasa, le 31 décembre 2016.

  3. Claude Boliko Mambata, interviewé à Bunia, le 21 août 2016.

  4. Mamy Endrisia Aidini, interviewée à Bunia, le 24 novembre 2016.

  5. Benny Fabrice Lupitu, Né dans le Feu: Alexandre Aidini Abala, Kinshasa : Zion Edition, 2015, 190.

  6. Martin Misamu & Ange Manguanda Nyme, Aidini Abala Alexandre : Un père de l’Eglise Pentecôtiste en Afrique, Kinshasa : Christ Sans Frontières, 2010, 143.

  7. Kingombe, 15.

  8. Ibid, 16.

  9. D. J. Gerrard “Aidini Abala Alexandre,” in International Dictionary of Pentecostal Charismatic Movements, Ed.Stanley Burgess, Grand Rapids, MI: Zondervan, 2003, 308.

  10. Kingombe, 17.

  11. Kingombe, 28.

  12. Ibid. 

Sources (interviews par l’auteur):

Balolebwami, Romain. Chercheur au Centre de Recherche Shalom de l’Université Shalom de Bunia, interviewé à Bunia, le 20 septembre 2016.

Endrisia, Mamy Aidini. Révérende Adjointe de la Paroisse FEPACO à Bunia, interviewée à Bunia, le 24 novembre 2016.

Gerrard, D.J.  “Aidini Abala Alexandre” in International Dictionary of Pentecostal Charismatic Movements, éd. Stanley Burgess, Grand Rapids, MI: Zondervan, 2003.

Kalaka, Willy. Chef de Travaux à l’Université de Kinshasa, interviewé à Kinshasa, le 31 décembre 2016.

Kingombe, Jean-Pierre. Une réflexion sur le ministère de l’Apôtre Aidini Abala Alexandre : Apôtre Fondateur de l’Église FEPACO Nzambe Malamu, Kinshasa : ISTPCO, 2009.

Lupitu, Benny Fabrice. Né dans le Feu: Alexandre Aidini Abala, Kinshasa : Zion Edition, 2015.

Mambata, Claude Boliko. Responsable Provincial de la FEPACO à Bunia, interviewé à Bunia, le 21 août 2016.

Misamu, Martin & Ange Manguanda Nyme. Aidini Abala Alexandre : Un père de l’Eglise Pentecôtiste en Afrique, Kinshasa : Christ Sans Frontières, 2010.

Mulungu, Martin. Pasteur de la FEPACO à Bunia, interviewé à Bunia, le 20 septembre 2016.


Cet article, reçu en 2017, est le fruit des recherches du Dr. Georges Pirwoth Atido, professeur associé en Missiologie et Christianisme Mondial et recteur de l’Université Shalom de Bunia, République Démocratique du Congo. Cette recherche a été réalisée avec une subvention de Nagel Institute for the Study of World Christianity, à travers un subside John Templeton Foundation pour le projet Christianity and Social Change in Contemporary Africa.