Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Links, Jacob

1799-1825
Méthodiste
Afrique Du Sud

Jacob Links était un des premiers martyrs chrétiens de l’Afrique du Sud. C’était aussi le premier converti indigène et leader de l’église a écrire au conseil de la société missionnaire wesleyenne méthodiste à Londres. Il leur a écrit en néerlandais pour leur parler de la mission de Namaqua, dont il faisait partie.

Il est né vers 1799, et c’était un des fils de Keudo Links, un homme qui avait de l’influence dans sa tribu Namaqua. Parmi ses frères et ses sœurs on trouvait Peter, Jan, Timotheus, Gert et Martha. En 1816, le révérend Barnabas Shaw, un missionnaire de l’église wesleyenne méthodiste, est venu habiter parmi les Namaqua. Shaw avait été invité par un groupe de Namaquas qui l’avaient rencontré alors qu’il faisait route de Cape Town vers le nord. Il s’est installé à Little Namaqualand, qui est devenu par la suite la mission de Lilyfountain. La famille Links, elle aussi, s’est déplacée pour aller vivre à la station missionnaire. Jacob avait environ dix-sept ans quand il est arrivé à Lilyfountain.

En 1819 il a écrit au conseil de la mission à Londres. La lettre a été publiée dans les “Notices” - les lettres de missionnaires qui faisaient des rapports sur leur travail. Le secrétaire a noté que la lettre était écrite en néerlandais, et qu’elle était “très bien écrite.” (Notices 1820, 264) Links leur a dit qu’il avait d’abord entendu parler de l’évangile de la part des convertis du révérend Albrecht. Il avait écouté, mais n’avait pas compris. Ensuite il a pensé qu’il pourrait peut-être acquérir la nouvelle religion s’il mangeait les pages d’un livre de prière néerlandais qui appartenait à sa mère. Il a essayé de monter au toit de la maison pour prier, pensant que Dieu l’entendrait sûrement de là haut, mais il n’a pas eu de succès ainsi non plus. Ensuite il a entendu qu’il devait “se livrer à Jésus,” et il l’a fait, mais il a été persécuté par “les noirs et les blancs.” Les paysans étaient contrariés par l’enseignement donné par les missionnaires. Les gens lui disaient qu’il était fou, et sa mère pleurait à cause de lui. Enfin, accompagné de quatre hommes, le capitaine du clan est allé chercher un enseignant. Ils sont revenus avec Barnabas Shaw et sa femme, Jane.

Links a dit que maintenant, “il avait trouvé que Christ est la voie et qu’il est l’ami du pêcheur.” Avant, les gens avaient peur des paysans, car ils les menaçaient de mort s’ils devenaient chrétiens. Mais maintenant, Lilyfountain était devenu un centre de travail missionnaire, un travail que faisait Shaw et les Namaquas eux-mêmes. Jacob Links est devenu enseignant, interprète et évangéliste. Beaucoup d’autres membres de sa famille sont aussi devenus chrétiens.

Shaw a appris à Links et aux autres à lire. Il n’avait pas de textes éducatifs, mais il se servait des traités religieux néerlandais, car il en avait beaucoup. Cette nouvelle capacité de Jacob a été mise à l’épreuve quand il a accompagné Shaw lors d’une visite à la ferme d’un paysan néerlandais. Au début, le paysan s’est moqué des Namaquas, mais Links et son frère Jan ont parlé au fermier du livre de la vie, lui disant aussi que selon le Christ, il fallait naître de nouveau. Le paysan s’est rendu compte que les frères Links pouvaient lire et écrire mieux que lui. (Shaw 1970, 81)

Une fois, Links a proposé qu’il pourrait entreprendre un voyage vers l’intérieur comme missionnaire. Il a passé plusieurs semaines à prêcher aux gens qu’il rencontrait. En 1822, Links a été accepté comme “missionnaire indigène adjoint.” Il a accompagné le missionnaire James Archbell lors d’un voyage aux frontières plus éloignées du Namaqualand. Il a aussi accompagné Archbell à Cape Town et a pris la mer avec lui, remontant la côte jusqu’à Walvish (sic) Bay. Quand Archbell a été envoyé aux Bechuanas, Links est rentré à Lilyfountain.

Vers la fin de 1824, le révérend William Threlfall est venu rendre visite à Lilyfountain. Il avait été malade pendant quelque temps, et il était venu faire une cure de repos. Le 2 janvier 1825, Shaw a tenu un “festin d’amour,” soit, un culte où on célébra la sainte cène. Pendant le culte un homme qui s’appelait Johannes Jager, qui était de la région de Karee, une terre dénuée entre Garies et Van Rhynsdorp, a raconté comment il avait entendu parler de l’évangile de la part d’une femme Namaqua qui s’appelait Delia. Une semaine plus tard, le gouverneur a donné la permission à Shaw et à la mission d’avoir le terrain sur lequel la mission de Lilyfountain avait été bâtie. Barnabas et Jane Shaw ont profité de la présence de Threlfall pour passer un peu de temps à Cape Town. Jager est resté à la mission, et espérait toujours trouver un missionnaire pour son clan.

Shaw, Threlfall et Links avaient souvent parlé d’aller à la rivière Fish pour voir si les gens là-bas voulaient toujours un enseignant. A cause des maladies fréquentes de Threlfall, Links avait choisi un ami qui irait avec eux et qui y resterait jusqu’à ce qu’un missionnaire puisse venir, et cet ami, c’était Johannes Jager. Finalement, c’était Threlfall, Links et Jager qui ont entrepris le voyage fatidique. La première lettre du groupe, qui a d’abord été lue aux femmes de Jacob et de Jager, et ensuite à tous les autres gens de Lilyfountain, avait des bonnes nouvelles. L’expédition avançait bien, et ils avaient trouvé un guide, Tsaumaap, qui les amènerait plus loin.

Le 16 octobre, Shaw a reçu un message de la part de frère Wimmer, de Steinkopf, lui disant qu’il avait entendu dire que le groupe avait été tué. Le même rapport est arrivé à la mission quelques semaines plus tard, mais c’était seulement en mars 1826 que le révérend Schmelen de la société missionnaire de Londres a pu confirmer ce qui était arrivé. Leur nouveau guide, un homme qui s’appelait Nauwghaap, les avait lapidés pour obtenir leur bétail et le peu de choses qu’ils possédaient. Il portait encore les vêtements de Threlfall quand on l’a attrapé (Birtwhistle 1966, 137).

Links, et toutes les possibilités qu’il représentait, n’existait plus. Cependant, sa famille n’a pas abandonné la foi chrétienne, mais a continué à servir de leaders dans l’église méthodiste à Lilyfountain.

J.A. Millard


Bibliographie

Birtwhistle, N. William Threlfall. London: Oliphants, 1966.

Moister, W. Heralds of Salvation Sent Forth by the WMMS [Les messagers de l’évangile envoyés par la WMMS]. London: Wesleyan Conference Office, 1878.

Notices de la société missionnaire wesleyenne méthodiste 1820, 1826.

Shaw, B. Memorials of South Africa. Cape Town: C. Struik, 1970.


Cet article est reproduit, avec permission, de Malihambe - Let the Word Spread, copyright © 1999, par J.A. Millard, Unisa Press, Pretoria, South Africa, Tous droits réservés.