Collection DIBICA Classique
Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.Shembe, Isaiah Mdliwamafa (A)
Leader religieux zoulou et fondateur de l’église baptiste de Nazareth.
Shembe est né à Ntabamhlophe, près de Eastcourt, natal, en Afrique du Sud, de parents zoulou. Suite à son engagement avec les Wesleyens, il s’est associé aux baptistes et a été baptisé en 1906, au mois de juillet. Apparemment, il a été évangéliste itinérant avant de rentrer en contact avec Nkabinde, un ancien luthérien qui était considéré prophète. Nkabinde l’a amené à commencer un ministère de guérison en 1910. Un an plus tard, il a fondé l’iBandla lamaNazaretha (l’église baptiste de Nazareth), un mouvement religieux controversé qui avait ses racines dans la tradition zoulou. Peu après, il a acquis une ferme qui est devenue sa cité sainte d’Ekuphakameni, et il a établi un pèlerinage annuel à la montagne sacrée de Nhlangakazi. Shembe était connu par raison de ses paraboles frappantes, de ses guérisons dramatiques, et de son étrange perspicacité vis-à-vis des pensées d’autrui. Il a écrit de nombreux cantiques émouvants, a composé de la musique, et a laissé à ses adhérents une riche tradition liturgique basée sur des formes modifiées de danse traditionnelle Zoulou. Selon les critiques du mouvement, ses adhérents considéraient que Shembe était une incarnation de Dieu. D’autres, suivant l’opinion de l’érudit luthérien Bengt Sundkler, raisonnaient que la théologie de Shembe était une forme africaine du christianisme.
Suite à la mort de Shembe il y a eu un conflit pour la succession, mais la direction a fini par passer au fils de sa troisième femme, Johannes Galilee Shembe. Il y a eu des problèmes encore plus graves après la mort de J.G. Shembe en 1975, lorsque le mouvement s’est divisé entre son frère, Amos Shembe, et son fils, Londa Shembe. Amos Shembe a pris le titre d’“évêque,” et il semble qu’il a conduit ses adhérents vers un christianisme orthodoxe. Londa Shembe a admis ouvertement qu’il n’était pas sûr si son mouvement était chrétien, ou bien si c’était une forme de judaïsme, ou peut-être encore qu’il était plus proche de quelques autres traditions religieuses telles que la tradition hindoue. Aujourd’hui, on compte environ un million d’amaNazaretha en Afrique du Sud.
Irving Hexham
Bibliographie
Irving Hexham, éd., The Scriptures of the amaNazaretha of Ekuphakameni [Les écritures (saintes) des amaNazaretha d’Ekuphakameni] (1994); Irving hexham et G.C. Oosthuizen, éds., The Oral History and Sacred Traditions of the Nazareth Baptist Church [L’histoire orale et les traditions sacrées de l’église baptiste de Nazareth], 3 vols. (1996-1997); G.C. Oosthuizen, The Theology of a South African Messiah [La théologie d’un messie sudafricain] (1967); Bengt Sundkler, Bantu Prophets in South Africa [Les prophètes Bantu en Afrique du Sud] (1961) et Zulu Zion and some Swazi Zionists [Zion Zoulou et quelques Zionistes Swazi] (1976); Absalom Vilakazi et al., Shembe: The Revitalization of African Society [Shembe: le renouveau de la société africaine] (1986).
Cet article est reproduit, avec permission, de Biographical Dictionary of Christian Missions [Dictionnaire biographique des missions chrétiennes], copyright © Gerald H. Anderson, W.B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan. Tous droits réservés.