Collection DIBICA Classique

Tous les articles créés ou soumis au cours des vingt premières années du projet, de 1995 à 2015.

Cronjé, Johan M.

Noms alternatifs: johannie
1914
Église Réformée en Zambie , Eglise Réformée Néerlandaise en Afrique du Sud
Zambie , Afrique Du Sud

Zambie / Afrique du Sud

Johannie Cronjé, missionnaire de longue carrière, secrétaire de mission et chercheur, est né le 31 août, 1914, dans la ville de Vredefort, Orange Free State, en Afrique du Sud. Ayant lu qu’un certain Johan Cronjé venait en Zambie comme missionnaire, le dr. Susanna Kok (médecin missionnaire), Mlle Freda Brink, et sœur Joh Coetzer ont décidé qu’à cause du fait que tous les mots en Chinyanja (la langue parlée dans la province orientale de la Zambie) finissaient en voyelles, il faudrait qu’il soie “rebaptisé.” Il a donc gardé le nom Johannie pendant le reste de sa vie. Il a épousé Marthie Coetzee le 30 juin, 1939, à Middleburg, Cape. Ils ont eu trois filles : Elise, Hennie et Marina, toutes nées dans la station missionnaire de Madzimoyo, en Zambie.

Cronjé a commencé son éducation dans l’école “paysanne” locale du district de Vredefort, avec 20 élèves, et a complété son éducation secondaire à Grey College, Bloemfontein, en 1932. En janvier, 1933, il est parti pour la Mission Institute à Wellington, en Afrique du Sud, qui avait été établie en 1877 par le dr. Andrew Murray pour la formation des missionnaires. En 1936 il a complété un cours médical pour missionnaires à Livingstone College, à Londres. Il a obtenu la maîtrise en théologie à la faculté de théologie, Stellenbosch, en 1950, et le doctorat en 1959 à l’université de Orange Free State, suite à des études au Pays-Bas avec J.H. Bavinck, D.Nauta et G.C. Berkouwer.

Au cours des vacances qui ont eu lieu avant sa dernière année à l’école, il avait dit à son frère qu’il voulait devenir ingénieur des mines. Son frère, Izak, n’a pas été impressionné, et lui a répondu que dans la vie, il n’y a pas que l’argent. Izak l’a invité à assister à des cultes spéciaux du soir dans leur église locale, l’église réformée néerlandaise de Kroonstad. Un soir, insatisfait de lui-même, il est resté après le culte. Le pasteur, qui avait fait un appel ce soir-là, a sorti une montre de sa poche et a dit : “Si je vous disais, ‘Prenez cette montre.’ Qu’est-ce que vous auriez à faire ?” “Croire à votre offre, étendre la main, et prendre la montre,” répondit-il. “C’est précisément le sens des paroles du Seigneur dans I Jean 1 :9 : ‘Si nous confessons nos péchés, Dieu tiendra sa promesse et fera ce qui est juste : il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tous nos péchés.’ Acceptez par la foi le pardon de vos péchés, parce que le Christ est mort pour nos péchés à la croix.” Le prédicateur a continué ainsi : “Je ne détournerai jamais celui qui vient à moi. (Jean 6 :37).” Cronjé a confessé son péché et a eu la paix au cœur. Suite à cette expérience, Cronjé s’est beaucoup interrogé sur la question de son avenir : devrait-il devenir missionnaire ou ingénieur ? Eventuellement, il a été convaincu que la volonté du Seigneur à son égard était qu’il soit missionnaire.

Pendant la dernière année de ses études à la Mission Institute à Wellington, il s’est présenté au comité des missions de l’église réformée néerlandaise d’Orange Free State comme missionnaire. Il est parti pour la Zambie en 1937 et a été assigné à la station missionnaire de Madzimoyo - ce qui veut dire “l’eau de la vie,” - à environ quarante km de la frontière du Malawi, où il a immédiatement entamé des études de langue. Son premier professeur de langue, le missionnaire senior rév. J.H. van Schalkwyk, l’a obligé à prêcher son premier sermon en Chinyanja après seulement six semaines d’étude. Un an après, il a été assigné à la station missionnaire de Malherbe, à 50 km à l’est de Lusaka. La station et la région manquaient d’eau et la région était très malsaine pour les gens souffrant de l’asthme. Plusieurs fois, on avait tenté d’installer la mission ailleurs, mais sans succès. Six mois après avoir amené son épouse à Malherbe, il a fallu qu’ils rentrent à Madzimoyo parce que Marthie souffrait terriblement de l’asthme. C’est donc à Madzimoyo que leurs enfants sont nés. Un des enfants, Johan, est mort peu après sa naissance.

L’assemblée à Madzimoyo comptait 2.000 membres en 1941, quand Cronjé y est rentré. Il a ensuite été transféré à Chipata (appelé Fort Jameson à l’époque), à environ 20 km à l’est de Madzimoyo. Ils n’y sont pas restés longtemps, parce que le synode local, établi en 1943, a décidé que la formation des évangélistes devrait commencer à Madzimoyo. C’est la tâche qui a été donnée à Cronjé, et il a commencé le travail en 1945. Sa femme a assisté avec la préparation des femmes des évangélistes. Quand le premier groupe avait terminé leur formation, le synode a décidé que les pasteurs aussi, devaient être formés. En 1951, les premiers candidats au ministère ordonné ont été inscrits. Au début, il n’y avait que Cronjé pour la formation théologique. Eventuellement, il a reçu l’aide du rév. Samuel Thewo, qui était conférencier à mi-temps, du rév. D.J. Kriel, et après la mort de celui-ci, du dr. W.A. Krige. Ces fondements ont servi à établir le collège théologique Justo Mwale présent à Lusaka, en Zambie. En plus de ses responsabilités éducatives, Cronjé était aussi responsable du travail pastoral dans l’assemblée de Madzimoyo. En 1948, pour contribuer au cinquantième anniversaire de la mission de l’église réformée néerlandaise en Zambie (1949) il a publié une histoire, En Daar was lig (Et la lumière fut), sur l’œuvre missionnaire de l’église en Zambie. Cet ouvrage a formé la base de ses études de maîtrise en théologie en 1950, à la faculté de théologie de l’université de Stellenbosch.

Au début des années 1950, on a pu remarquer un nationalisme plus évident parmi les gens locaux, même dans l’église. On entendait de plus en plus le mot umwini, et il était clair que l’église désirait exercer le contrôle de ses propres affaires. A l’époque, le conseil missionnaire de l’église réformée néerlandaise de Orange Free State retenait toujours, selon la constitution, le droit de veto sur toutes résolutions prises par le synode en Zambie. Conscient de la possibilité de la confrontation, et sensible aux effets négatifs possibles sur la mission de l’église, Cronjé a décidé de faire des études sous J.H. Bavinck pour en apprendre plus sur comment les anciennes missions dans le monde, qui étaient passées par cette étape, avaient surmonté ce défi. Après avoir fait ses études en Hollande sous J.H. Bavinck, D. Nauta et G.C. Berkouwer, il a complété sa thèse de doctorat, Die Selfstandigwording van die Bantoekerk (Le chemin de l’autonomie pour l’église parmi les africains), en 1959, à l’université de Orange Free State. Vers la mi-1959, Cronjé a souffert de la fièvre de Malte et de la fatigue générale. La famille a été obligée de quitter la Zambie vers la fin de 1960, après 23 ans de service.

Rentré en Afrique du Sud, Cronjé a servi comme missionnaire à Carletonville dès janvier 1961. Peu après, il a été nommé secrétaire responsable de l’organisation de l’église réformée néerlandaise de Orange Free State, et s’est installé à Bloemfontein. En 1981, il a été nommé secrétaire de la mission du synode général de l’église réformée néerlandaise de l’Afrique du Sud, qui avait ses bureaux à Pretoria. Il a servi à ce poste jusqu’à sa retraite, le 31 août, 1979.

Le jour après sa retraite officielle, il a commencé a travailler avec l’Institut des Recherches Missiologiques (ISWEN) dans le département de la missiologie de la faculté de théologie à l’université de Pretoria. Il a préparé le second volume d’une œuvre en deux volumes titrée, Aan God die Dank (Remercions Dieu) sur l’histoire de l’œuvre missionnaire de l’église réformée néerlandaise en Afrique du Sud. Le premier volume sur la mission de l’ERN à l’intérieur de l’Afrique du Sud avait été préparé par le prof. D. Crafford. Le second volume traitait de l’œuvre missionnaire à l’extérieur du pays. Les deux volumes ont été condensés en un seul, édité par Cronjé, et publié en anglais en 1982 sous le titre Born to Witness, A Concise History of the churches Born out of the Mission Work of the Dutch Reformed Church (Nederduitse Gereformeerde Kerk) of South Africa [Née pour rendre témoignage - une histoire abrégée des églises nées de l’œuvre missionnaire de l’église réformée néerlandaise (Nederduitse Gereformeerde Kerk) de l’Afrique du Sud]. En 1984, il a publié un livre sur le rôle des femmes dans l’église réformée néerlandaise de l’Afrique du Sud, dans lequel il fait l’esquisse de 120 femmes. Un accomplissement majeur fut l’indexation de tous les articles sur le travail missionnaire dans les 27 volumes de Die Sendingblad (le magazine de l’ERN sur les missions), dans Die Kerkbode (journal officiel hebdomadaire de l’ERN), ainsi que ceux du journal Missionalia, les résolutions du synode général de l’ERN en Afrique concernant les missions, et dans encore d’autres magazines et de journaux. En 1995, il y avait 14.000 articles dans la base de données de l’ISWEN. Il a aussi commencé le travail d’indexation des agendas et des comptes-rendus du synode général de l’église réformée néerlandaise en Afrique du Sud, ainsi que celui des quatre synodes régionaux du Transvaal et celui du synode de l’ERN en Afrique Centrale (le Zimbabwe).

En décembre 1993, après avoir quitté l’ISWEN, l’université de Pretoria l’a décoré de la médaille du chancelier. En 1995, l’école moyenne de Madzimoyo a été appelée l’école Cronjé par l’église réformée de la Zambie.

J.J. van Wyk


Ouvrages publiés par J.M. Cronjé::

J. M. Cronjé, Akufa Ali Kuti? [Où sont les morts?] (Bloemfontein: NG Kerk Sending, 1945).

J. M. Cronjé, En Daar was Lig. Die sending van die Ned Geref Kerk in die OVS in Noord- en Suid Rhodesië gedurende die jare 1899-1947 (Bloemfontein: Sinodale Sendingkommissie, Posbus 1399, 1948).

J. M. Cronjé, Kwayera Mbiri ya Dutch Reformed Church in Northern Rhodesia [Sur l’histoire de la mission de l’église réformée néerlandaise en Rhodésie du nord] (Bloemfontein, 1952).

J. M. Cronjé, Abrahamu - bwenzi la Mulungu [Abraham, l’ami de Dieu] (1957).

J. M. Cronjé, Die Selfstandigheid van die Bantoekerk (thèse de doctorat, université de Orange Free State, 1958) (Bloemfontein: NG Sendingpers, 1962).

J. M. Cronjé, Aan God die Dank. Geskiedenis van die Sending van die Ned. Geref. Kerk. Deel 2. Buite die Republiek van Suid-Afrika (Pretoria: NG Kerkboekhandel, 1981).

J. M. Cronjé, Subsidiëring van die Jongkerke [Les subsides pour les nouvelles églises] (1981).

J. M. Cronjé, Die Sjinese in Suid-Afrika en hul Godsdiens [Les chinois et leur religion en Afrique du Sud] (1982).

J. M. Cronjé, Born to Witness, A Concise History of the Churches Born Out of the Mission Work of the Dutch Reformed Church (Nederduitse Gereformeerde Kerk) of South Africa [Née pour rendre témoignage - une histoire abrégée des églises nées de l’œuvre missionnaire de l’église réformée néerlandaise (Nederduitse Gereformeerde Kerk) de l’Afrique du Sud]. (Pretoria: NG Kerkboekhandel, 1982).

J. M. Cronjé,* Vroue met Nardusparfuum Die aandeel van die vrou in die sendingwerk van die Nederduitse Gereformeerde Kerk* (Pretoria: NG Kerk Boekhandel, 1984).

J. M. Cronjé, Buku Limene amalankhuliramo ndi Anthu [Sur la Bible et son message] (Bloemfontein: NG Sendingpers, P.O. Box 19, 1988).

J. M. Cronjé, God’s Message for Me [Le message de Dieu pour moi] (1992).

J. M. Cronjé, Miracle of God in Central Africa, [Miracle divin en Afrique centrale] 2ème édition élargie de What I Remember of My Life of 80 Years, [Ce dont je me souviens de ma vie de 80 ans] publié par l’auteur (Pretoria: Ruimtesig C6, P.O. Box 73501, 0040 Lynnwood Ridge, 1999).

Bibliographie:

Notules van die Sinodale Sendingkommissie van die NG Kerk in die Oranje Vrystaat, Kerkargief, Bloemfontein, Suid-Afrika.

Notules van die Uitvoerende Sendingraad van die NG Kerksending in Zambië (Noord-Rhodesië), Kerkargief, Bloemfontein, Suid-Afrika.


Ce récit a été préparé et soumis en 2003 par le dr. J.J. van Wyk, Coordinateur Régional du DIBICA pour l’Afrique méridionale et occidentale.