Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Johnson, Samuel (B)

1846-1901
Communion Anglicane
Nigeria

Prêtre et historien nigérian, connu pour son histoire des Yoruba.

Son père était un des Saros, un peuple qui est arrivé au Nigéria dans les années 1840 de Sierra Léone. Ceux-ci avaient vécu là-bas, soit parce qu’ils avaient été “recapturés”–c’est à dire, pris des bateaux d’esclavage par la marine britannique ou bien parce qu’ils étaient enfants de ceux-ci nés à Freetown. Normalement, ils venaient de régions à l’intérieur du Nigéria actuel, et beaucoup d’entre eux étaient Yoruba. Il était originaire de la région d’Oyo et se disait un descendant de l’Alaafin Abiodun d’Oyo. Il avait d’abord été esclave, puis libéré en mer, et enfin réinstallé à Freetown. Comme les autres esclaves “recapturés” il a reçu les noms européens Henry Johnson quand il a été baptisé.

Henry Johnson et sa femme Sarah ont eu plusieurs fils qui sont devenus célèbres au Nigéria quand ils s’y sont installés en 1857 pour devenir membres de la mission de la Church Mission Society (CMS) [Société Missionnaire de l’Église] sous le Rév. David Hinderer à Ibadan. L’aîné, Henry, est devenu un archidiacre célèbre avec la CMS. Le deuxième fils, Nathaniel, a travaillé pour la CMS comme enseignant et catéchiste. Le troisième, Samuel, était prêtre et historien, et le quatrième, Obadiah, était le deuxième Nigérian à devenir médecin dans l’histoire du pays.

Samuel Johnson est né à Hastings, Freetown, le 24 juin 1846. Il est allé vivre avec sa famille dans le pays Yoruba (Yorubaland) et y a passé du temps avec eux à Ibadan–plus de temps que prévu, à cause de la guerre Ibadan-Ijaye entre 1860 et 1862, une des nombreuses guerres qui ont eu lieu dans les royaumes Yoruba après les années 1820. De 1863 à 1865, il a fini son éducation à l’Institution de Formation CMS à Abeokuta.

A partir de 1866, il a travaillé comme instituteur pour la CMS à Ibadan, et en 1867, il est devenu l’assistant de Daniel Olubi, qui était diacre de la CMS à l’époque. Il est devenu administrateur des écoles de la Mission Anglicane dans les stations de Kudeti et d’Aremo, à Ibadan, et en 1873 il est allé visiter sa patrie ancestrale à Oyo. En 1875 il est devenu catéchiste, et il s’est engagé dans les conflits Yoruba. En 1877, la plus grande guerre entre les états Yoruba a éclaté, la guerre Ekiti Parapo, que Johnson a appelé “la guerre des seize ans.” Dans cette guerre il y avait Ibadan, la puissance militaire dominante, ainsi qu’Egbaland et les états Ekiti, qui se sont unis pour former l’Ekiti Parapo. Cette guerre a impliqué les Yorubas éduqués, les Saros en particulier. Johnson a joué le rôle du pacificateur. En 1881 il a amené des lettres à Lagos de la part de l’Alaafin d’Oyo, et celles-ci suggéraient que l’intervention britannique pourrait restaurer la paix. L’effort n’a pas réussi, mais Johnson et d’autres ont continué à chercher la paix. En 1885 il a été médiateur du gouvernement britannique entre Ibadan et les états d’Ijesha et d’Ekiti. En 1866, la guerre a cessé dans certaines régions, mais a continué dans d’autres jusqu’en 1893. Les interventions britanniques visant à restaurer la paix ont préparé le terrain pour l’annexion par la Grande Bretagne.

En 1880, Johnson est devenu diacre. L’année suivante, il a été envoyé à Oyo comme pasteur, et en 1888, il a été ordonné prêtre. A Oyo, il a aidé à élargir l’œuvre de la CMS et a contribué à la croissance du christianisme en ce lieu. Éventuellement, en 1896, l’Institut de formation qui était à Abeokuta a été réinstallé à Oyo, et a pris le nom de St. Andrews College. Ceci a eu lieu après l’occupation britannique du Yorubaland, d’abord grâce aux traités signés par les Obas (chefs) en 1893, et plus tard, à Oyo, à cause de l’action militaire entreprise en 1895 pour assurer la soumission totale. C’est ainsi que l’Alaafin d’Oyo, qui avait été souverain des Yoruba en nom seulement à partir de sa capitale à New Oyo depuis les années 1840, a été soumis à la souveraineté britannique. À ce moment-là, Samuel Johnson, qui avait fait une étude méticuleuse des traditions de ses compatriotes alors qu’il était à Oyo, avait presque terminé une œuvre majeure : l’histoire générale des Yorubas. Il a fini cet ouvrage en 1897, et le manuscrit a été envoyé au siège de la CMS à Londres, où il a disparu sans laisser de trace.

Le Rév. Samuel Johnson est mort le 29 avril 1901. Il avait été marié deux fois, et son deuxième mariage, à Martha Garba, avait été célébré à Lagos en 1895.

Son frère, le professeur Obadiah Johnson, s’est chargé du projet de son frère afin d’assurer que le travail de celui-ci sur l’histoire des Yoruba n’ait pas été en vain suite à la perte mystérieuse du manuscrit. Au fil des années, il a reconstruit l’ensemble du livre à partir des notes de son frère. Obadiah Johnson est mort à Londres en 1920, et le livre a été publié à Londres en 1921 par George Routledge et Fils, intitulé A History of the Yorubas from the Earliest Times to the Beginning of the British Protectorate [Une histoire des Yorubas, allant des origines jusqu’au début du protectorat britannique], écrit par Samuel Johnson et édité par son frère. Le livre est maintenant reconnu comme étude pionnière historique de haut niveau, et ce fait a assuré la renommée de Samuel Johnson.

 


La liste des sources consultées comprend:

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Africa Who’s Who, [Bottin mondial de l’Afrique] première édition, 1981.

Africa Who’s Who, [Bottin mondial de l’Afrique] deuxième édition, 1991, (Publié par Africa Books, Ltd., U.K.).

Ralph Ewechue (éd.), Makers of Modern Africa, [Les créateurs de l’Afrique moderne] 2ème édition (London : Africa Books, 1991).

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Nigeria Year Book, [Annuaire du Nigéria] 1974, 1975, 1976-1978, 1979, 1980 (Lagos : Nigerian Printing and Publishing Co.).

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In the Land of the Pharaohs - An Introduction to a 1968 case study by Khalil Mahmud, [Au pays des pharaons - introduction à l’étude d’un cas de 1968 par Khalil Mahmud] 2ème édition, (London : Cass, 1968).

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ARTICLES DE JOURNAUX ACADÉMIQUES

  • Journal of the Historical Society of Nigeria [Journal de la société de l’histoire du Nigéria] (Ibadan : Ibadan University Press): Vol. V Num. 2 et 3, 1970, (Adeleye, R.A.).

  • Journal of the Historical Society of Nigeria [Journal de la société de l’histoire du Nigéria] (Ibadan : Ibadan University Press): Vol. VI Num. 204, 1969, (Ekejiuba, F.).

*Journal of the Historical Society of Nigeria [Journal de la société de l’histoire du Nigéria], “Un croquis biographique,” (Omu Okwei), (Ibadan: Ibadan University Press) : Vol. III No. 4, 1967.

  • Journal of African History [Journal de l’histoire africaine], (London: Cambridge University Press) : Vol. V No. 3, 194 (Hopkins A. G.).

PÉRIODIQUES ET JOURNAUX CONSULTÉS

  • Africa L’Afrique.

  • Africa Diary [Journal africain] (Delhi: Africa Publications (India), 1961 ff).

  • Africa Research Bulletin (Africa Research Ltd.), (Oxford: Blackwell, 1964 ff).

  • Ambassador International (Vol. 211; 1985).

  • Commonwealth Currents (1978).

  • Guardian (London, s.n.).

  • Independent (London, s.n.).

  • The Times (London).

  • West Africa (London: West Africa Publishing, 1917).