Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Pambi Mbelaga Mazida, Nelson

1923-1996
Église du Christ au Congo (Cbco)
République Démocratique du Congo

Nelson Pambi Mbelaga Mazida est l’un des pionniers de la Communauté Baptiste du Congo-Ouest (CBCO), en République Démocratique du Congo. Il est parmi les théologiens de première heure du pays.

Il naquit le 25 décembre 1923 à Misengi, dans le territoire de Bulungu, district du Kwilu, province du Bandundu en République Démocratique du Congo. Il termina ses études primaires à Kielu à l’âge de quinze ans. Déjà à l’école primaire, il fréquentait les missionnaires qui lui parlaient de Jésus. Ces enseignements, quoique rudimentaires, suscitaient la vocation en Nelson Pambi qui devint catéchiste au village Ngondji dans la mission protestante Kialu jusqu’en 1945. Il quitta ce ministère pour suivre une formation professionnelle de trois ans à Vanga. A l’issue de cette formation, il enseigna dans une école appartenant à la mission protestante évangélique de Vanga de 1948 à 1950. Sa proximité avec les missionnaires et les activités de l’église le conduisit à s’inscrire à l’école des pasteurs et d’instituteurs (IPE) de Kimpese en 1950.

A l’issue de ses études pastorales en 1958, il fut nommé pasteur paroissial à la poste Kimbumbudi, à trois kilomètres de Vanga, où il travailla jusqu’en 1960. Cela coïncida avec le départ massif des missionnaires protestants à l’événement de l’indépendance du Congo en 1960. Nelson Pambi joua un rôle important dans la protection des missionnaires durant ces jours périlleux de l’histoire de la mission et de la politique en République Démocratique du Congo. Il devint ainsi la “voix de sans voix” à la fois pour les missionnaires expatriés et pour les fidèles protestants dont beaucoup ont payé pour la profession de leur foi.

En 1961, il se rendit aux Etats-Unis pour poursuivre ses études théologiques à Eastern Baptiste Theological Seminary. Il en sort un an après et rentre au pays pour occuper le poste de pasteur responsable de centre CBCO à Vanga jusqu’en 1996.

Quand l’église s’est retrouvée secouée par des divisions tribales ainsi que par des luttes et querelles intestines, Nelson Pambi joua le rôle de pacificateur, de réconciliateur et de l’unificateur. Il lutta corps et âme pour assurer l’unité de l’église.

Nelson Pambi a contribué à l’expansion de cette communauté dans la province et a fondé plusieurs stations missionnaires, notamment la station de Mulolo qui a servi de modèle aux autres. Parmi les stations qu’il fonda, il convient de citer Kimbumba, Misengi, Kifuala et Ndunga.

L’Eglise du Christ au Congo (ECC) lui a reconnu certains mérites pour avoir contré la vague sécessionniste qui menaçait la CBCO, l’une des plus grandes communautés membres de cette fédération des églises protestantes du pays. En reconnaissance à ses efforts, il fut consacré évêque en 1980 par l’ECC sous la direction du monseigneur Bokeleale. De même, sa communauté (dénomination) d’origine à laquelle il est resté fidèle reconnut aussi ses mérites en le nommant doyen de la CBCO lors de l’assemblée générale en 1995. Il faut cependant relever le fait que Nelson Pambi était très mal compris par les gens, même au sein de sa communauté (dénomination). Toutefois, en dépit de multiples tendances séparatistes, l’unité de cette église reste un acquis dans la province du Bandundu. C’est le fruit de son combat, ce qui lui valut le titre honorifique de doyen.

Contrairement à son grand ami Joseph Mavungu qui avait le don de guérison et celui d’évangélisation en public, Nelson Pambi avait la grâce de rassembler les gens. Il réconcilia beaucoup de familles en proie à des divisions évidentes, appliquant ainsi la parole de Dieu qui consacre aux serviteurs le rôle d’ambassadeur pour la réconciliation. Par exemple, il sauva de justesse les usines d’huilerie SULFO basées à Bilili au Bandundu. Engagés dans un conflit meurtrier, les travailleurs avaient décidé de détruire ces usines et de déplacer leurs activités ailleurs dans une localité leur appartenant mais Nelson Pambi parvint à atténuer la tension et à amener les protagonistes à la cohabitation pacifique. Aujourd’hui, ces usines sont très prospères et emploient beaucoup d’ouvriers.

Avec son épouse Mangela Kamboko Nelson Pambi eut douze enfants-dont sept garçons et cinq filles. Homme de discipline et de rigueur, il était strict dans sa vie spirituelle et dans la scolarisation des enfants. Deux de ses filles ont épousé des pasteurs et l’un de ses garçons est devenu pasteur au sein de la même dénomination.

Affaibli par le poids du travail et la gestion de sa grande famille, Nelson Pambi est décédé le 26 décembre 1996 dans son domicile à Vanga des suites d’une maladie.

Benoit Mazunda Mbambu


Sources:

Charles Pambi, “Carnet Biographique du feu Révérend Pasteur Pambi Mbalaga Mazidi Nelson,” Kinshasa, décembre 2005. Pasteur Charles Pambi est le fils de Nelson Pambi.

Lucien Diaka Mañoso. Interview par l’auteur le 23 décembre 2005 à Kinshasa.


Cet article, reçu en 2006, est le produit des recherches de Benoit Mazunda Mbambu sous la direction du Révérend Fohle Lygunda li-M, coordinateur régional de DIBICA pour l’Afrique francophone. Révérend Benoit Mazunda Mbambu est le coordinateur de liaison au ministère de Campus pour Christ, République Démocratique du Congo.