Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Kakuni, Séverine

1923-1982
Eglise du Christ au Congo (Cmco)
République Démocratique du Congo

Séverine Kakuni est née en 1923 dans le territoire de Lubudi, à Kolwezi, dans la province du Katanga, en République Démocratique du Congo. Ses parents, cultivateurs, n’avaient pas les moyens de payer pour la scolarisation de leurs enfants. C’est donc dans la pauvreté et le dévouement que Séverine fut élevée dans toute la discipline de l’Église Catholique. Elle épousa Antoine et ensemble, ils eurent trois enfants–deux filles et un garçon.

Kakuni se convertit à l’âge de 23 ans lors d’une prédication donnée par le révérend Kizele de la 46ème Communauté Pentecôtiste à Kolwezi. C’est là qu’elle entendit pour la première fois l’appel de Dieu lui demandant d’aller à Lubudi pour l’évangile. Elle répondit négativement tout d’abord. Mais la mort de son fils, des suites d’une courte maladie, l’amena à se ressaisir, et elle accepta la mission de Dieu. Aussitôt, l’enfant revint à la vie instantanément.

En dépit de cela, Séverine avait beaucoup de questions et se demandait comment elle s’occuperait de son champ. Dieu la rassura et lui promit qu’il enverrait lui-même des gardiens pour protéger sa récolte. C’est alors qu’elle partit. Au retour de sa mission, elle trouva les choses comme Dieu l’avait prédit: les singes avaient récolté tout son maïs; son manioc avait été récolté par les sangliers, son riz par les oiseaux et son champ avait été bien sarclé par les lièvres. Tous les produits étaient entassés sous la garde des éléphants.

Kakuni avait un don particulier de louange. Lorsqu’elle chantait on pouvait entendre les sons d’autres instruments non présents dans la salle. On la vit un jour s’élever dans l’air à la hauteur d’un mètre. Elle avait, en outre, le don d’entendre les cris d’oiseaux et le langage des animaux. Son ministère s’accompagnait souvent de prodiges et de miracles : les morts pouvaient revenir à la vie.

Elle travaillait avec une équipe de quatorze personnes formées par elle pour l’accompagner partout où elle allait. Lorsqu’elle arrivait dans un village, elle contactait d’abord le chef du village ou les autorités du lieu. Elle révélait ensuite le degré de puissance diabolique qui régnait dans la contrée et demandait la permission de délivrer les populations. Alors,ses acolytes évangélisaient pendant deux jours. Enfin, elle passait à l’action le troisième jour.

C’est de cette façon qu’elle a implanté quarante-deux églises dans le nord Katanga et en Angola. Elle a formé plusieurs personnes comme intercesseurs, prophètes, évangélistes, et pasteurs. Plusieurs personnes furent converties et déposèrent leurs fétiches suite à son ministère.

A la fin de son ministère, Séverine s’obstina dans le tribalisme malgré les avertissements et les réprimandes de Dieu. La mort l’emporta alors à l’âge de cinquante ans, en 1982. Après son enterrement on pouvait voir, dans la nuit, une lumière sur son tombeau. Ceci dura pendant trois jours, puis tout redevint calme.

Jean-Claude Kabanda


Source:

William Tindwa, interview de mai 2007. L’apôtre William Tindwa est un ancien membre de la 46ème Communauté Pentecôtiste.


Cet article, reçu en 2008, est le produit des recherches de Jean-Claude Kabanda, étudiant en missiologie au Centre Universitaire de Missiologie à Kinshasa-R.D. du Congo sous la direction du Rév. Fohle Lygunda, coordinateur francophone du DIBICA.