Lavigerie, Charles Martial Allemand (C )

1825-1892
Église Catholique
Algérie , Tunisia

Charles Lavigerie

Charles Martial Allemande Lavigerie était un cardinal français et le fondateur des Pères Blancs et des Sœurs Blanches. Lavigerie, fils d’une famille bourgeoise de Gascogne, étudie au séminaire parisien de Saint-Sulpice et est ordonné en 1849. Après avoir été académicien, il est nommé en 1860 directeur de l’Oeuvre des Écoles d’Orient, une organisation destinée à aider les maronites du Liban. Désormais, tant les relations islamo-chrétiennes que les besoins des communautés chrétiennes d’Orient lui tiennent à cœur.

Lavigerie est évêque de Nancy de 1863 à 1867. Bientôt l’un des évêques français les plus connus et candidat au siège primatial de Lyon, il accepte à la place l’archevêché d’Alger récemment créé à la demande de son gouverneur général, le maréchal MacMahon. Aux yeux du gouvernement, son ministère ne concerne que les colons français. Lavigerie, cependant, le considère comme une base pour l’activité missionnaire, et un conflit avec MacMahon ne tarde pas à se développer. En 1884, il est également nommé archevêque du nouveau siège de Carthage et, en 1882, il est nommé cardinal.

En 1868, il avait fondé une société missionnaire, les Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, bientôt universellement connus sous le nom de Pères Blancs en raison de leurs robes blanches de style arabe. Les Sœurs blanches suivirent un an plus tard. Si l’objectif initial de ces sociétés était l’évangélisation des musulmans d’Afrique du Nord, un objectif secondaire est rapidement devenu le véritable cœur de leur travail : la mission dans l’intérieur de l’Afrique centrale, à l’est et à l’ouest. La mission au Buganda en 1878 est particulièrement importante. Les Instructions aux missionnaires de Lavigerie sont précieuses car elles mettent l’accent sur l’apprentissage de la langue et sur un long catéchuménat avant le baptême. Sa concentration croissante sur l’Afrique centrale le conduisit à mener en 1888 une campagne contre la traite des esclaves, au cours de laquelle il s’adressait à des foules énormes dans plusieurs capitales européennes, y compris Londres.

Lavigerie était un homme d’une énergie considérable et de grandes idées. Sa fondation en 1882 à Jérusalem d’un collège pour la formation des prêtres de rite oriental et son insistance pour qu’ils ne soient pas “latinisés” expriment peut-être mieux que toute autre chose la clé de son approche missionnaire - un profond respect pour le pluralisme culturel. Son caractère autocratique, ambitieux et colérique nuisait parfois à son travail et minait ses relations, même avec ceux qui lui étaient le plus dévoués, mais il reste incontestablement la figure la plus influente du renouveau missionnaire de l’Église catholique au dix-neuvième siècle.

Adrian Hastings


Bibliographie

Lavigerie, Instructions aux missionnaires (1950) est un recueil de ses principales lettres d’orientation aux Pères Blancs.

François Renault, Le Cardinal Lavigerie 1825-1892: L’église, l’Afrique et la France (1992: Eng. tr., Cardinal Lavigerie: Churchman, Prophet, and Missionary (1994) est la bibliographie principale.

Pouvez lire aussi: Xavier de Montclos, Lavigerie: Le Saint-Siège et l’église (1965) and Le Toast d’Alger (1966).

J. Dean O’Donnell, Lavigerie in Tunisia: The Interplay of Imperialist and Missionary (1979).

F. Renault, Lavigerie: l’esclavage africain et l’Europe, 2 vols. (1971).


Cet article est reproduit avec la permission de Biographical Dictionary of Christian Missions, copyright © 1998, par Gerald H. Anderson, W. B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan. Tous droits réservés.Traduction de Luke B. Donner, assistant de recherche du DACB et doctorant à l’Université de Boston au Center for Global Christianity and Mission.