Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Sabiti, Erica

1903-1988
Communion Anglicane (Eglise d'Ouganda) , Mouvement Balokole
Ouganda

Erica and Georgina Sabiti

Le très révérend Erica Sabiti, archevêque de la province de l’Ouganda, est né à Rwebishuru, en Ouganda. Son père, qui était chef à Ankole, est mort alors est mort alors qu’il était encore jeune, et son demi-frère Ernest Katungi est devenu son gardien.

Après l’école primaire, Erica était élève à King’s College, Budo. Attiré par l’enseignement chrétien qu’il y a reçu, sa vie a aussi pris de l’élan grâce à une phrase de Jésus citée dans une des vitres de la chapelle: “J’ai fait tout cela pour toi, qu’as-tu fait pour moi ?” Après son éducation secondaire il est rentré à Ankole pour devenir instituteur d’école élémentaire, même s’il n’avait pas reçu de formation. En 1925, il a suivi un cours de formation pour enseignants à Makerere University College. C’est là qu’il a rencontré et épousé sa première femme, Georgina Kachanda. Écrasé par la mort de celle-ci à cause de la malaria, il s’est posé des questions sur l’amour que Dieu avait pour lui.

Plus tard, il a épousé Géraldine, née en 1914, fille de Yosiya Kamuhigi, qui était l’ancien garde du corps armé de l’Omukama de Tooro ainsi que membre du clergé ordonné dans l’église de l’Ouganda. Après la maternelle, Géraldine est allée à l’école primaire pour filles de Tooro, école qui devint par la suite Kyebambe Girls’ School. En 1933, Géraldine a reçu une formation pour enseignants au lycée de Gayaza.

Après avoir suivi une formation à Bishop Tucker Theological College, Erica a été ordonné en 1933. Il faisait partie du premier groupe à être formé en anglais. Il a travaillé pendant un an dans l’église de la cathédrale à Namirembe, où son ministère, mis en valeur par son aisance en anglais, a été particulièrement bien reçu. Suite à cette expérience, on lui a confié l’église à Bweranyangi, une grande paroisse à Ankole.

En 1939, Erica a accompagné l’évêque de l’Ouganda lors d’une visite qu’il faisait auprès des églises du Rwanda et du Burundi. C’est là qu’il a rencontré quelques balakole (les sauvés) du renouveau est africain. Le ministère d’Erica a été transformé, ainsi que sa vie de famille avec Géraldine. Par la suite, il est devenu un personnage clé du renouveau est africain. Il a partagé la direction de nombreuses campagnes missionnaires et de congrès en Afrique de l’est, et il a visité l’Inde en compagnie de l’évêque Festo Olang du Kenya.

Après avoir passé plusieurs années comme doyen rural, Erica a été nommé évêque suffragant du diocèse de Ruwenzori. À cette époque, Erica a visité l’Angleterre pour y acquérir de l’expérience: d’abord sous l’évêque Donald Coggan, qui est devenu archevêque de Canterbury par la suite, et ensuite sous l’évêque Maurice Wood. Lors de son retour en Ouganda, il a été consacré évêque du diocèse de Ruwenzori. Dans ce diocèse, Erica a entamé un programme énergétique d’effort personnel qui comprenait un service chrétien rural et un programme pour jeunes agriculteurs. Son opposition aux tyrannies politiques d’Idi Amin était très courageuse, et un journal anglais a remarqué “qu’il a eu la chance d’échapper au sort de son successeur martyrisé de l’archevêché, Janani Luwum.”

En 1965, l’archevêque expatrié de la province de l’Ouganda, Leslie Brown, a pris la retraite, et les évêques de l’Ouganda ont choisi Erica pour la succession. C’était le premier archevêque ougandais de la province, et il a vécu une opposition amère de la part de ceux qui ne voulaient tolérer qu’un évêque mugandais au diocèse de Namirembe. La situation s’est aggravée et n’a pu être résolue que lorsque le président Idi Amin a exigé que tous les évêques de la province viennent à Kampala pour résoudre la question. Lors d’une réunion mémorable, les neufs évêques diocésains ont confessé les péchés qui avaient contribué aux divisions de l’église, et ils ont tous reconnu l’archevêché d’Erica. Cependant, il est resté évêque du Ruwenzori, à quelque 320 kilomètres de la capitale.

Lors de son service comme archevêque, Erica a promu beaucoup d’initiatives dans l’église. Il a souligné l’éducation du clergé, une gestion plus efficace des finances de l’église (qui recevait de moins en moins de fonds de l’étranger), et la résolution légale des disputes sur les propriétés de l’église. Il a été troublé par un mouvement séparatiste qui s’appelait okuzukuka (les réveillés), et a joué un rôle de médiateur dans cette situation. C’était un administrateur très capable, de fortes convictions, qui dénonçait sans crainte la discrimination raciale et l’injustice sociale, tout en étant très gracieux dans les rapports personnels.

Erica a pris la retraite comme archevêque au mois de juin, en 1974, mais a continué d’être très actif en dépit d’une santé défaillante.

H.H. Osborn


Bibliographie

H.H. Osborn, Pioneers in the East African Revival [Pionniers du renouveau est africain], (Apologia, 2000).


Ce récit, soumis en 2002, a été écrit pour le DIBICA par le Dr. H.H. Osborn, auteur du livre cité ci-dessus.