Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Lorain, Geneviève

Noms alternatifs: Mère Marie de Saint André
1911-1971
Église Catholique
Madagascar , Maroc

Née à Paris le 31 mai 1911, entrée au Noviciat des Châtelets, près Saint-Brieuc, le 8 septembre 1937, décédée à Tananarive le 24 septembre 1971.

Elle avait été gratifiée de dons intellectuels remarquables, et fit de très brillantes études secondaires et universitaires. Son désir de se rendre utile la dirigea vers la Faculté de Médecine. Elle prépara le concours des Hôpitaux de Paris et fut reçue à l’Internat une des premières à son premier concours… “Coup de chance!” dit-elle. Mais le concours fut cassé, et elle dût comme tous les étudiants se représenter. Son classement cette fois-ci la mit en tête de liste.

Vers la fin de son Internat, elle songeait à faire une carrière médicale, et déjà une place de chef de clinique lui était offerte.

A cette époque, elle avait regroupé en un “Feu” de guides aînées des étudiantes en Médecine. Plusieurs parmi elles qui étaient aussi ses élèves, ont pris le chemin du Noviciat des Franciscaines Missionnaires de Marie (F. F. M.), et c’est au contact de ces vocations, au cours d’une réunion que, brusquement, la pensée de la vie religieuse s’imposa à elle!…Elle n’y avait jamais pensé! “J’ai clairement vu dans le train, en revenant de ces quelques jours avec vous, que c’était là aussi ma vie, écrit-elle à ses amies. En sortant de la gare Montparnasse, j’ai été voir la Mère Provinciale et décider avec elle la date de mon entrée. Le lendemain, j’ai donné ma démission des hôpitaux.”

Cette promptitude et cette générosité à remplir son devoir dès qu’il est bien saisi la caractérise parfaitement. Toutes ses facultés et sa volonté étaient alors mobilisées et rien ne pouvait la faire dévier de son devoir. Mais que d’hésitations pénibles quelquefois, avant de voir clairement où est le devoir! Toute sa vie religieuse a été marquée d’un grand ascétisme: assez dure pour elle-même, elle avait en même temps un grand souci des autres, surtout des plus pauvres.

Après sa première profession religieuse, en 1940, elle part au Maroc, où elle reste pendant neuf ans à la Maternité de Rabat, puis des épreuves de santé la retiennent quelques années en France.

En 1955 ou 1956, Mère Saint André arrive à Antsirabe. Sur des plateaux accidentés tous fleuris de mimosa à la belle saison, Antsirabe possède des sources thermales c’est le “Vichy” de Madagascar.

Il y a déjà depuis 1935 un petit dispensaire confié aux F. M. M., puis une Maternité qui s’est développée tout doucement. Quand elle fut autorisée officiellement, en 1946, il y avait déjà plus de 600 petits Malgaches qui y étaient nés. Voila le champ missionnaire de Mère Saint André. Tout est très pauvre; l’équipement sanitaire est des plus précaires; mais très vite la présence de notre “Docteur” permet un développement aussi bénéfique pour les mamans que pour les bébés.

Un centre de consultation prénatal, un centre de P.M.I. et de nivaquination se développent rapidement; tous les jours, et surtout les jours de marché, une longue file de consultants attendent à la porte, souvent ils viennent de loin! Faute de mieux, de futures mamans ou des malades arrivent…sur le dos de leur mari! Tout reste très pauvre, mais tout reste gratuit, les clients sont pauvres et chacun apporte ce qu’il peut, mais la bonne Providence veille, et le rayonnement de Mère St. André s’étend bien loin.

A quelques minutes du dispensaire se trouvent les grands bâtiments de la maison de retraite…Cependant Mère St. André n’a pas voulu accepter de s’occuper de ces pensionnaires car elle ne voulait pas distraire une parcelle de son temps pour autre chose que ses “clients “. Toutes ses journées se partageaient entre la prière, le service de la Maternité et du dispensaire, l’étude et même les humbles travaux de la communauté. Comme tout était fait dans la plus scrupuleuse perfection, bientôt l’usure de sa santé venait mettre un frein à ses activités. Une double fracture du bras, au début de l’année 1971, puis plus tard une très mauvaise grippe qui se compliquait, l’obligent à partir pour la clinique de Tananarive pour quelques examens nécessaires, mais bien vite son état donna les plus vives inquiétudes. Le 24 septembre 1971, elle s’éteignait dans son sommeil…

Présidées par deux Evêques, ses funérailles ressemblèrent à une apothéose, dans un climat d’intense prière.

Marie-Paule de Penfentenyo


Sources Bibliographiques:

Almanach des FMM, 1959, Edition FMM, Vanves.

Chroniques, 1967 et 1971, Rome.


Cet article, réimprîmé ici avec permission, est tiré d’Hommes et Destins: Dictionnaire biographique d’Outre-Mer, tome 3, publié en 1977 par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer (15, rue la Pérouse, 75116 Paris, France). Tous droits réservés.